Thursday, August 18, 2016

U.N. Admits It Needs to Do ‘Much More’ for Haiti Cholera Victims


Edith M. Lederer / Ap
August 18, 2016
U.N. Admits It Needs to Do ‘Much More’ for Haiti Cholera Victims
(UNITED NATIONS) — The United Nations says it needs to do “much more” to address its own involvement in the introduction of cholera to Haiti and the suffering of those affected, estimated at more than 770,000 people.
Researchers say there is ample evidence that cholera was introduced to Haiti’s biggest river in October 2010 by inadequately treated sewage from a U.N. peacekeeping base. The United Nations has never accepted responsibility, and has answered lawsuits on behalf of victims in U.S. courts by claiming diplomatic immunity.
U.N. deputy spokesman Farhan Haq’s statement referring to the U.N.’s “own involvement,” which was sent to The Associated Press on Thursday, came a step closer to an admission of at least some responsibility and was welcomed by lawyers for the victims.
“This is a major victory for the thousands of Haitians who have been marching for justice, writing to the U.N. and bringing the U.N. to court,” said Mario Joseph, a Haitian human rights attorney whose law firm is leading a high-profile claim on behalf of 5,000 cholera victims who blame the U.N. for introducing the disease.
“It is high time for the UN to make this right and prove to the world that “human rights for all” means for Haitians too,” he said.
Haq said in the statement that the United Nations has been considering a series of options, and “a significantly new set of U.N. actions” will be presented publicly within the next two months.
It was first reported by the New York Times.
Five U.N. human rights experts criticized the United Nations in a letter to top U.N. officials late last year for its “effective denial of the fundamental right of the victims of cholera to justice.”
At least one lawsuit was dismissed because of the U.N.’s diplomatic immunity claim. But a U.S. federal appeals panel in New York is weighing whether the lawsuit that Haitian lawyer Joseph is involved in can proceed, or if the United Nations is entitled to immunity.
Haq reiterated Thursday that the U.N.’s legal position in claiming diplomatic immunity “has not changed.”
According to government figures, cholera has sickened more than 770,000 people, or about 7 percent of Haiti’s population, and killed more than 9,200. As of March, it was killing an average of 37 people a month.
Haiti is the poorest country in the Western hemisphere and only 24 percent of Haitians have access to a toilet. Sewage is rarely treated and safe water remains inaccessible to many.
Researchers said cholera was first detected in the central Artibonite Valley and cited evidence that it was introduced to Haiti’s biggest river from a U.N. base where Nepalese troops were deployed as part of a peacekeeping operation which has been in the country since 2004. Cholera is endemic in Nepal.
In December 2012, U.N. Secretary-General Ban Ki-moon announced a $2.27 billion initiative to help eradicate cholera in Haiti and the neighboring Dominican Republic, which share the island of Hispaniola, but the ambitious 10-year plan is underfunded. According to a report last November, only $307 million has been received.
Haq said the announcement of U.N. plans for new action to address cholera was made in response to a draft report by the U.N. special investigator on extreme poverty and human rights.
Ahead of its release, likely in late September, he said “we wanted to take this opportunity to welcome this vital report.”
Haq said its findings and recommendations “will be a valuable contribution to the U.N. as we work towards a significantly new set of U.N. actions.”
Associated Press writer David McFadden in Port-au-Prince, Haiti contributed to this report.

Journalisme hypocrite (Consortium News)

Journalisme hypocrite (Consortium News)

Au cours des dernières décennies, les grands médias des Etats-Unis ont trahi le peuple américain d’une manière historique en diffusant de fausses informations ou des narratives trompeuses sur pratiquement tous les sujets internationaux importants, et continuent à ce jour à mener le pays dans des conflits destructeurs et inutiles.
Pour moi, un tournant majeur fut lorsque les principaux organes d’information ont refusé se pencher sur les tenants et aboutissants du scandale Iran-Contra, y compris sur ses origines dans les contacts illicites entre les Républicains et les Iraniens au cours de la campagne de 1980 et la collaboration de l’administration Reagan avec des trafiquants de drogue pour soutenir la guerre des Contras au Nicaragua. (Au lieu de cela, les grands médias ont dénigré les reportages sur ces véritables scandales.)
Si ces histoires peu recommandables avaient été pleinement expliquées au peuple américain, leur opinion sur Ronald Reagan et George H.W. Bush serait beaucoup moins favorable et la montée des sous-fifres néocons de Reagan aurait pu être stoppée. Au contraire, les néo-conservateurs ont consolidé leur domination sur la politique étrangère officielle de Washington et le fils inepte de Bush fut autorisé à s’emparer de la Maison Blanche en 2001.
Ensuite, on aurait pu penser que l’invasion désastreuse de l’Irak en 2003 - justifiée par une cohorte de mensonges - aurait finalement condamné les néocons, mais, à l’époque ils avaient déjà profondément pénétré les médias nationaux et les grands groupes de réflexion, et leur influence s’étendait au-delà du Parti républicain jusque dans les profondeurs du Parti démocratique.
Ainsi, malgré la catastrophe en Irak, presque rien n’a changé. Les néo-conservateurs et leurs copains les interventionnistes libéraux ont continué à fabriquer des récits qui ont conduit les Etats-Unis dans un bourbier après l’autre, à la recherche de plus en plus de « changements de régime » tout en écartant les recommandations pour une résolution pacifique des crises internationales.
Dissonance cognitive
Dans le cadre de ce phénomène, il existe une profonde dissonance cognitive tandis que les logiques évoluent en fonction des nécessités tactiques des néocons. D’un cas à l’autre, il n’y a aucune cohérence logique ou morale, et les principales agences de presse suivent, se refusant encore et toujours d’exposer ces hypocrisies flagrantes.
Le gouvernement des Etats-Unis défend un monde « fondé sur des règles » lorsque cela sert ses intérêts mais viole allégrement le droit international lorsqu’il a décidé qu’une « guerre humanitaire » l’emportait sur la souveraineté nationale et la Charte des Nations Unies. Ce dernier est particulièrement facile après qu’un dirigeant étranger a été diabolisé dans la presse, mais la souveraineté devient inviolable dans d’autres circonstances, lorsque les régimes criminels sont amis de Washington.
L’administration de George W. Bush et les médias traditionnels justifièrent en partie l’invasion de l’Irak en accusant Saddam Hussein de violations des droits de l’homme. L’illégalité évidente de l’invasion fut ignorée ou rejetée comme de simples chicaneries de la part des « apologistes de Saddam ». De même, l’administration Obama et les médias ont justifié l’invasion de la Libye en 2011 sous l’accusation mensongère que Mouammar Kadhafi s’apprêtait à massacrer des civils (il avait dit qu’il s’en prenait aux terroristes islamiques).
Mais les mêmes médias regardent ailleurs ou trouvent des excuses lorsque le massacre de civils est l’oeuvre d’« alliés », comme Israël contre les Palestiniens ou l’Arabie saoudite contre les Yéménites. Ensuite, le gouvernement des Etats-Unis se précipite pour livrer encore plus d’armes pour que les bombardements puissent se poursuivre.
La vision du terrorisme est sélective aussi. Israël, l’Arabie Saoudite et d’autres « alliés » américains dans le Golfe Persique ont aidé et encouragé des groupes terroristes, y compris le front al-Nosra d’Al-Qaïda, dans une guerre contre le gouvernement en grande partie laïque de la Syrie. Ce soutien à la subversion violente a suivi la diabolisation du président syrien Bachar al-Assad par les médias.
Ainsi, en essayant d’éviter un autre bourbier à l’irakienne, le président Obama fait face à de vives critiques à Washington dominée par les néocons parce qu’il n’en fait pas assez pour imposer un « changement de régime » en Syrie, bien qu’il ait effectivement autorisé la livraison d’armes sophistiquées US à la soi-disant opposition « modérée » , qui opère souvent sous la structure de commandement d’al-Nosra.
En d’autres termes, il est acceptable d’intervenir ouvertement et clandestinement lorsque c’est Washington qui le décide, indépendamment du droit international et même si cela implique une complicité avec les terroristes. Mais le refrain change lorsque la balle est dans l’autre camp.
Dans le cas de l’Ukraine, toute aide russe aux rebelles russes ethniques sous l’agression d’une armée ukrainienne qui comprend des bataillons néo-nazis, tels que la brigade Azov, est inadmissible. Le droit international et une structure « fondée sur des règles » doivent être défendus en punissant la Russie.
Les médias ont encore trahi leurs lecteurs avec une couverture unilatérale du coup d’Etat de 2014 qui a renversé le président élu Viktor Ianoukovitch, qui avait subi lui aussi une campagne de diabolisation de la part des fonctionnaires américains et de la presse grand public. Ainsi, les principaux organes de presse ont applaudi le coup d’Etat et ne voyaient rien de mal lorsque le nouveau régime soutenu par les Etats-Unis a annoncé une ’Opération de lutte contre le terrorisme’ – contre les Ukrainiens ethniques russes qui avaient voté pour Ianoukovitch et qui considéraient le régime putschiste comme illégitime.
Dans les médias occidentaux, le régime putschiste ’tout de blanc vétu’ à Kiev ne pouvait pas faire de mal, même lorsque ses troupes d’assaut néo-nazis ont brûlé des dizaines de Russes ethniques vivants à Odessa et furent le fer de lance de « l’Opération de lutte contre le terrorisme » à l’est. Tout était de la faute de la Russie, même s’il n’y avait aucune preuve que le président Vladimir Poutine avait joué un rôle dans la déstabilisation de l’Ukraine.
En fait, toutes les preuves indiquent que c’était bien le gouvernement des États-Unis qui cherchait un « changement de régime ». Par exemple, le secrétaire d’État adjoint aux Affaires européennes, Mme Victoria Nuland, lors d’une conversation téléphonique interceptée, fut surprise en train de conspirer avec l’ambassadeur US Geoffrey Pyatt au sujet de qui devait prendre le pouvoir - « C’est Yats » a-t-elle dit à propos d’Arseniy Iatseniouk - et de discuter sur comment « faire aboutir » le projet. Le coup d’Etat se déroula quelques semaines plus tard, et Iatseniouk émergea comme le nouveau premier ministre.
L’exceptionnalisme des États-Unis
Les médias des États-Unis agissent comme si le gouvernement US avait un droit incontestable à intervenir dans les affaires intérieures des pays partout dans le monde - que ce soit par la subversion ou l’invasion militaire - mais les mêmes médias s’indignent si quelqu’un ose résister aux édits de Washington ou tente d’imiter les Etats-Unis.
Donc, en ce qui concerne l’Ukraine, alors que la Russie voisine est intervenue pour empêcher les massacres dans l’est et laisser le peuple de Crimée voter un référendum sur la sécession, le gouvernement américain et les médias ont accusé Poutine d’avoir violé le droit international. Les frontières nationales, même dans le contexte d’un violent coup d’état réalisé en partie par des néo-nazis, devaient être respecté, a pieusement annoncé Washington. Même les 96 % des électeurs de Crimée qui votèrent pour rejoindre la Russie furent ignorés en vertu du principe de la souveraineté des Etats.
En d’autres termes, si Poutine protège ces Russes ethniques de la répression violente par les ultra-nationalistes ukrainiens, il est coupable d ’ « agression » et son pays doit être puni par des sanctions sévères. Les néocons américains ont aussitôt commencé à rêver de déstabiliser la Russie et de réussir un autre « changement de régime » à Moscou.
Pendant ce temps, le régime ukrainien soutenu par les EtatsUnis a poursuivi son « Opération de lutte contre le terrorisme », en utilisant des armes lourdes contre les dissidents ukrainiens de l’est dans un conflit qui a coûté quelque 10.000 vies, dont de nombreux civils. Le conflit ukrainien est l’une des pires saignées en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, mais les néocons et leurs copains libéraux-faucons appellent à armer l’armée ukrainienne de sorte qu’elle puisse - une bonne fois pour toutes - écraser la résistance.
Au début de la crise, Nicholas D. Kristof, éditorialiste du New York Times, qui s’était construite une image d’humanitaire bienveillant, voulait livrer plus d’armes au régime de Kiev et aux Ukrainiens de l’est (dont les membres de la famille de son père), de sorte qu’ils puissent tuer leurs voisins ethniques russes - ou « aller à la chasse à l’ours », comme l’a dit Kristof. En appelant les Russes des ’ours’, Kristof assimilait leur massacre à l’abattage d’animaux.
Pourtant, dans une récente chronique, Kristof prend une position très différente en ce qui concerne la Syrie, qu’il veut voir envahir par l’armée US et pour y créer de soi-disant « zones de sécurité » et « zones d’exclusion aérienne » pour empêcher l’armée et les forces aériennes syriennes d’attaquer les positions rebelles.
La souveraineté signifie une chose en Ukraine, même après un coup d’Etat qui a renversé le président élu. Là-bas, les frontières nationales doivent être respectées (du moins après l’installation d’un régime pro-U.S.) et le régime a tous les droits de tuer des dissidents pour faire valoir son autorité. Après tout, ce n’est qu’une partie de chasse.
Mais la souveraineté signifie autre chose en Syrie, où le gouvernement des Etats-Unis est appelé à intervenir en faveur d’une des parties dans une guerre civile brutale pour empêcher que le gouvernement ne reprenne le contrôle du pays ou pour éviter un règlement négocié du conflit. En Syrie, le « changement de régime » l’emporte sur tout.
Outrage sélectif
Dans son article, Kristof a noté d’autres conflits où les États-Unis sont censés faire plus, en qualifiant la non-invasion de la Syrie de « tâche sur notre conscience à tous, similaire... aux yeux détournés de la Bosnie et du Rwanda dans les années 1990, du Darfour, dans les années 2000 ».
Notez encore l’indignation sélective de Kristof. Il n’appelle pas à une invasion américaine d’Israël / Palestine pour protéger les Palestiniens des opérations de « ratonnade » périodiques d’Israël. Il ne suggère pas non plus de bombarder les aérodromes saoudiens pour empêcher le bombardement continu du royaume des Yéménites. Et il ne proteste pas contre le massacre en Irak instiguée par les Etats-Unis, où des centaines de milliers de personnes ont péri, et il ne mentionne pas la guerre apparemment sans fin des Etats-Unis en Afghanistan.
Comme beaucoup d’autres experts traditionnels, Kristof adapte son humanitarisme à la cause de la domination mondiale des Etats-Unis. Après tout, combien de temps pensez-vous que Kristof garderait son poste de chroniqueur bien payé s’il plaidait pour une « zone d’exclusion aérienne » en Israël ou pour une intervention militaire contre l’Arabie Saoudite ?
Autrement dit, combien de courage professionnel faut-il avoir pour rejoindre la meute contre les « ennemis » des Etats-Unis une fois qu’ils ont été diabolisés ? Ce fut pourtant bien une telle « pensée grégaire » qui ouvrit la voie à l’invasion américaine de l’Irak pour renverser Saddam Hussein, une décision adoptée par les « faucons libéraux » aussi bien que les néo-conservateurs et qui marqua le début d’une souffrance massive à travers le Moyen-Orient et maintenant l’Europe. Selon certaines estimations, les morts irakiens s’élèvent à plus d’un million.
Donc, il faut se rappeler comment The New Yorker, The New York Times et d’autres soi-disant publications « progressistes » ont sauté sur le train en marche pour la guerre en Irak de George W. Bush. Ils sont devenus ce que l’ancien patron de Kristof, Bill Keller, a surnommé « le club des regarde-maman-je-suis-un-faucon » (Keller, soi-dit en passant, a été nommé rédacteur en chef lorsque les mensonges sur les armes de destruction massive en Irak furent démasqués. Comme beaucoup de ses collègues faucons, il n’ont au aucun compte à rendre pour leur crédulité ou carriérisme.)
Kristof n’a pas rejoint le club à ce moment-là, mais a signé plus tard, exhortant une campagne de bombardements massif en Syrie après que l’administration Obama ait fait des déclarations maintenant largement discréditées accusant le gouvernement de Bachar al-Assad d’avoir lancé une attaque au gaz sarin dans les environs de Damas, le 21 août 2013.
Nous savons maintenant que le président Obama n’a pas mis en oeuvre les plans de bombardement en partie parce que les analystes du renseignement US avaient dit qu’ils doutaient de la culpabilité d’Assad. Les preuves semblent désormais indiquer une provocation par les rebelles proches d’Al-Qaïda pour attirer les Etats-Unis dans une intervention à leurs côtés, mais le courant dominant des médias US persiste à dire qu’Obama n’a pas réussi à imposer sa « ligne rouge » contre Assad et l’utilisation d’armes chimiques, comme s’il s’agissait d’un « fait établi ».
Bien que la campagne de bombardement approuvé par Kristof en 2013 aurait pu jouer en faveur d’Al-Qaïda (ou de l’Etat islamique) et donc déclenché une tragédie encore pire pour le peuple syrien, le chroniqueur persiste à préconiser une invasion US de la Syrie, bien enveloppée dans un joli langage « humanitaire ». Mais il devrait être clair que les termes à consonance agréable comme « zones de sécurité » ne sont que des euphémismes pour « changement de régime », comme nous l’avons vu en Libye en 2011.
Oublier la réalité
Les médias « oublient » souvent qu’Obama a autorisé la formation et l’armement des soi-disant rebelles syriens « modérés » dont beaucoup se sont placés sous le commandement militaire du Front al-Nosra d’Al-Qaïda avec des armes américaines sophistiquées, telles que des missiles antichars TOW, qu’on retrouve dans les arsenaux d’al-Nosra et ses alliés djihadistes.
En d’autres termes, au-delà de l’indignation sélective sur la morale et le droit international, nous assistons à un journaliste sélectif. En effet, à travers toute la profession, on constate un abandon presque complet de l’objectivité en matière de reportages sur la politique étrangère des Etats-Unis. Même les publications libérales et de gauche s’en prennent maintenant à ceux qui ne rejoignent pas la dernière version de club des « « regarde-maman-je-suis-un-faucon ».
Tandis que de la politique étrangère dominée par le néo-conservatisme continue à pousser le monde vers toujours plus de catastrophes, nous voici désormais avec des plans de déstabilisation de la Russie qui possède l’arme nucléaire (hum... comment cela pourrait-il tourner mal ?), Les médias refusent de donner au peuple les informations objectives nécessaires pour freiner ces excès.
Pratiquement rien n’a été appris de la guerre catastrophique en Irak lorsque le gouvernement des Etats-Unis a rejeté les négociations et les inspections (ainsi que toute appréciation de la réalité complexe sur le terrain) pour adopter une posture de dur-à-cuire. À quelques exceptions près, les médias ont tout simplement suivi.
Aujourd’hui, la posture pro-guerre est profondément répandue au sein du Parti démocrate et même parmi certains gauchistes bellicistes qui se joignent à la fête pour insulter les quelques dissidents anti-guerre avec des méthodes McCarthyistes en accusant quiconque qui conteste la « pensée grégaire » sur la Syrie ou la Russie d’être un « apologiste d’Assad » ou un « larbin de Poutine ».
À la Convention nationale démocratique, certains des délégués de Hillary Clinton ont même scandé « USA, USA » pour étouffer les cris des délégués de Bernie Sanders qui criaient « assez de guerres ». D’une façon plus large, le médias dominants ont principalement ignoré ou réduit au silence tous ceux qui dévient de la sagesse conventionnelle dominée par le néo-conservatisme.
Robert Parry
Traduction « j’ai souvent retiré l’adjectif « américain » parlant des médias parce que c’est bien pareil chez nous, non ? » par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.
»» https://consortiumnews.com/2016/08/16/americas-journalistic-hypocrites/

Wednesday, August 10, 2016

L’influence de Moïse Jean Charles sur le discours politique haïtien.


L’influence de Moïse Jean Charles sur le discours politique haïtien.
Par Joël Léon


moise jean charles
L’objectif du discours politique de Moïse Jean Charles est « d’agir sur l’autre pour le faire agir, le faire penser, le faire croire » (Rodolphe Ghiglione)
L’année 2015 a été la plus fertile, depuis les années 60 en Haïti, en termes de théorie  ou plus précisément de discours politique. Il est difficile d’expliquer cette pullulation d’idées. Cependant, j’estime que les deux invasions internationales (1994 & 2004), suivies d’occupation du territoire national en une décennie, et d’autres événements sociopolitiques agaçants constituent les agrégats qui allaient donner naissance à cette richesse au niveau du discours politique.
Ils sont nombreux à contribuer à cette amplification du discours politique. On peut citer entre autres : Liliane Pierre Paul, Marvel Dandin, Ricot Dupuy, Himmler Rebu, Lesly Manigat, Lyonel Trouillot, Junot Félix, Jean Monard Metellus et Moïse Jean Charles. Ce dernier constitue à mon avis, l’homme politique qui a contribué le plus, en ce sens qu’il allie pensées & actions sur un fond national inspiré du fondateur de la patrie haïtienne, Jean Jacques Dessalines.
En 1993, lors d’un échange téléphonique que j’avais eu avec un conseiller politique de l’ambassade de France de l’époque, Mr Querellac, il ne pouvait pas saisir intelligiblement l’opiniâtre férocité qui animait la classe politique haïtienne. Toutefois, il soulignait l’intarissable ressource des hommes politiques haïtiens à se défoncer pour influencer l’opinion publique, parfois même en tordant le cou des textes de loi ou les faits. Ce constat du diplomate  correspond tout à fait à celui de Louis Joseph Janvier qui stigmatisait l’homme politique haïtien et l’ingérence étrangère. A remarquer que  ces deux individus vivaient dans deux siècles différents. Cela illustre parfaitement comment qu’il est difficile de se tailler une place dans l’univers du discours politique haïtien si vous n’êtes pas un initié de la subtilité du milieu.
Après l’expérience de Jean B Aristide qui avait tenté de faire une percée louverturienne en propageant dans sa plus grande simplicité les grandes lignes de la théologie de la libération dans la lutte en Haïti, celle qui tonnait en Amérique latine dans les années 1980. Cependant, quelque chose faisait défaut à ce mouvement : l’authenticité haïtienne. J’ai comme  l’impression que la gauche des années 60 a commis cette même  erreur, n’arrivant pas à concilier le marxisme, comme vision historique, a cette « subtilité haïtienne stable » de faiseur d’histoire. En tout état de fait, il faut toujours éviter de commettre à nouveau ce sacrilège de ne pas intégrer l’épopée de 1804 dans tout processus de sensibilisation profonde des masses  haïtiennes autour d’un quelconque projet, qu’il soit politique, économique, social et culturel.
«  Le discours politique est une pratique sociale qui permet aux idées et aux opinions de circuler dans un espace public ou se confrontent divers acteurs qui doivent respecter certaines règles du dispositif de communication ». C’est-à-dire il faut éviter toute tentative anomique, par exemple le mensonge, même quand la sévérité du débat se durcit de plus en plus. Dans le cas d’Haïti, le discours politique doit tenir compte et promouvoir « l’autodétermination, la démocratie et la croissance économique »_  trois nécessités qui intéressent profondément l’ensemble de la population. Le sénateur Moïse Jean Charles a tout fait. Il agite des approches endogènes tirées directement de la réserve nationale, Il invoque la domination de classe,  le passage obligé vers une libération économique ; il défie l’occupation étrangère et exige des réparations. A travers des réflexions sur la réalité politique, il questionne les entraves conjoncturelles et propose des solutions structurelles.
Tout ceci sous l’incitation de l’idéal dessalinien, la doctrine fondatrice, comme moteur d’un grand mouvement historique et démocratique, impitoyablement interrompu le 17 octobre 1806 avec l’assassinat éhonté du père-fondateur de la patrie. Quand en 2013, en pleine manifestation populaire anti impériale et gouvernementale, il lança son fameux « Dessalines pral monte wè Petion » (Dessalines va voir Pétion), slogan qui allait l’immortaliser comme figure politique centrale et renforcer du coup la mobilisation populaire contre le régime vassal du président Joseph Martelly. Il ne savait pas que cet acte verbal allait réveiller la conscience des millions de gens et prendre le discours politique d’assaut. Il imposa Dessalines à la classe politique. Soudainement, des groupes portant le nom du libérateur font surface. Plusieurs organisations sociales et politiques dessaliniennes resurgissent sur la scène politique. Désormais, le nom de Dessalines est sur toutes les lèvres. Moïse Jean Charles a atteint « La capacité que possède un homme politique de faire obéir, agir, parler, combattre un ou plusieurs autres hommes. »
C’est ce que Raymond Aron appelle « la domination charismatique », une dimension élevée ou le verbe ressuscite et inspire des actes qui définissent le présent et le futur. L’une des conséquences directes de cette situation spéciale est le réveil de la classe politique, toutes tendances confondues.
Depuis 30 ans, c’est la première fois que des hommes politiques haïtiens osent publiquement se rebeller contre les dictées de l’ambassade américaine et autres puissances tutrices du pays.  Même le candidat présidentiel Jude Célestin, un total inconnu parachuté sur la scène politique par son ancien beau-père président, René Préval, fut atteint par cette fièvre de « Nou pap obeyi » (nous n’obéirons pas). Il rejette les pressions impérialistes et rejoint le « camp national », incarné par Moïse Jean Charles. Aux dernières élections frauduleuses de 2015, plusieurs organisations politiques de tendances dessaliniennes prirent part à la course, notamment « Platfom Pitit Dessalines » (plateforme des enfants de Dessalines) et Mouvement Patriotique Dessalinien (MOPOD). Grace à ce discours national de Moïse, le processus de réveil national est enclenché les retombées sont positives.
Jocelerme Privert, président provisoire d’Haïti, a résisté contre les injonctions du « CORE GROUP » qui réclamait à cor et à cris la poursuite du deuxième tour opposant Jude Célestin au candidat officiel de l’ex-président Joseph Martelly, Jovenel Moïse. Au contraire, conformément au vœu populaire, il a créé une commission pour évaluer les dernières élections et faire des recommandations au nouveau conseil électoral provisoire (CEP). Le rapport de la dite commission a révélé ce que tout le monde savait déjà, a savoir le constat de fraudes massives par le parti au pouvoir et propose l’annulation de l’élection présidentielle d’octobre 2015. L’international  était catégoriquement contre cette initiative de Mr Privert, mais les résultats de la commission s’imposent.
Le slogan «  Nous n’obéirons jamais », est adopté par les sensibilités de la gauche classique et nationale du pays. Désormais, le gouvernement haïtien prend en charge le financement de l’organisation des élections d’Haïti selon les propres déclarations du président Privert, à partir des ressources financières nationales. Cet acte de caractère revêt une importance capitale : il permet de tenir l’empire  à l’écart des grandes décisions politiques concernant la vie de 10 millions d’âmes. Du coup, cela diminue considérablement l’influence américaine (…). L’une des conséquences directes du discours politique dessalinien répandu par Moïse Jean Charles partout dans le pays. Maintenant, « nous sommes tous Dessalines ». Encore !
Le discours de l’homme politique, Moïse Jean Charles, « témoigne de sa préoccupation par rapport à la gestion de la cité », avec pour objectif « d’agir sur l’autre pour le faire agir, le faire penser, le faire croire ». Compte tenu de l’occupation militaire d’Haïti par des forces étrangères, le gouvernement américain qui fait et défait les gouvernements du pays, l’aliénation culturelle et idéologique…un discours politique de réveil s’impose a tous.
Moïse a réalisé ce travail. L’impérialisme est en perte croissante de vitesse. Le peuple est en passe de redevenir souverain, dessalinement !
Bibliographie :
A propos de la théorie politique (Raymond Aron)
La révolte des masses (Jose Ortega Y Gasset)
Le savant et le politique (Max Weber)
Le discours politique-Les masques du pouvoir ; Dictionnaire d’analyse di discours (Patrick Charaudean)
L’impact des indicateurs langagiers sur l’activité de penser et de communiquer (Rodolphe Ghiglione)
Joël Léon

L’occupation d’Haïti, un trouble socio-historique dévastateur.

L’occupation d’Haïti, un trouble socio-historique dévastateur.
Par Joël Léon


Haïti carte
«  Il n’y a pas de vertu dans l’occupation » (Joël Léon) 
L’occupation est toujours un package de complications. Elle entraîne avec elle de néfastes conséquences qui méritent d’être exposées devant le peuple haïtien. Parmi elles, désorientation culturelle, dépendance endémique, assujettissement historique et banalisation internationale…
Marc Arthur Fils aime, a noté que : «  Les occupants ont un comportement typique partout où ils se trouvent : l’humiliation des nationaux, l’irrespect des lois du pays en question, l’accaparement manu militari de ses richesses ». Donc, Haïti n’a pas été une exception. La tendance générale veut que l’occupation soit militaire. Pourtant, l’occupation est beaucoup plus culturelle que tout autre. L’histoire fournit pas mal d’exemples, notamment celui de la « Pax Romana». Malgré les siècles qui séparent la « pax americana » de l’empire romain, l’empire américain porte les traces inaltérables de la période historique romaine, particulièrement au niveau de la citoyenneté.
Le citoyen issu d’un quelconque empire est synonyme de respect, d’intégrité et surtout inspire la peur à toute autre citoyenneté. L’américain d’aujourd’hui ressemble étrangement au citoyen de Rome. Nombre d’invasions et de bombardements qui eurent lieu sous la rubrique mensongère de protéger des citoyens américains qui seraient en danger (Panama, Grenade…) Les marines américains sont plus rapprochés des gladiateurs romains que tout autre soldat du monde. Bref, domination romaine ou américaine conduit au même résultat : une culture qui fait l’apologie de la soumission ayant pour expression la désorientation culturelle.
Désorientation Culturelle
Alexandre Soljenitsyne a fait une révélation dramatique lorsqu’il a déclaré, et je cite : « Pour détruire un peuple, on doit, en premier, couper complètement sa racine ». C’est ce que fait l’occupant en Haïti. Par des techniques bien apprises, le conquérant liquide toutes nos traditions sous une série de prétextes fallacieux liés à la modernité tels que :la façon de cultiver la terre est trop archaïque, la pratiquer de la foi basée sur la religion nationale est diabolique, la solidarité paysanne est perçue comme l’expression fidèle de la misère, la musique est l’incarnation du diable…En lieu et place de nos traditions, l’occupant introduit toute sorte de créations insalubres sous forts coups de publicités et d’effets spéciaux. Ce qui en résulte, c’est la naissance d’une génération de désorientés, confuse entre les traditions nationales et les pratiques importées. Antonio Gramsci, de sa cellule de prison,  lança cette alerte de tonnerre aux révolutionnaires de partout « c’est la culture (qu’il faut attaquer), stupide ». Ainsi, l’italien a pu déceler l’importance de la culture dans la « superstructure » qui régule les institutions, les doctrines politiques et sociales, aujourd’hui il faut ajouter les media, dans le processus de domination de classe. Tout en s’assurant de cet indispensable outil qu’est l’« hégémonie culturelle » soit toujours active et préservé. La modernisation est un processus auquel aucun peuple ne peut échapper. Cependant, elle doit être faite en fonction d’un schéma cartésien non en contradiction avec l’intérêt national et la souche du peuple. En ce sens, toute plaidoirie qui ne tient pas compte de cette réalité fondamentale, n’est rien d’autre qu’une conspiration d’inspiration vassale.
Toute génération née dans la confusion représente un danger pour l’avenir d’un pays. Voila la raison pour laquelle, que je condamne avec force tout haïtien ou étranger qui a joué un rôle quelconque dans les deux occupations dont sont victimes le pays en moins d’une décennie. Directement, vous êtes responsable de la création de cette entité sociologique désorientée.
Le patriotisme n’est pas cher, mais il est sacré. Un patriote américain a déclaré pendant la guerre pour l’indépendance étasunienne : « Je regrette que je n’ai pas plus qu’une vie à sacrifier pour mon pays ». Ce sont les mots d’un homme traduisant son amour chauvin pour sa patrie. Ainsi, à chaque fois qu’un citoyen haïtien fait appel à l’américain pour envahir son pays, l’oncle Sam rit et n’éprouve aucun respect pour lui. Par ce qu’il connaît l’importance d’une patrie.
La rumeur veut que les marines américains aient laissé dans le pays des centaines d’enfants sans pères après leur départ en 1934. Une lourde charge de plus à la nation, aucun historien n’a pensé à investiguer l’affaire afin d’établir les faits pour mettre en accusation le gouvernement américain face à ses imputations vis-à-vis de leurs soldats irresponsables. Dommages et intérêts devraient être réclamés en compensation de nos vaillantes femmes paysannes souillées. En guise d’une telle initiative, nos élites ont accueilli chaleureusement pour dupliquer ces mêmes monstruosités. A la seule différence, aujourd’hui ces enfants seront de petits jordaniens, brésiliens, chiliens…
De nouveaux désorientés psychologiques et culturels pour conduire et perpétuer le pays dans l’abîme de la dépendance.
Dépendance Endémique.
L’occupation telle que vue par beaucoup d’intellectuels haïtiens est un passage obligé. Ils espèrent quelques retombées positives pour la nation via un protectorat étranger. Quelle ironie ?
L’histoire n’a répertorié un seul cas ou l’occupant ait pu accomplir aucun changement véritable dans aucun pays. On fait allusion de très souvent à l’Inde, comme cas de réussite colonialiste ; mais, on oublie que l’indépendance de l’Inde en 1947 fut acquise aux prix de hautes luttes sous le leadership de Gandhi. Si l’occupation était si glorieuse, le colonisateur anglais devrait être toujours présent en Inde. «  Il n’y a pas de vertu dans l’occupation ».
L’interdépendance semble inévitable dans le monde, dit globaliser. Cependant, lorsque les échanges se font à sens unique, comme dans le cas des pays riches avec les pays pauvres, parler d’interdépendance est une insulte à l’intelligence. Quand des hommes d’état d’autres pays, Etats-Unis, se servent des Nations-Unies pour légitimer des interventions militaires, n’est rien d’autre que des manœuvres dilatoires pour cacher leurs voracités impérialistes a tout contrôlé. En ce sens, on a en mémoire l’intervention américaine en Haïti, notamment en 1994 et 2004 sous les administrations de Bush père et fils, sans oublier l’Irak en 2003 et Lybie en 2014.
De l’autre cote, il y a aussi des leaders locaux qui livrent l’économie et la politique de leurs pays a la merci du « grand capital financier et politique international». Ils ont endetté leurs pays, du coup hypothéqué le futur de plusieurs générations dans le paiement des intérêts de dettes colossales. Ces chefs d’état se sont honteusement transformés en gérants du fonds monétaire international, de la banque mondiale et d’autres institutions financières internationales. Ils introduisent des techniciens du grand capital mondial dans notre finance publique pour dicter les lois sordides du marché. Ces comportements infâmes nous propulsent dans la spirale chronique de la crise. La société haïtienne fait face depuis plusieurs décennies à des phénomènes socio-économiques qui s’expriment par des ébullitions politiques difficilement ingérables. Rien ne fonctionne dans le pays : les institutions sont purement formelles. Des cadres du département d’état, se comportant en génies, imposent des formules que les hommes d’état haïtiens accueillent avec allégresse. Certaines fois, Stanley Lucas, un pantin de l’impérialisme américain, s’est métamorphosé en grands connaisseurs à des professeurs d’université dotés de doctorat.
Tout doit provenir de l’étranger, sinon c’est mauvais.
Qu’en est t il de l’âme et de la pensée haïtienne ?
Les élèves de Stanley Lucas enseignent toujours à l’université d’état d’Haïti, ainsi en 2003-2004, des milliers de jeunes se s’étaient prostitués pour des visas américains, canadiens et français. Voilà la génération du futur, elle qui passait une bonne partie de son temps à faire l’apologie du « blanc », se voit soudainement octroyer le rôle de forgeuse d’histoire. On a déjà une idée de ce que sera cette histoire : elle sera truffée de hontes et de mensonges. L’occupant est encore là pour embellir la bêtise. La dépendance doit être éternelle. Heureusement, aucun système politique et idéologique n’est éternel. Seul le peuple l’est.
Dans ce carrefour ou nos élites pactisent avec l’occupant, nous devons réfléchir a ces mots transcendants d’Aimé Césaire : « Des grandes réserves de foi, ces grands silos de force ou les peuples, dans les moments critiques, puisent le courage de s’assumer eux-mêmes et de forcer l’avenir ». Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’y crois. Le futur est à nous comme l’est aussi, la victoire.
Assujettissement historique.
Premier janvier 2004 représente un affront à tous les progressistes haïtiens et du monde entier. La façon dont les occupants et leurs valets haïtiens s’étaient unis pour embrumer cette célébration est unique à travers l’histoire. En 1876, les États-Unis  célébrèrent son premier siècle d’histoire, en organisant dans la ville de Philadelphie une exposition qui avait duré plusieurs mois. Dans laquelle ils avaient exhibé pour la première fois leur puissance dominatrice et exprimer son intention impériale claire. Les européens qui avaient assisté à l’exposition, s’étaient  retournés abasourdis dans leurs pays respectifs à partir des choses vues et entendues, particulièrement les Anglais. Beaucoup d’historiens se mettent d’accord pour avouer que cette exposition constituait la détermination inébranlable du « caïman étoilé » de s’imposer à l’échelle mondiale. En histoire, les dates revêtent  toujours une importance capitale.
Tandis qu’a la veille de la célébration de nos deux cent d’histoire, j’ai entendu dire à la radio en Haïti, que maintenant nous devions nous préparer pour fêter nos trois cent ans d’indépendance en 2104. Quelle malveillance ! L’aspect le plus grave, c’étaient les mots de l’un de nos vaillants intellectuels. Voilà comment qu’on a procédé pour falsifier l’histoire glorieuse d’Haïti avec l’aide de nos élites. J’ai un message pour tous ceux-là qui avaient contribué à l’avortement de la commémoration du bicentenaire, « l’histoire vous place dans le même panier que Jean-Baptiste Conzé ».
Ce n’est pas l’effet d’un hasard si en 2004, après l’intervention unilatérale américano-française, que des militaires français se retrouvèrent dans la ville du cap pendant l’année même du bicentenaire de l’indépendance. La ville du cap, la glorieuse, là ou ils furent été expulsés sous une pluie de balles, il y avait exactement deux cent ans. Par cet acte, le gouvernement français veut effacer cette défaite a Vertières* par la présence de leur armée sur le territoire haïtien. A la manière des américains qui eurent à  inventer des montages cinématographiques a grand coup d’effets spéciaux pour biffer la défaite vietnamienne, à travers le film Rambo. Le français a copié ce même symbolisme. « Heureusement, les défaites des grandes armées sont immortalisées par des récits héroïques et des cicatrices incurables et non par des caprices de l’audio-visuel ni par des démonstrations martiales sans valeurs ».
Banalisation Internationale.
Il faut remarquer qu’à chaque fois qu’on parle d’Haïti dans les journaux ou institutions internationales, on a toujours pris soin d’ajouter cette minable signature, « le pays le plus pauvre de l’hémisphère ». C’est une pratique mafieuse pour jeter discrédit sur ce qu’on a fièrement réalisé le premier janvier 1804. C’est une tactique pour dire au monde que les haïtiens sont des maudis, des pestiférés, des porteurs de malheur. Avec la présence des forces étrangères dans le pays, notre poids diplomatique se voit incorporé à des puissances tutrices, qui ouvertement poursuivent des intérêts contradictoires aux nôtres. La thèse a ce que « Le pays de Jean-Jacques Dessalines et d’Alexandre Pétion doit être du coté des persécutés et opprimés » est périmée. Haïti a rejoint non seulement les états parias mais aussi les états banals. Réalité qui perpétue avec une catégorie de dirigeants sans projets ni conviction, prenant un vilain plaisir à faire le tour du monde avec un bol honteux à la main. On ne peut s’attendre à aucune initiative nationale de la part de ces hommes d’état de courte vision et adeptes des solutions faciles. Si les progressistes ne se montrent pas cette fois, ce sera un autre siècle perdu. La république d’Haïti n’est actuellement que la manifestation de l’échec ultime face au monde international. Tout ceci peut être corrigé, si et seulement si on exige le départ immédiat des forces étrangères dans le pays. Condition indispensable a tout nouveau départ.
Conclusion
La désorientation culturelle est la conséquence d’une politique de domestication de l’esprit par la dénonciation systématique de notre racine et son remplacement par des pratiques culturelles importées. La dépendance endémique résulte de la présence des occupants dans tous les aspects de la vie nationale, cette réalité nauséabonde conditionne le peuple à se déresponsabiliser de son obligation. Assujettissement historique est la longue lutte menée par les adversaires du peuple haïtien de toujours, dès le premier janvier 1804 qui consiste à diaboliser nos ancêtres comme des meurtriers. Aujourd’hui ils veulent effacer l’épopée glorieuse de 1804 par la réoccupation  du territoire national. Enfin, Haïti est truffée de diminutifs comme nom, notamment le pays « le plus pauvre de l’hémisphère ». Une façon de momifier le pays dans le concert des nations. La présence de la MINUSTAH relègue le pays au second plan, comme si le peuple haïtien avait donné un mandat a un quelconque néocolonial. Le constat est clair, un groupe d’hommes a échoué. Le vide doit être comblé par des progressistes et non par des occupants ni par une autre version de valet.
N’oubliez pas qu’aujourd’hui est l’heure des brasiers.
 Joël Léon

Référence :
1-« Haïti : L’occupation américaine et ses conséquences profondes » (alter presse, 16 mai 2008). Marc Arthur Fils Aimé.
2-Cahiers de prison (Antonio Gramsci)
3-L’homme de culture et ses responsabilités, discours lors du deuxième congrès mondial des artistes et écrivains noirs en 1959) Aimé Césaire.
4-À noter que le mot « Vertières », l’endroit où fut sonné le glas de la colonisation française à St Domingue (Haïti aujourd’hui) est sciemment banni du dictionnaire encyclopédique de la langue gauloise.  Orgueil ou tentative de falsifier l’histoire?