Thursday, February 28, 2013

HAITI: La descente aux enfers se poursuit


HAITI : La descente aux enfers se poursuit


« Pour que le gouvernement soit respecté, il faut qu’il soit respectable, autant dans son essence, dans sa naissance, dans ses origines que dans ses manifestations extérieures et visibles ». (La république d’Haïti et ses visiteurs, Louis Joseph Janvier)
Il est universellement admis qu’il n’y a pas eu d’élections en Haïti en 2011. Ce fut une sélection. Les néo-colons, Bill et Hilary Clinton, parachutèrent le plus inepte de leurs poulains au pouvoir, Michel Joseph Martelly.  Depuis lors, c’est le règne du tout à l’envers en Haïti. Tout est contradictoire. L’exercice du pouvoir, dans sa dimension politique et administrative, est plus proche de la théorie du « bing bang » que la gestion rationnelle. C’est la revanche des bourgeois contre les masses, eux, qui ont investi la scène politique depuis 1986 mais ont été contraints à l’échec après chaque tentative de libération économique et sociale. C’est la dictature directe des nantis en Haïti. La classe moyenne est exposée à la disparition dans le pays. Une nation fortement endommagée par un tremblement de terre, ayant fait 330.000 morts, avec  un taux de chômage de 40.6%  frappant les 5 millions de la population en âge de travailler, les éléments de la classe moyenne sont  broyés, condamnés à se replier dans l’unique secteur à leur portée,  l’éducation. Le gouvernement les a silencieusement expulsés de l’administration étatique au profit des technocrates issus de la bourgeoisie.  Une expérience unique et cynique contraignant les progressistes à la réflexion profonde face à la grande question de Lénine, « Que faire ? ».
Le mensonge et l’invraisemblance dominent le paysage du pouvoir. Les médias haïtiens, à part quelques-uns, sont propriétés des  nantis qui prennent la société haïtienne en otage sous les feux de la propagande. Quand des journalistes d’opinion émettent des critiques, car souvent ils n’ont pas le choix face aux dérives  visibles du pouvoir, elles ne sont jamais matures. C’est à dire capable d’englober tous les contours d’un problème. Ils sont plus enclins à donner des conseils au gouvernement sans qu’ils soient sollicités.
Le président, quant à lui, est au-dessus de la mêlée. On  trouve  toujours  des subterfuges pour l’exempter de la stagnation des actions de l’équipe gouvernementale. On met de l’avant sa bonne volonté de changer les choses. Cependant, on oublie une chose, la bonne volonté seule ne suffit pas. Si tel était le cas, Haïti, je dirais le monde, serait un paradis aujourd’hui.  Il faut absolument l’organisation politique, le plan gouvernemental, la vision globale et le groupe d’hommes prêt pour la grande traversée.     Et un autre facteur fondamental, c’est la capacité du chef à maitriser la complexité de la fonction de président dans un pays du tiers-monde. En particulier, Haïti, où histoire et grandeur sont intimement liées. Dans un sens plus précis, le président doit avoir le sens de l’histoire pour pouvoir comprendre les relations du monde avec Haïti. C’est-à-dire leur perception et convoitise par rapport à un « peuple de défi », maman de la liberté ; la haine et l’hypocrisie qui influencent leur décision d’état ; la peur et l’inquiétude de voir  une Haïti unie et forte s’ériger en leader du monde affranchi du néo-colonialisme. Donc, le président d’Haïti doit avoir un passé d’engagement patriotique et national le préparant à affronter l’adversité internationale. Car, selon l’idéal dessalinien, « Haïti doit être toujours du côté  des peuples affaiblis et persécutés ».
Les récentes interventions américaines et Canadiennes à propos du danger que court un ressortissant étranger qui visite Haïti sont très révélatrices. Eux, qui prétendent aider Haïti. La contradiction entre les mots et les actes de la communauté internationale donne un haut le cœur. L’année dernière, « Clinton Bush Haïti Fund » décida d’investir 2 millions de dollars dans la construction d’un hôtel  5 étoiles, l’Oasis. L’argent qui devrait être utilisé pour la reconstruction d’Haïti. Entre-temps, 350.000 haïtiens vivent toujours sous les tentes dans la zone métropolitaine. La logique sur laquelle se basait Clinton pour justifier cet investissement fut d’augmenter la capacité d’accueil du secteur hôtelier haïtien dans le but d’accueillir des milliers de touristes qui séjourneraient éventuellement  dans le pays. La note du département d’état demandant aux ressortissants étrangers de ne pas séjourner dans le pays est en totale contradiction avec le développement du secteur touristique dans le pays. A quoi bon investir dans l’infrastructure touristique pendant qu’on décourage les touristes potentiels à visiter le pays sous des prétextes fallacieux de violence endémique qui frappe le pays.
Cela nous place dans une situation où l’on doit  rappeler aux irréductibles de la société haïtienne qui croient encore dans les promesses de reconstruction de la communauté internationale, qu’elle doit être une initiative nationale d’abord. Il y a une référence qui m’est toujours venue en tête, c’est le génocide Rwandais de 1994, commis sous la barbe des nations unies qui déclarèrent en la circonstance que les forces de l’ONU furent sur le terrain pour « protéger la paix mais pas pour maintenir la paix ». Le résultat fut catastrophique, 1 million de morts. Sans oublier la participation française et belge dans l’attisement de l’animosité entre les deux ethnies majeures du pays, Tutsis et  Hutus,  vers la guerre totale.
L’Occident ne peut que jouer  un rôle impérialiste dans le monde.  Partout c’est l’élargissement de son influence néocoloniale sur les autres états. La république d’Haïti n’est pas épargnée, en dépit de sa situation socio-économique précaire d’avant et d’après 12 janvier 2010. Le projet impérial poursuit son parcours en Haïti et ailleurs. Michel Martelly, actuel président, est le valet du moment. Mais cela finira mal, comme ce fut le cas avec son prédécesseur René Préval. Ce dernier se croyait tout à l’abri avec le soutien sans failles de l’occident, cependant, lorsqu’il voulut parachuter son poulain Jude Célestin  à la présidence, les choses changèrent brusquement. Célestin fut écarté manu militari du deuxième tour au profit de Martelly, le président Préval n’eut eu d’autres choix que de constater le fait accompli. Maintenant, après avoir participé à un documentaire sur Haïti, dans lequel Préval a dénoncé fermement le rôle de l’international dans l’échec d’Haïti, il est menacé d’être mis en prison à travers un tas d’accusations savamment mises ensemble par l’international. Donc, il est astreint à se taire. Je prédis le même sort pour Martelly.
En ce moment  de commémoration des 3 ans du tremblement de terre meurtrier du 12 janvier 2010, j’ai cette même sensation d’Albert Camus «  ce désarroi et ce trouble intérieur » qui m’empêche de vivre. Ce nihilisme dont il parlait  me hante l’esprit tous les jours, cette tendance à tout banaliser,  à tout abandonner, à s’enfuir pour toujours. Parce qu’il semble que « nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours le royaume de la mort ». Apres 3 ans, près de 6 milliards de dollars ont déjà été dépensés en Haïti, pourtant rien de concret n’a été fait. On ne sait où est passé tout cet argent. On n’en a aucune trace. Pourtant, dans quelques années  les éditorialistes de « New York Times », « Miami Herald », «  Le monde et RFI » vont écrire en manchettes que le peuple haïtien avait gaspillé plus de 10 milliards de dollars. Une autre façon de nous indexer encore une fois comme « état paria », l’américain dirait une « lost cause ».
L’année 2011-2012 a été particulièrement éprouvante pour Haïti. Le pays  a exporté  pour seulement  33 milliards de gourdes, mais a importé pour  172 milliards de gourdes. Donc, un déficit de 140 milliards de gourdes accusé par Haïti. Dans  les médias et à l’étranger, le chef de l’état n’a jamais raté une occasion pour vanter ses réalisations, surtout au niveau de l’éducation, prétendant qu’il a envoyé plus d’un million d’enfants à l’école. Pourtant, le président n’a procédé à l’inauguration d’aucune nouvelle école depuis l’inauguration de son quinquennat. La situation générale du pays n’a jamais été si fragile et chancelante.  Un « instinct de mort » traverse tous les secteurs de la vie nationale, y compris les plus nantis. La nation n’a jamais été aussi diminuée, l’indignation est partout. Dans des milieux diplomatiques, beaucoup de voix commencent à s’élever pour mettre en question les actions gouvernementales. Parmi  les plus proches du pouvoir, on sent un sentiment d’énervement, d’ailleurs des partisans de première heure tournent déjà le dos. C’est le cas du musicien Richard Moss, le cousin de Martelly.
Les néo-colons continuent à jouer le rôle de meneurs (cheerleaders) du pouvoir; pourtant la désillusion des masses populaires est à fleur de peau.  La descente aux enfers continue. L’intimidation des opposants au régime s’accélère. Les prisons de la capitale regorgent de prisonniers politiques, qu’on fait passer pour des casseurs.  La corruption s’institue en mode de gouvernement. Le premier ministre Laurent Lamothe, dans sa tour d’ivoire, marchande l’aide gouvernementale aux parlementaires en échange de soutien de sa « politique ».
Sinistre tableau sociopolitique.
Joël Léon

Haïti : Quand une mine d’or signifie la mise a mort d’une nation !


Haïti : Quand une mine d’or signifie la mise a mort d’une nation !


Au cours d’une émission de radio en Floride, un ami me rappela a brule-pourpoint que les Occidentaux exterminèrent les premiers habitants d’Haïti, les Indiens dits Indiens par Christophe Colomb, pour pouvoir mieux voler leurs richesses minérales, particulièrement de l’or. Ensuite, la publication de l’article de l’ « Associated Press » sur la découverte de l’or en Haïti, gisement estimé à plus de 20 milliards de dollars, nous prend a la gorge. Une révélation pareille donne à la fois des sueurs froides aux patriotes haïtiens et du grincement de dents aux exploiteurs occidentaux. Les richesses minérales ont été toujours à la base de beaucoup de génocides de l’histoire. Ainsi, l’extermination des Arawak/Taino, les natifs d’Haïti. D’après des sources espagnoles de l’époque, ils étaient des millions en Hispaniola. En 1507, un recensement fit état de 60.000 Indiens restant, après 24 ans, soit en 1531, ils étaient réduits à une poignée de 600. Aujourd’hui, il n’en reste que des vestiges archéologiques.  Un tel constat révèle la cruauté impitoyable des conquistadores. Ce fut la première expérience barbare liée directement a l’exploitation de l’or à laquelle les habitants d’Haïti firent face, c’était au 16e siècle. L’or s’achemine vers L’Europe et  les natifs, vers le néant.
Haïti n’a pas beaucoup de chances quand il y a « ruée vers l’or ». D’après l’historien J.A. Rodgers, Toussaint Louverture, dans sa quête de libération pour ses frères en Afrique, rêvait d’y retourner. Une fois là-bas, il entendait empêcher le commerce des noirs qui se pratiquait à grande échelle. Ainsi, il confia beaucoup de franc-or à Mr Stephen Girard, un capitaine de bateau américain d’origine française, qui mouillait fréquemment dans la rade de Port-au-Prince, un ami a lui. L’objectif de cette entreprise, toujours selon Mr Rodgers, fut d’accumuler une forte quantité d’or pour pouvoir  matérialiser financièrement son projet contre la traite négrière. La valeur de Cet or  fut estimée à plus de 6 millions de dollars américains. Tout ceci est reporte dans le livre : « 100 Amazing facts About The Negro ». Après l’acte vil de Napoléon qui piégea Toussaint Louverture et l’envoya en France, Stephen Girard décida de conserver l’or pour lui-même au lieu de le remettre aux enfants et a la femme de celui-ci après son internement a Fort-de-Joux, en France. A rappeler ici, que la femme de Toussaint fut humiliée, torturée atrocement par les bourreaux de Napoléon à la recherche de l’or caché du mari. 
En 1812, Stephen Girard fut l’homme le plus riche des Etats-Unis d’Amérique. Quand en 1813, le gouvernement américain était au bord de la faillite et risquait de perdre la guerre face à l’Angleterre. Ne pouvant collecter les 10 millions de dollars requis, Stephen Girard, à lui seul, prêta 5 millions de dollars au gouvernement, soit la moitié de ce dont ’il avait besoin. Donc, la richesse volée de Stephen Girard d’Haïti fut mise au service des Etats-Unis lui permettant de gagner la guerre cruciale contre l’Angleterre, la dernière. Ensuite, il construisit « Girard Collège » à Philadelphie, d’où aucun homme ou femme de peau noire n’était admis. Il fallut attendre jusque dans les années 70 pour que le gouvernement impose l’accès au collège à tout un chacun, sans tenir compte de la couleur de leur peau.
En 1914, les Américains envahirent le pays. Ils firent un holdup up à la banque de la république d’Haïti et emportèrent la réserve d’or nationale.  Ils occupèrent le pays pendant 19 ans. Aujourd’hui encore, l’or de « tonton nord » se trouve toujours dans les réserves stratégiques fédérales des Etats-Unis d’Amérique.
Dans ce contexte particulier de crise économique aigue, l’or s’impose mondialement comme le moyen le plus sur de conserver la richesse. Parce que tout est instable. Les secteurs clés de l’investissement-comme l’immobilier qui générait rapidement d’énormes profits-et les stocks sont en lambeaux. L’or est actuellement le refuge privilégié des nantis. Cela explique que l’once d’or coute plus de 2000 dollars américains sur le marché international. En une année, il a subi une augmentation de 15%. Voila dans quel contexte de grande convoitise qu’est arrivée la découverte de l’or en Haïti. D’abord, considérons les réserves d’or mondiales pour permettre de comprendre le danger qui guette Haïti.
Le Canada qui assure les explorations minérales sur le terrain en Haïti depuis 2006, à travers la compagnie EMX, affiche un certain retard sur la liste des pays détenteurs d’or. Le Canada est en 80e position avec seulement 3.4 tonnes de réserve. Donc, dans un contexte économique et financier mondial pareil, ce pays a besoin de beaucoup d’or pour renflouer sa réserve. D’ailleurs,  il n’est pas le seul, d’autres géants économiques emboîtent le pas aussi. Les Etats-Unis qui contrôlent la plus grande réserve d’or de la planète, en première position avec 8133,5 tonnes, s’activent beaucoup aussi sur le marché de l’or. A noter que, les Etats-Unis prirent des 1933 un arrêté l’« executive order 1602 » mettant hors la loi tout citoyen susceptible de posséder de l’or. Seul le gouvernement fédéral fut autorisé à en garder. Pour préserver plus de 12 milliards de dollars en or, Franklyn D. Roosevelt a ordonné la construction a Fort Knox, Kentucky, du coffre-fort  le plus sécurisé au monde jusqu’a nos jours. Le « United States Bullion Depository », il est placé en plein cœur de l’un des plus grands camps militaires du pays. Il est surveillé jour et nuit par plus de 30.000 soldats appartenant a : « l’aéroport militaire de Godman», « 16th régiment de cavalerie », « Bataillon du génie », l’« Equipe de combat de la 3eme brigade », la «  1ere division d’infanterie »…sans oublier : « United States Mint Police », des systèmes d’alarme, des caméras de vidéo, des hélicoptères apaches, des véhicules blindés de transport de troupes …On parle même de minage a intervalle de certains tronçons conduisant au bâtiment. Donc, l’or, contrairement à la croyance populaire a une importance supérieure à l’admiration illusoire que fait miroiter un bracelet, une bague ou une chaine…
Haïti,  ce même bout de terre qui absorba le sang tout chaud de ces milliers innocents Indiens, hommes, femmes et enfants, aujourd’hui excite également  l’appétit mercantile des empires. Cette fois, la république d’Haïti est habitée par des hommes et femmes noirs, originaires de l’Afrique. Ces mêmes individus qui remplacèrent les premiers habitants exterminés, il y a six siècles de cela. Ils sont plus de dix millions. Eux, les Haïtiens, qui fondèrent une nation sur ce bout de terre au prix de hautes luttes et de sacrifices ultimes sont dans le point de mire  de ces mêmes exterminateurs au 21e siècle.
  Ils sont de retour !
 Ils sont du même sang !
 Ils viennent de l’Europe !
Le Canada et les Etats-Unis remplacent respectivement  l’Espagne et l’Angleterre; c’est-à-dire, la même fresque épidermique de Caucasiens aux yeux bleus/verts qui se disent issus d’une race supérieure. Perpétuellement, avec la même rapacité, c’est-à-dire la même soif ardente de voler et de tuer pour s’accaparer de tout. Toujours l’identique stratégie de diviser pour mieux régner : tribaliser la nation en parachutant un valet au pouvoir et morceler tout un continent par zones d’intérêts. Le trio infernal, États-Unis/France/Canada, à  l’instar de celui du 15e siècle-le trio France/Angleterre/Espagne, se prépare pour le deuxième grand pillage d’Haïti, voir l’extermination de ceux qui résistent.
A l’heure de l’alerte du grand drame humain se joue la tragédie de la « chronique d’une mort annoncée ». Beaucoup de penseurs estiment qu’il faut exorciser les peuples victimes de l’histoire. En  leur enlevant leur innocence. Il faut les réveiller de ce profond sommeil injecté par l’ordre mondial sur mesure. C’est l’heure de grands réquisitoires et de véhémentes dénonciations. Sinon, c’est la défaite qui  nous consumera. Cette fois, il faut anticiper l’histoire pour l’imposer a notre humanité. Elle est trop cruelle envers nous, dirait l’auteur de « Les Veines Ouvertes de L’Amérique ». Il faut arrêter les tours et contours meurtriers de l’histoire. Cette dualité de bourreaux et victimes, agresseurs et proies touche à sa fin. Que l’or d’Haïti soit la sépulture des exterminateurs des Indiens.
Il y a six siècles de cela, les occidentaux firent disparaitre toute une classe d’hommes et de femmes. Il n’y avait pas eu de transition entre les Arawak/Tainos, les premiers habitants d’Haïti, et les noirs arrachés de leurs royaumes africains. Cela signifie que l’Ile d’Haïti avait vécu le premier nettoyage ethnique de l’hémisphère occidental. 
En écoutant le documentaire audio de « Ayiti Je Kale », on a l’impression que le peuple, appuyé par ses intellectuels progressistes, se prépare déjà à la résistance nationale. Le gouvernement actuel, par son manque de légitimité, est appelé a ne pas négocier aucun contrat avec « EURASIAN », « NEWMONT » etc, les principaux pillards internationaux des mines. D’ailleurs, Dieuseul Anglade, un ancien directeur général du bureau des mines, a déjà exhorté les autorités actuelles dans ce sens, et je cite : «  Je leur ai dit de laisser les minerais sous terre les générations futures pourront les exploiter ». La nation d’Haïti est condamnée à ne pas manquer cet autre rendez-vous. Celui-là est fondamental parce qu’il s’agit des ressources naturelles nationales du pays.
Hugo Chavez, en commentant sa dernière visite en Haïti devant le parlement vénézuélien tout de suite après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, a avoué avoir vu dans le pays des « Portes de l’enfer habitées par des anges noirs ». Donc, le moment est venu de briser ses portes de l’enfer en utilisant nos propres ressources et combattre le grand capital financier international toujours prêt à piller. Sans pourtant ignorer la complexité de la situation globale du pays.
Nous faisons face a un appareil d’état vassalisé au profit de l’intérêt économique, politique et social des pays, curieusement autoproclamés « amis d’Haïti ». Cette réalité me renvoie étrangement en 1929 quand le commandant des US marines en Haïti, Mr John Russel, expliqua que Louis Borno, président d’alors d’Haïti, « n’a jamais pris une seule décision sans me consulter au préalable». En 2012, tous les pouvoirs d’état sont assujettis. Le président et sa femme sont de nationalité américaine et considérés comme les chouchous de Bill Clinton, ex-président des Etats-Unis. On a un chef de gouvernement, Laurent Lamothe, qui regarde tout comme une marchandise. Il est un multi millionnaire dans le domaine de la télécommunication, qui voit profit en tout et partout. Les parlementaires haïtiens, à part quelques exceptions notables se font tristement célèbres dans des scandales financiers et politiques en permanence. Le pouvoir judiciaire est totalement acquis à la cause de l’exécutif. En face d’une réalité aussi décevante, la défense de l’intérêt national tombe automatiquement sous la responsabilité directe des citoyens.
D’abord, en considérant le caractère valet de l’exécutif et puéril du législatif, il est impérieux qu’ils n’engagent pas le pays dans des accords avec des compagnies étrangères pour l’extraction de l’or. Ce déficit de confiance doit être résolu avant de penser à l’utilisation des mines nationales. Pour cela, il faut avoir des hommes politiques patriotes aux affaires, pour éviter que soit gaspillée cette chance ultime. D’où l’importance des élections à venir.
Joël Léon