Thursday, October 28, 2010

ELECTIONS HAITIENNES: RENE PREVAL PRET A TOUT

ÉLECTIONS HAÏTIENNES: RENÉ PREVAL PRÊT À TOUT Par JOEL LEON « Zonbi ki goute sèl pa mande rete » Le rejet de M. Jacques Edouard Alexis, grand ami du président Préval, comme candidat à la présidence du parti de celui-ci, INITE est une décision politique majeure qu’il m’a toujours été difficile de cerner, c'est-à-dire d’en saisir les dessous, les non-dits. Aussi, je m’étais mis à investiguer l’affaire. D’après des sources bien informées appartenant aux deux groupes, c'est-à-dire Préval et Alexis, la rancœur du premier à l’encontre de ce dernier ne date pas d’hier. D’abord, c’est une lutte entre les nouveaux venus et les anciens, autour de Préval. Les nouveaux amis viennent presqu’exclusivement de l’ancienne opposition gnbiste. Ils sont considérés par les anciens, composés exclusivement d’anciens cadres techniques et politiques du parti Lavalas, comme des « transfuges ». Cependant, au fur et à mesure que le pouvoir s’éloignait de l’influence de l’ancien président Aristide, les « transfuges » se renforçaient autour du président Préval, le nouveau maitre des lieux, jusqu'à former un cercle solide et étanche allergique à toute présence jugée non conforme au cercle, «non pure». Parlant de pureté, en guise de fonder une organisation politique de type classique, Préval et ses « transfuges » ont, de préférence, donné naissance à une chapelle politique, dont le président est le seul chef suprême. Ces nouveaux gourous de la scène politique sont très avares, ils ne jurent que par une allégeance totale, dépouillée de tout soupçon. Ils ont fait plusieurs victimes, parmi eux Jacques Edouard Alexis et François Pierre-Louis. L’ancien premier ministre Alexis a été rejeté en raison de ses prétendues liaisons avec des individus considérés comme des « non-purs ». Il ne faut pas oublier que le premier ministre actuel, Jean Max Bellerive, a été parachuté comme ministre de la Planification par un militant lavalas influent, du nom de Joe Cantave. Donc, Bellerive « représentait » lavalas, je dirais officieusement, au sein du gouvernement pluriel qui a vu le jour après l’investiture du président Préval en 2006. D’après les détracteurs de M. Alexis, ce dernier infiltrait au sein de l’administration publique des cadres proches de l’ancien président Aristide dans des positions peu visibles avec la possibilité d’être promus dans des fonctions plus sérieuses. A un certain moment de la durée, Alexis caressait l’idée de se présenter aux élections présidentielles sous le label d’un brassage lavalas/lespwa. Au début, cette idée fut bien reçue par divers ions qui gravitaient autour de l’atome, c'est-à-dire Préval, à condition que le leader en exil soit écarté de l’équation. Mais au fur et à mesure que la désintégration se poursuivait au sein du parti Fanmi lavalas, les « transfuges » changèrent de stratégie, et optèrent alors pour une politique de ratissage dur, consistant à récupérer le plus de militants influents possibles du parti lavalas et transformer le terrain politique en une terre brûlée pour ceux qui refusaient de s’aligner. On connaît la suite: Jean-Mary Samedi, Samba Boukman, Sò Ann et Yvon Neptune etc. ont été récupérés, d’autres jetés en prison ou contraints à s’exiler dans leurs propres pays. D’après un membre fondateur du parti de feu Renaud Bernardin, Louvri Baryè, Préval fut un membre fondateur de cette organisation politique, quoiqu’il n’ait pas signé les documents constitutifs. Ceci expliquerait, toujours d’après ce cadre, que le parti ait été toujours présent aux côtés du président. Notamment, un cadre-dirigeant comme Marie Laurence Lassègue, François Pierre-Louis etc. Permettez moi que j’introduise ce dernier personnage, à ma manière bien sûr, dans le développement de l’article. Je rencontrai M. François Pierre-Louis quelques mois après le départ de Jean Claude Duvalier en 1986. Administrateur d’Haïti-Progrès de l’époque, il jetait les bases de l’ « Assemblée populaire nationale » APN, qui allait devenir plus tard « Parti populaire national », toujours sous la férule du même maitre, M. Benjamin Dupuy. François incarnait l’anti-impérialisme pur et dur de l’époque. Il critiqua ouvertement les dirigeants du « parti unifie des communistes haïtiens », le PUCH, en les qualifiant de petits bourgeois anti-révolutionnaires et révisionnistes, parlant de René Theodore et de Max Bourjolly. Lui représentait l’aile extrême de la gauche en Haïti, projetant une image de lui-même du style latino-américain, c'est-à-dire un mariage entre les idées marxistes et le secteur progressiste de l’église catholique, appelé « Ti legliz » et inféodé à la théologie de la libération dont le chef de file fut Jean B Aristide. Lors, l’on s’interrogeait sur les possibilités de « christianiser le marxisme ou marxiser le christianisme ». A partir des élections de 1990 et de la montée au pouvoir d’Aristide, des bouleversements profonds allaient prendre place au sein de la mouvance gauchisante, ce qui conduisit à des comportements politiques proches de la dérive morcelant ainsi ce courant de manière irréversible. François Pierre-louis, travaillait au ministère de la coopération externe en 1991, sous la direction de Renaud Bernardin. A dire vrai, il était toujours correct avec moi pendant tous les 7 mois d’Aristide au pouvoir. Nous nous sommes encore rencontrés en exil en 1994, là encore notre rencontre a été cordiale. Aujourd’hui, François est directeur de campagne de Jacques Edouard Alexis, après avoir traîné sa bosse à la Primature. Le parti Louvri baryè auquel il était affilié, finit par prendre publiquement ses distances par rapport à la mouvance présidentielle INITE. Donc, un choix clair et net est fait ! Cependant, certains membres du PPN accusent François d’être à l’origine de l’éclatement au sein du parti de Ben Dupuy au profit du candidat Jacques Edouard Alexis. Les mêmes le soupçonnent aussi d’avoir manigancé le rapprochement entre KOREGA et Alexis, sans oublier la récupération de militants du parti Lavalas au profit de son poulain candidat. Si l’on croit ses dévirées politiques, François serait un grand stratège qui affaiblit d’autres organisations politiques au profit de son candidat. Toutefois, il y a des considérations importantes qui méritent d’être prises en compte. Ou est passé l’anti-impérialisme à fleur de peau de Pierre-Louis ? Qu’en est il du discours anti-occupation des années 1986 ? Est-il frappé du phénomène des 3 âges qui a toujours dominé la classe politique haïtienne. Beaucoup de questions malheureusement auxquelles je n’ai pas encore les réponses. D’après les stratèges de l’espoir, il est fort probable qu’il y ait un deuxième tour pour la présidence. Leur poulain, Jude Célestin, n’a pas le charisme qu’il faut, il est sans discours. Vu que nous sommes un peuple habitué au beau parler, Célestin doit trouver d’autres moyens pour réunir la grande foule. Pour combler ce manque à gagner, il compte acheter chaque vote au prix fort. La peur qui accapare « les transfuges » comme Paul Denis, Bob Manuel, Alix Fils-aime etc. est très profonde. Ils ne veulent pas au pouvoir un président ayant un quelconque lien avec Aristide. C’est pourquoi ils ne prennent pas de chance, ils écartent lavalas totalement du processus politique tout en restant à l’offensive afin de trouver la meilleure formule pour une mise à mort politique définitive de l’ancien président. Tous ceux qui tournoient autour de Préval sont cimentés par cette haine implacable. Tout retour d’un proche du président signifie la fin d’une ère ou tout simplement la fin du « prévalisme ». D’où la nécessité d’élaborer tous les scénarios possibles. Ils sont conscient que 6 des candidats les plus représentatifs ont un électorat semblable presqu’égal. 90% des votes seront partagés entre Myrlande Manigat, Charles Henry Baker, Jude Célestin, Céant, Jacques E. Alexis et Lesly Voltaire. Toute velléité de faire gagner Célestin au premier tour, comme prévu, est voué à l’échec, sinon il faut se préparer à massacrer plusieurs milliers d’hommes, femmes, jeunes et enfants. La stratégie du deuxième tour consiste à brandir le spectre du retour d’Aristide comme un danger imminent à l’ensemble de la classe politique afin de rallier toute l’opposition. Officiellement, Lavalas n’a présenté de candidats à aucune fonction élective. Cependant, le processus électoral est bourré de candidats de tendances lavalassiennes. Qui plus est, ils ne cachent pas leurs appartenances politiques et ils se bousculent pour cet étendard. Cela confirme que la marrée lavalassienne est toujours active, érodée, certes, mais constitue le plus gros de l’électorat haïtien. Si cela se confirme, on aura au deuxième tour un candidat lavalas, probablement M. Jean Céant, en face de celui de la mouvance du président Préval. Donc, la lutte est entre les deux anciens frères jumeaux. D’un côté, Aristide, subissant les affronts de l’exil, mais conservant toujours la confiance de son peuple et de l’autre, René Préval au pouvoir, appuyé par la classe traditionnelle de pouvoir d’Etat, la communauté internationale et les institutions de l’Etat. L’américain dit souvent de quelqu’un très déterminé à atteindre son objectif « He is out for Blood ». Une traduction libre adaptée à la psychologie de Préval pourrait s’énoncer ainsi : prêt à tout. Préval est prêt à tout faire pour conserver le pouvoir, parce que c’est une question de vie ou de mort. C’est à ce prix que Jacques Edouard Alexis a été sacrifié au profit d’un poulain plus sûr, loyal, ayant fait preuve d’allégeance et obéissant aux ordres du chef. En y pensant bien, on peut s’attendre éventuellement au pire, c'est-à-dire à des démonstrations musclées de la part du pouvoir, pour intimider, emprisonner, éliminer, disparaitre tout ce qui peut constituer un handicap à l’accession de Célestin au pouvoir. On a déjà vu l’exécution d’un plan d’élimination sélective en opération. La disparition de Lovinsky Pierre Antoine, le décès suspect du prêtre Gérard Jean Juste candidat potentiel à la présidence du mouvement lavalas, au terme de l’incarcération injuste dont il fut victime, et la mort subite de Jean Mary Samedi etc. Autant d’éléments qui laissent prévoir que les derniers jours précédant les élections seront les plus durs, assortis de coups imprévisibles. Voilà en filigrane les enjeux politiques, les choix stratégiques, les décisions machiavéliques auxquels le peuple haïtien aura encore à faire face. Toute cette parade idéologique, politique et militaire est animée du désir fou de confisquer le pouvoir, perçu comme une source de richesse facile. Donc, le pouvoir pour le pouvoir ! JOEL LEON

Wednesday, October 20, 2010

ANTENOR FIRMIN, UN SYMBOLE UNIVERSEL ET HAITIEN!

Anténor Firmin, un symbole universel et haïtien ! Par Joël Léon « Honte à tous ceux qui, oubliant leur devoir envers la patrie, en appellent à l’étranger» Anténor Firmin («Proclamation au peuple et à l’armée», in Gaillard, Roger. La République exterminatrice. Quatrième partie: la guerre civile : une option dramatique.) Le New York Times du 20 septembre 1911 avait annoncé, via un correspondant sur l’île Saint thomas, la mort d’Anténor Firmin survenue le 19, soit un jour avant. Loin de sa terre natale, celle qu’il aimait si profondément. Né le 18 octobre 1850, cela fait déjà 160 ans, Firmin fut l’homme noir le plus éclairé de son époque. Sur le plan international, il est reconnu surtout comme celui qui a démenti la thèse raciste de Renan Arthur Gobineau qui proclamait « l’inégalité des races humaines » par son audacieux livre « l’égalité des races humaines ». Pour nous haïtiens, Antenor Firmin représente la pensée haïtienne la plus moderne et sensible aux masses de l’après indépendance, il l’a dit ainsi dans son livre : « En dédiant ce livre à Haïti, je les supporte tous à l'esprit, à la fois les opprimés d'aujourd'hui et les géants de demain ». Certains historiens pensent que le destin d’Haïti aurait pu être tout autrement si et seulement si Firmin avait accédé à la présidence. En réfléchissant sur les déboires qu’a connus le « Maestro », pour citer Price Mars, spécifiquement la rivalité l’opposant à Nord Alexis et l’exil forcé, il était clair que le 20e siècle allait être celui qu’il est. C'est-à-dire la déchéance programmée de la nation et l’impasse du symbole libérateur d’Haïti. L’intelligentsia a poignardé le rendez-vous historique en complotant l’échec de Firmin à la présidence. L’ingérence de l’Allemagne et des États-Unis contre lui inaugurait la politique qui allait conduire l’intelligentsia haïtienne à la déroute. Anténor Firmin fut un autre genre d’intellectuels qui joignit « la pensée a l’action ». Il prit cause pour Haïti et pour l’humanité entière, cristallisée dans sa défense académique et psychologique de l’idéal « tout homme est un homme ». Donc, Firmin a été a la fois un intellectuel « de l’universel », pour répéter Pierre Bourdieu, et un « intellectuel spécifique », c'est-à-dire traitant les affres de l’homme tout en militant à trouver des solutions aux problèmes que confrontent son peuple. L’autre parlerait d’un « intellectuel total » qui a su harmoniser le temps et l’espace. A l’occasion de la commémoration des 160 ans de naissance de l’écrivain, Lesly Manigat et Michel Soukar, deux historiens, ont publié deux livres sur l’homme qui permettra aux jeunes d’aujourd’hui de l’apprécier d’avantage à un moment historique où l’on regrette encore son absence pour culbuter dehors les nouveaux « amiral Gherardi » présents dans nos rues. Malheureusement on n’a plus de productions de ce genre, notamment sur Jean-Jacques Dessalines, Jacques Alexis, Sylvain Salnave, Hammerton Killick et d’autres grands haïtiens qui s’étaient battus avec passion pour éviter l’hécatombe de l’occupation que nous vivons aujourd’hui. J’aimerais voir rééditer les œuvres de Fréderic Marcelin, Justin Lherisson, Fernand Hibbert, Antoine Innocent…Georges Sylvain, Damoclès Vieux, Edmond Laforest, Etzer Vilaire…romans et poésies de la génération de la ronde, tels que : « Thémistocle Epaminondas Labaster », « La vengeance de Mama », « Eliezer Pitit Caille »…Générations qui se révoltèrent contre l’ordre social et politique dans lequel les élites tenaient le pays. Drôle de coïncidence, le fondateur de la nation haïtienne, Jean-Jacques Dessalines est assassiné le 17 octobre, Anténor Firmin lui-même, est né le 18 octobre. Le fondateur s’en va, le défenseur naît. Drôle de coïncidence, mais cela permet de faire d’une pierre deux coups, qui plus est il y a cette mystique qui relie Firmin à Dessalines, comme s’ils étaient de la même génération. Le dessalinien est toujours firministe. Cette symbiose Dessalines\Firmin est nécessaire pour libérer le pays et organiser la société de manière normative. L’un symbolise la grandeur, l’autre incarne l’intelligence et la science, deux facteurs indispensable à l’existence d’un grand peuple vivant dans une grande nation. Toujours ouvert, il avait prédit juste sur la nation et ses sujets. En 1885, Firmin avait prédit l’avènement d’un noir à la présidence des Etats-Unis, plus d’un siècle avant. En grand visionnaire, il avait écrit ce qui suit au sujet des Etats-Unis, et je cite : « Contrairement aux apparences, ce grand pays est destiné à frapper le premier coup contre la théorie de l'inégalité des races humaines. En effet, en ce moment même, les Noirs dans la grande république fédérale ont commencé à jouer un rôle de premier plan dans la politique des différents états de l'union américaine. Il semble tout à fait possible que, dans moins d’un siècle à partir de maintenant, un homme noir puisse être appelé à la tête du gouvernement de Washington pour gérer les affaires du pays le plus progressiste de la terre, un pays qui deviendra inévitablement grâce à son agriculture et à sa production industrielle, le plus riche et le plus puissant dans le monde. Ce ne sont pas des rêveries utopiques. Nous n’avons qu’à considérer la participation croissante des Noirs dans la société américaine pour écarter notre scepticisme. En outre, nous devons nous rappeler que l'esclavage aux États-Unis a été aboli il y a vingt ans». Ces idées dataient plus d’un siècle, Obama est devenu président de ce pays même autour duquel il avait fait le pronostique. Anténor Firmin, trahi par beaucoup d’intellectuels de sa génération, a rendu l’âme sur un ilot qui ne fut pas le sien, on ne lui avait pas permis de mourir dans son propre pays, pour lequel il a tant combattu, quel sacrilège ! Sténio Vincent et Callisthène Fouchard, deux intellectuels haïtiens, rallièrent le camp du vieux général afin d’empêcher un des leurs de gravir la première magistrature de l’état. On le voit encore aujourd’hui, des intellectuels transformés en valets de l’international pour subjuguer les esprits nationaux dans des initiatives vaines relayant la soumission. Firmin est bel et bien mort il y a 89 ans, mais sa conviction et sa foi dans un pays pour tous demeurera pour toujours. Que les fortunés du savoir cessent de se battre pour une bouchée de pain, qu’ils se lancent dans le combat pour la reconquête de la dignité nationale !

Tuesday, October 19, 2010

LA MINUSTAH FAIT PARTIE DU PROBLEME, PAS DE LA SOLUTION

LA MINUSTAH FAIT PARTIE DU PROBLEME, PAS DE LA SOLUTION ! « Il est peu honorable de donner des leçons aux petites nations quand le droit est de leur coté » Louis Joseph Janvier. (Les affaires d’Haïti) Quand Roger Gaillard, grand historien haïtien, écrivait la série « Les blancs débarquent » sur l’histoire de l’occupation américaine d’Haïti de 1915 a 1934, il n’avait pas encore vu de blancs, c’est maintenant que les blancs débarquent. Mort heureusement depuis quelques années, il lui aura été épargné de constater comment que les blancs envahissent continuellement le pays, je suis curieux de voir ce qu’il écrirait aujourd’hui. De la même façon que la publication de l’effectif militaire d’une nation ne reflète jamais la réalité, dans l’Haïti d’aujourd’hui il est impossible de dire exactement le nombre de militaires étrangers qui occupent le pays. Si dans un premier temps, la presse informait l’opinion publique sur l’arrivée de nouveaux contingents de soldats et les rotations qui s’effectuaient, de nos jours ces informations ne font plus la une. Et pourtant, la population haïtienne devrait être informée en permanence des mouvements de troupes qui se font sur la terre de Jean-Jacques Dessalines. Notre terre! A la veille du renouvellement du mandat de la MINUSTAH par le conseil de sécurité, beaucoup de citoyens haïtiens s’interrogent encore sur le bien-fondé de la présence des troupes multinationales d’occupation dans le pays. Avant tout, essayons de replacer l’invasion franco-américaine d’Haïti en 2004, dans son contexte vil de pratiques impérialistes depuis des siècles. Les relations franco-haïtiennes furent inexistantes avant le coup d’état contre l’ordre démocratique de 1991. L’ambassadeur français de l’époque, Rafael Dufour, protégea le président déchu au péril de sa vie, car les militaires assoiffés de sang voulurent à tout prix la peau d’Aristide. François Mitterrand, président français de l’époque, avait la possibilité de remettre à l’heure la pendule diplomatique et de coopération entre les deux états souverains après le retour à l’ordre démocratique en 1994. Cependant, il préféra conserver le même schéma néocolonial dicté par la doctrine de Monroe, c'est-à-dire respecter la tradition de partage du monde entre zones géopolitiques d’influence. En guise d’améliorer les relations entre les deux pays, son successeur Jacques Chirac, complota avec les Etats-Unis l’invasion, suivie de l’occupation d’Haïti en 2004. La raison évoquée : le gouvernement français avait été très fâché du fait que Jean B. Aristide, président d’Haïti, réclamait plus de 20 milliards de dollars d’eux en termes de dommage et intérêt. Parce que l’état français, deux siècles auparavant, avait demandé sous forme d’ultimatum l’équivalent de cette somme pour reconnaitre l’indépendance d’Haïti. Le paiement de cette somme enferma l’économie haïtienne dans une léthargie qui la condamnée à mourir lentement. Cette lourde dette, injuste et criminelle, hypothéqua ainsi l’avenir du jeune état à peine sorti de l’enfer de l’esclavage et du colonialisme. Comment la France, le pays qui a vu naitre le père de la diplomatie moderne, en l’occurrence Clemenceau, a t elle pu commettre cette bévue vis-à-vis d’un autre état frère, dont les liens culturels et historiques datent de très longtemps. Le 1er juin 2004, après 4 mois d’occupation en duo par les militaires franco-américains, le conseil de sécurité des nations-unies vota la résolution 1542, établissant officiellement une force d’occupation internationale en Haïti. Depuis lors, le conseil doit voter régulièrement pour renouveler le mandat de la MINUSTAH, soit chaque six mois, puis un an. A cote des contingents onusiens, il ya aussi d’autres manœuvres politico-diplomatiques traditionnelles qui ne chôment pas. Les États-Unis d’Amérique se renforcent avec une conviction qui dérange, non seulement des patriotes haïtiens, mais aussi des diplomates accrédités en Haïti. Ils s’interrogent sur cette présence qui donne du vertige à d’autres états, notamment les états qui intensifient leurs présences diplomatiques et commerciales en Haïti, par exemple le Brésil. Washington a déjà eu sur le terrain l’ambassadeur accrédité Kenneth Merten qui, officiellement s’occupe des relations entre les deux pays. Ajouter a cela, il y a l’ancien président américain Bill Clinton, nommé par le secrétaire général des nations unies, Mr Ban Ki Moon, pour co-présider avec l’actuel premier ministre haïtien, la commission intérimaire de reconstruction (CIRH). Sans oublier qu’il fut nommé responsable d’une structure humanitaire par Barak Obama après le tremblement de terre du 12 janvier 2004, pour recueillir des fonds en faveur d’Haïti, accompagne dans cette tache par George Bush fils, lui aussi ancien président américain. Il y a de même Mme Cheryl D. Mills, actuel chef de cabinet du secrétaire d’état américain, Mme Hilary Clinton, très présente dans le dossier haïtien. Elle siège comme membre a part entière de la commission intérimaire a cote de Bill. La semaine dernière, le département d’état a annoncé la nomination d’un autre diplomate de carrière, Mr Thomas C. Adams, comme coordonateur spécial de l’aide américaine en Haïti. Sans négliger le fait qu’Haïti abrite la 5eme plus grande ambassade des Etats-Unis dans le monde. Pourtant, Haïti ne représente pas une entité nationale hostile aux intérêts de l’empire, n’est pas en état de guerre avec son voisin du nord, ni ne manifeste une quelconque poussée islamiste. Et, depuis des années, au haut de l’avenue du Chili, a Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, il y a un bâtiment qui est toujours sous haute surveillance jour et nuit, qui reçoit des machines en vitres fumées bourrées d’individus. Il est identifié comme une base militaire secrète des États-Unis. Selon certains habitants du quartier, des militaires en uniformes séjournent constamment dans le bâtiment pendant des jours, sans qu’on sache ce qu’ils font exactement. L’état haïtien n’a jamais fourni d’explications a propos de ce géant édifice qui domine la rade de port au prince. La presse haïtienne, elle non plus, n’a jamais agité cette question sur l’énigme épaisse qui entoure cette massive construction placée sur un point stratégique qui domine entièrement la capitale. A partir de ce moment, on est en droit d’interroger les dessous de tous ces engagements en Haïti, comme de coutume, « les puissances n’ont pas d’amis, mais des intérêts ». La MINUSTAH est dans le pays a partir du vote de la résolution 1542 du conseil de sécurité des nations-unies et de l’application du chapitre 7 de sa charte l’autorisant à mettre sous tutelle un état souverain. Officiellement, 11848 hommes et femmes en armes sont présents dans le pays, composé de troupes, d’officiers de police, de conseillers civils internationaux, de volontaires et d’employés civils. Près d’une vingtaine de pays contribuent à la formation de la mission onusienne, représentant les 5 continents du globe, les militaires sud-américains sont en majorité. Du mois de juillet à décembre, 380 millions de dollars sont disponibles pour couvrir les dépenses de fonctionnement de la force occupante. Et pourtant, le changement trompeté par les responsables internationaux s’attarde à concrétiser, malgré des milliers d’hommes en armes et des moyens financiers rocambolesques dont ils disposent. Sans vouloir présenter un bilan des réalisations de la MINUSTAH dans le pays, la situation générale n’a pas beaucoup évolué qui pourrait porter certains à parler de stabilisation qui est le rôle fondamental de la mission. Le quotidien en Haïti reste toujours extrêmement précaire. D’après des responsables internationaux, l’instabilité chronique haïtienne est la conséquence de la misère qui sévit dans le pays, qui prend la forme de coup d’état répété de 2004, de soulèvement populaire comme les manifestations violentes contre la faim de 2008 et de la tension régnant en permanence, notamment dans les milieux sociaux ou personne n’a de pouvoir d’achat. C’est une approche classique consistant à responsabiliser seulement les hommes politiques et les détenteurs de moyens de production locaux. Qu’en est-il des conséquences des politiques publiques dictées par le département d’état et des recettes économiques de la banque mondiale et du fonds monétaire international. Les politiciens locaux opèrent à partir des ramifications au sein de l’establishment américain soit au niveau du pouvoir législatif ou de la maison blanche. Parfois, des institutions incorporées à l’exécutif génèrent leurs propres lignes directrices en faisant fi de celle venant de leurs chefs hiérarchiques. On a fait cette expérience pendant les coups de 1991 et 2004. Dans le premier cas, pendant que l’administration Clintonienne exerçait de fortes pressions sur les militaires putschistes pour qu’ils vident les lieux, des responsables de la CIA et d’autres agences gouvernementales véhiculaient un discours contradictoire encourageant les militaires haïtiens à résister d’avantage. En 2004, c’était a peu près le même scenario, la ligne officielle du gouvernement américain a travers Luigi Einaudi, était de trouver une solution négociée entre le pouvoir actuel et l’opposition. Entretemps, Stanley Lucas, un employé de l’institut républicain international IRI, avait eu son propre office qui rédigeait des rapports contradictoires aux responsables républicains au pouvoir incitant les radicaux à l’action directe, c'est-à-dire l’invasion. En termes clair, Mr Lucas avait plus de pouvoir que l’ambassadeur accrédité en Haïti, Mr Thimothey, il l’avait lui-même commenté sur New York times. Pour ainsi dire, les puissances coloniales mettent le feu et, curieusement interviennent après comme pompiers pour éteindre les flammes, puis se comporter juges pour distribuer torts ou raisons et, finalement s’érigent en faiseurs de gouvernements. Quelle hypocrisie ! La mission des nations unies pour la stabilisation d’Haïti MINUSTAH, est installee dans le pays depuis plus de 6 ans. Si dans certaines régions la violence aveugle a connue une baisse ce qui a donne lieu à un calme précaire, il n’en reste pas moins que la situation globale reste inchangée. La cause fondamentale de l’instabilité dans le pays est d’abord l’immixtion continue des puissances « amies » dans les affaires politiques haïtiennes. La conséquence est que le paysage politique est excessivement polarisé et chauffé à blanc, toute tendance à la négociation est repoussée. C’est le règne infernal des armes, provenues de l’extérieur, en lieu et place de la dialectique. Donc, pour qu’il y ait stabilité, il faudrait que les puissances s’abstiennent de dicter les décisions politiques à leurs valets locaux pour s’imposer au pays contre les intérêts du peuple. Prenons par exemple ces élections projetées pour la fin du mois de novembre. L’organisation politique de masses la plus représentative du pays est écartée du processus politique, des partis de l’opposition dénoncent l’institution électorale en place comme partisane et réclament son remplacement. L’exécutif et l’international ne font pas cas de ces revendications légitimes, donc les résultats de ces élections seront encore une autre source d’instabilité. En un sens, l’international fait plus de mal que de bien parce qu’il crée les conditions pour que l’instabilité devienne chronique. La véritable solution est le départ de la MINUSTAH et du gouvernement des affaires publiques. JOEL LEON

Tuesday, October 12, 2010

Surprises Revealed in Wake of Massive Haiti Quake Mon Oct 11, 11:18 AM Brett Israel OurAmazingPlanet Staff Writer Identifying the fault responsible for Haiti's massive Jan. 12 earthquake seemed like an open-and-shut case. After the temblor, the well-known Enriquillo fault was quickly blamed, but new data reveal a more complicated picture. The magnitude-7.0 earthquake involved not one, but three faults, which sent tsunami waves crashing onto shore by an unusual chain of events, according to two studies published today (Oct. 10) in the journal Nature Geoscience. Despite the massive size of the quake - more than 200,000 people died, more than 1.5 million were left homeless and damage totaled between $9 billion and $14 billion - enough energy remains stored underground to unleash an earthquake that is even larger, said Gavin Hayes, a study team member and geophysicist with the U.S. Geological Survey (USGS) in Golden, Colo., and Synergetics Inc. in Fort Collins, Colo. "We can't ever predict an earthquake," Hayes told OurAmazingPlanet. "But we can use this for hazard assessment and say this region has a high likelihood of a large earthquake, and plan for whatever we're building in this region." Piecing together the puzzle About 85 percent of the energy from the earthquake came from a previously unknown fault, now called the Leogâne fault, Hayes and his colleagues found. Earthquakes typically occur along faults, which are cracks in the rocky plates of the Earth's crust. The Earth's plates move relative to one another, most of the time at an imperceptibly slow pace - on average plates move between 0.4 and 4 inches (1 and 10 cm) per year, which is about as fast as fingernails grow. In the case of the Haiti quake, scientists expected that the Caribbean and North American plates had slid past one another in an east-west direction to cause the quake. The earthquake actually occurred at the boundary of the Gonave microplate, which sits between the North American and Caribbean plates, and the Caribbean plate, where numerous faults slipped, including a relatively small slip at the originally blamed Enriquillo fault. Despite the complex web of faults, very little deformation is visible on the surface, one of the studies found. "If we were to come back in several hundreds' year time, we wouldn't find it," Hayes told OurAmazingPlanet. Tsunamis surprise Just as surprising as the complexities of the quake, is that it triggered several small tsunamis. "What's strange - and Haiti is a good example - is that from a technical perspective, this shouldn't happen," said Matthew Hornbach, a team member on the second study and a geophysicist at the University of Texas in Austin. Strike-slip fault systems, such as the one that runs through Haiti, are not usually associated with tsunamis. Usually, a fault that moves up-and-down will move the seafloor and produce massive waves; strike-slip fault systems slide side-to-side when two plates butt heads. The Haiti quake, however, triggered massive underwater landslides that, along with a small amount of ground motion, made the waves, Hornbach said. Globally, 3 percent of tsunamis are caused by slides. In Haiti, slide-triggered tsunamis may be 30-percent more frequent, Hornbach said. The country's coastal setting, high sedimentation due to extreme wet and dry seasons dumping material down the mountains, and infrequent earthquakes that would release the coastal build-up of sediment are all causes of the slides. These unstable coasts could set off tsunamis even during smaller earthquakes. "All of sudden, tsunami warning systems can't account for these events,"Hornbach said. "This makes it much more difficult to predict." Gallery: Deadly Earthquakes This article was provided by OurAmazingPlanet, a sister site of LiveScience. Original Story: Surprises Revealed in Wake of Massive Haiti Quake LiveScience.com chronicles the daily advances and innovations made in science and technology. We take on the misconceptions that often pop up around scientific discoveries and deliver short, provocative explanations with a certain wit and style. Check out our science videos, Trivia & Quizzes and Top 10s. Join our community to debate hot-button issues like stem cells, climate change and evolution. You can also sign up for free newsletters, register for RSS feeds and get cool gadgets at the LiveScience Store.

Thursday, October 7, 2010

LES LECONS DES LEGISLATIVES Vénézuéliennes

LES LECONS DES LEGISLATIVES Vénézuéliennes Par Joël Léon Les élections législatives Vénézuéliennes du mois de septembre dernier faisaient la une de tous les grands journaux de l’occident, qui tempêtant la fin de règne du Chavisme. En termes clairs, l’occident, fatigué par cette expérience populaire, souhaite ardemment un changement de régime. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette ferme volonté de la part des pays riches. LE MAUVAIS EXEMPLE BOLIVARIEN Gabriel Garcia marquez, prix Nobel de littérature et auteur du roman « Chronique d’une mort annoncée », rencontrait a bord d’un avion le leader bolivarien, fraichement élu en 1999, et dialoguait avec lui. Ce qui lui avait fait dire qu’il avait « parlé à deux personnages (Hugo Chavez) contradictoires, à l’intérieur d’une même personne. L’un qui est chanceux d’avoir l’opportunité de sauver son pays. Et l’autre, un homme qui est condamné à entrer dans l’histoire, tout simplement comme un autre dictateur », fin de citation. Assertion que les 11 ans de pouvoir allaient démentir, non seulement Chavez n’est pas un dictateur, parce qu’il a organisé 14 élections ou referendums et a gagné 13 d’antre eux. Toutes ces élections furent supervisées par des organisations internationales, de véritables juges électoraux, incluant les plus réactionnaires, dont l’institut international républicain IRI. Leurs verdicts sont toujours élogieux a propos de la crédibilité de ces scrutins, y compris la dernière en date. Sans oublier que plus de 80% de radios et de télévisions du pays sont entre les mains des manitous de la droite. Par contre, Hugo Chavez fut victime d’un coup d’état en 2002 que l’IRI s’empressa d’appuyer, une organisation qui prétend promouvoir la démocratie dans le monde. L’hostilité a l’égard du régime Bolivarien est internationalement connue. Il est vilipendé quotidiennement dans la presse bourgeoise, ce qui a même porté une super star télévangéliste américain, Pat Robinson, a appelé publiquement son gouvernement a l’exécution du leader populaire vénézuélien. Chavez est l’homme qu’attendaient les latino-américains pour se réinvestir activement dans la vie publique de leurs pays. Il est un catalyseur, donc un symbole à détruire par tous les moyens, incluant le meurtre. De 1999 a aujourd’hui, le néo-libéralisme ne cesse d’encaisser des revers dans le continent. La banque mondiale et le fonds monétaire international ont perdu considérablement de leurs influences des années 70 et 80. Les oligarchies locales se voient dévoiler leurs mensonges de 200 ans et la psychose de peur qu’elles engendrent. Les masses populaires se conscientisent et s’organisent avec une rapidité et une robustesse qui menacent directement le statu quo. Partout, les peuples participent a la vie politique et matérialisent leurs volontés à travers l’élection des leaders sociaux et politiques à la présidence ou au parlement. Le Brésil, la Bolivie, l’Equateur, l’Argentine, le Nicaragua…sont autant de pays qui actuellement mettent en œuvre des politiques publiques dans l’intérêt de leurs pays. Donc, le grand capital financier international a intérêt à évincer Chavez du pouvoir. Les dernières législatives vénézuéliennes représentaient un important test pour les ennemis de la participation populaire au pouvoir. Ils préparent la grande offensive pour la présidentielle de 2012, ils jurent d’en finir avec le Chavisme au Venezuela, pour du même coup stopper le processus politique en cours dans le continent. Roger Noriega a déjà annoncé les couleurs en anticipant la fin du « populisme » en Amérique latine, tout en motivant leurs allies sur le terrain. Le résultat des législatifs est bien accueilli dans le monde occidental. Les media des Etats-Unis, l’Italie, la Grande Bretagne, la France, l’Espagne etc. saluent le retour de l’opposition de droite au parlement. Comme si elle était écartée de force par le pouvoir, la vérité c’est qu’elle avait boycotté les élections, 5 ans auparavant, à partir d’un mauvais calcul politique dont le but exclusif fut d’handicaper la légitimité du pouvoir. Le retour de l’opposition au parlement peut être vu sur plusieurs angles. Premièrement, c’est le respect d’une longue tradition purement vénézuélienne qui persiste, à savoir que la vie publique de ce pays est toujours marquée par une non-polarisation politique accrue et un morcellement excessif de la classe politique. Deuxièmement, après 11 ans de difficile gouvernance dans un pays à une forte tradition démocratique, les insatisfactions de la population se manifestent tranquillement mais surement. Les gangrènes administratives et politiques qui commençaient à ronger le pouvoir de l’intérieur et qu’un épais laxisme ignorait, devront être abordées avec force et efficacité, si le pouvoir veut se garantir une victoire en 2012. Troisièmement, le Chavisme, après 11 ans de pouvoir, doit prouver sa maturité politique à cohabiter avec des forces hostiles et démontrer sa capacité organisationnelle et psychologique à tenir motivés les partisans du régime. Aussi, on attend à ce que le pouvoir en place développe sa dextérité de négocier son plan socio-économique avec les autres forces politiques au bénéfice des masses pauvres du pays. L’avantage du pouvoir en place c’est qu’il peut faire des alliances. L’organisation politique « Patrie Pour Tous », PPT, qui dispose de 11 députés peut être courtistée a des fins d’alliance. Il faut noter aussi le fait que les sièges remportés par l’opposition de droite sont le résultat d’une alliance purement électoraliste, un peu hétéroclite, foncièrement animée par la haine chaviste. Toute alliance électoraliste, en général, comporte en soi les germes de sa destruction ou de sa défaillance, particulièrement dans un pays ou le régionalisme est toujours très présent dans le jeu politique. La encore, tout dépendra de la maturité politique acquise durant ces 11 ans de pouvoir exclusif, a trouver des accords avec des adversaires sans mettre en question l’essence du projet politique. Il doit être unanimement admis que le pouvoir, dans sa phase institutionnelle, ne sera plus le même. Cela exigera une attention permanente des autorités aux charges de l’état, d’où la nécessite de développer une « culture d’exécution » au niveau des fonctionnaires de l’état, basée sur le tangible. A la manière de cuba, au cours des années 90, un processus de rectification interne doit être mis en œuvre afin d’éliminer la corruption, le trafique d’influence et l’insécurité qui accablent les réalisations du gouvernement. En d’autres termes, c’est l’heure de la moralisation administrative. La forte personnalité politique du président Chavez joue un rôle important dans la vie politique vénézuélienne et du parti qu’il a fondé. Ce qui constitue un problème a l’épanouissement de l’instrument politique. Donc, le leader doit faire preuve d’une grande magnanimité pour ne développer aucune forme d’autoritarisme qui contrasterait avec le projet de doter le pays d’une organisation politique forte capable d’assurer la pérennité du changement en faveur des masses. L’organisation doit dépasser le cadre d’un homme pour s’imposer institutionnellement et nationalement comme une force politique incontournable. Finalement, le grand capital financier international a intérêt de mettre fin au processus bolivarien parce qu’il met en ébullition un continent docile depuis plus de 45 ans. Les derniers législatifs lancent un message fort aux dirigeants actuels afin d’agir vite pour corriger toute dérive administrative. Un moyen pour s’assurer d’une autre victoire en 2012. Et, renforcer les structures organisationnelles du parti, a fin de continuer à s’imposer comme une force de changement au Venezuela pour les 50 ans à venir. Joël Léon

L’EQUATEUR : QUEL BEL EXEMPLE DE COURAGE !

L’EQUATEUR : QUEL BEL EXEMPLE DE COURAGE ! Par Joël Léon L’équateur a vécu le 30 septembre dernier un moment de grand effroi qui risquait de bouleverser tout le paysage politique du continent. Si le coup avait été un succès, c’eut été le retour des généraux, donc un saut dans le temps de plus de 40 ans. Le continent américain, dans sa genèse, est revendiqué par les Etats-Unis comme sa chasse gardée et s’implémenta le droit divin l’autorisant à définir le devenir de tous les peuples de l’hémisphère. Ainsi, ils ont élaboré une doctrine en ce sens qui consiste à dicter aux citoyens leurs comportements. Woodrow Wilson, le 28eme ancien président des Etats-Unis, eut à déclarer a propos de ses diverses interventions au Mexique que « Je vais leur apprendre à élire de bons dirigeants ». De 1913 a aujourd’hui, cette politique n’a pas beaucoup changé. Tous les dirigeants élus par les citoyens refusant de vivre avec la queue entre leurs jambes, sont assimiles a de très mauvais dirigeants qu’il faut renverser ou froidement éliminer. L’Amérique latine et les caraïbes font encore face au racisme et du désir excessif de richesse des pays occidentaux qui continuent à mettre en question la capacité de ces peuples à se doter de leurs propres dirigeants. Ainsi, ils ne cessent de tourmenter l’existence des autres habitants du continent. Salvador Allende a ouvert la voie pacifique aux progressistes pour la conquête du pouvoir dans le continent en 1970. Il fut tristement assassiné le 11 septembre 1973. Jean B. Aristide a réédité le même exploit en 1991, il fut chassé du pouvoir 7 mois après. La résistance des peuples avait contraint son retour au pouvoir pour qu’il soit de nouveau écarté, cette fois non par la force publique régulière nationale haïtienne, mais par des militaires américains opérant a visière levée, le 29 février 2004. Cette date marque aussi la fin de la « doctrine de Monroe » comme on l’avait connue, car la deuxième invasion d’Haïti en moins d’une décennie, était aussi l’œuvre de militaires français qui cantonnaient dans les Antilles. Hugo Chavez a connu le même sort en 2002, quand une fraction de l’armée, alliée a l’oligarchie et soutenue par Washington a tenté un coup d’état que les loyalistes ont défait. Manuel zelaya Rosales, président du Honduras démocratiquement élu, fut victime d’un coup d’état en 2009 pour ne plus revenir au pouvoir. Cet avant dernier coup suscitait déjà des réflexions et questions dans les milieux progressistes internationaux, à savoir : allons nous replonger dans le caudillisme de plomb des années 60. La tentative des policiers Equatoriens de renverser l’ordre démocratique légitime a levé le voile sur un éventuel plan de redéfinition des pratiques politiques latino-américaines jugées trop près des pauvres. Ceux qui pensent que l’impérialisme est trop embourbé dans des guerres impopulaires pour prêter attention aux mouvements des peuples latino-américains et caribéens se trompent lamentablement. C’est mal connaitre l’objectif des empires ! A l’instar des Grecques, Romains et Anglais, les occidentaux pensent qu’ils sont supérieurs aux autres habitants de la terre, en particulier c’est aussi vrai des américains. Thomas Jefferson croyait que les Etats-Unis sont « l’empire de la liberté » ; Andrew Jackson définissait la mission de son pays « d’étendre l’ère de la liberté » ; Abraham Lincoln disait que l’Amérique représente « The last, best Hope of earth »)ndlr, le dernier et meilleur espoir de la terre). Si la doctrine de Monroe, en fait celle de John Quincy Adams, a évolué en « manifest destiny » (destinée manifeste) et finalement au stade suprême [de l’impérialisme], les résultats pour les peuples du continent restent les mêmes. Si les Etats-Unis élisent Barak Obama, un noir, à la présidence, par contre la politique impériale n’a subi aucune modification. Les leaders top forts sont toujours perçus comme des animaux à abattre. Cuba est toujours sous embargo, les tentatives d’assassinat de Fidel Castro se comptent par centaines, le Zimbabwe est toujours victime de l’ostracisme traditionnel de l’international, les approches stéréotypées marquent toujours l’effort de compréhension des riches nations. Donc, le monde n’a pas change ! Les organisations internationales ne font que résonner la volonté des maitres du monde. L’organisation des nations unies a perdu de sa crédibilité pour avoir failli à sa mission de préserver les « générations futures de la guerre », de promouvoir « les droits fondamentaux » dans la « dignité et l’égalité des nations grandes et petites ». Au contraire, en Haïti les casques bleus violent des femmes et des filles, encouragent la prostitution, assassinent des prisonniers et massacrent des pauvres a cite soleil. L’organisation des Etats Américains se comporte comme le valet des États-Unis, et n’a aucun succès à son actif depuis son existence depuis plus d’un demi-siècle. Sans oublier que l’objectif fondamental de l’OEA était de combattre le communisme dans le continent. Donc, elle est réactionnaire dans son essence. Les peuples du continent doivent se dresser comme peuples libres pour décider de leurs sorts, spécialement en temps de coup d’état et d’autres conflits régionaux. Ainsi, l’initiative des pays latino-américains de se saisir du dossier Equatorien représente un tournant important dans le domaine du droit international, et elle est payante en termes de défi généré. Je vais plus loin pour dire aux nations latino-américaines de créer une armée régionale pour prévenir les coups d’état réactionnaires favorables aux oligarchies locales et internationales. L’union des Nations Sud-Américaines, UNASUR, a joue un rôle important dans la manigance sanguinaire des putschistes de l’Equateur, en les pressurant à abandonner le complot sous peine d’être punis. Voila l’instrument diplomatique et politique nécessaire que chaque région ou continent du monde devrait se doter pour mettre en échec les assauts des puissances impérialistes et leurs alliés. Les officiels occidentaux qualifient de démagogie populiste le mouvement sociopolitique en cours dans l’hémisphère. Une insulte grave aux citoyens qui ont renouvelé régulièrement leurs votes a des leaders qu’ils jugent capables de transformer leurs situations sociales et économiques. Comme quoi ils sont des idiots incapables de décider de leur sort. Pour cela, il faut toujours « the big stick » des anglo-saxons pour les ramener à la raison. Le message clair du peuple Equatorien est celui du tout le continent, à savoir que désormais nous sommes adultes et responsables de nos actes et de nos choix. Ensemble nous ferons échec à tous les complots impérialistes et oligarques. Notre destin est à nous, et a nous seuls !

Friday, October 1, 2010

LE TRAIN « BANM JANM PRAN KAN » DE RENE PREVAL

LE TRAIN « BANM JANM PRAN KAN » DE RENE PREVAL Par Joël Léon « CHIMEN ZENGLEN SE SA NOU WE POU DEMEN »\ (Zekle, Joël Widmaer) « CHAK FWA NOU DEZINI SE DRAPO n NOU TRAYI » (Nu-look, Legacy) Le peuple est en guerre contre l’alliance Préval-international-bourgeoise. Ce n’est pas une guerre sainte, mais l’équivalent de celle dans laquelle nos ancêtres s’étaient battues corps et âme pour fonder cette nation. Tout l’avenir et la dignité de l’haïtien dépendent de notre capacité à faire échouer cette alliance. Si quelqu’un se laisse aller à considérer cette dérive comme une simple entreprise d’accaparement de pouvoir politique, il se trompe. C’est plutôt la reconquête de nos droits de peuple, la défense de notre héroïque histoire, un combat pour réimposer le défi haïtien. L’engagement d’aujourd’hui dépasse les limites du moi ou d’un groupe. Il est purement, ceci de façon désintéressé, national. Si Préval a fait choix du camp des traitres, c’est son choix, mais l’histoire est la. Cette semaine, j’écoutais la chanson du groupe « New look » qui s’appelle « Legacy » : un joyau. Au début de la chanson, Gassman Couleur, porte par un sens très vif, s’est ainsi lamenté, et je cite : «Gen de jou m leve Mape panse Si yon jou m pa ta la Kisa ya va panse de mwen… » Je me pose la même question, à savoir ce que l’histoire va retenir comme héritage de René Préval, quoiqu’il s’en fout d’être le con du 21eme siècle. Maintenant, c’est la guerre ouverte ! Par contre, le président a choisi ce moment même pour mettre en scène une autre comédie fraichement fraiche de son arsenal mélodramatique, consistant à consulter les candidats à la présidence. D’abord l’initiative est biaisée et truffée d’anomalies. A quel titre s’arroge t il le droit d’intervenir dans le « processus électoral » au sein duquel il n’a aucune latitude. Il a personnellement fait choix de Jude Célestin, le père de son petit-fils, comme le candidat de son parti, INITE, après avoir joué Jacques Edouard Alexis comme un yoyo. S’il a des conseils à prodiguer, qu’il appelle Jude Célestin. Unanimement, tous les analystes politiques se mettent ensemble pour disqualifier l’initiative « d’excès éhonté » de la part d’un apprenti « Houphouët Boigny caribéen ». Le « conseil électoral provisoire », quoique toujours anodin, est la seule institution jouissant de ce pouvoir à partir de son caractère d’autorité indépendante électorale. René Préval, le coquin, ne se contente pas seulement de manigancer les magouilles derrière la scène, il les revendique en temps et lieu, il le signifie à ses sujets par des démonstrations étranges de chefferie. Il veut marquer son temps ! Il est bruit que certains courtisans commencent à l’appeler papa au palais national, physiquement en ruines. Il expose publiquement sa brutalité, son instinct paternaliste, digne d’un vrai chef d’état de tradition tribale ou tout simplement d’un chef de section. L’illusion louverturienne Je suis un fier dessalinien, je revendique son héritage, son sang et son secret. Sous occupation, l’orientation du leadership ne doit être rien d’autre que dessalinien. Seul ce courant national pur peut procurer la stabilité et le bien-être aux peuples fiers d’Haïti. L’état d’Haïti a pris naissance dans l’hostilité et l’incompréhension de toutes les puissances coloniales de l’époque. On n’a jamais fait de cadeaux à Haïti, jamais ! N’espérons aucun changement de mentalité à notre endroit, parce que nous sommes des arracheurs, des preneurs, des conquérants de liberté. C’est cette vision qui nous définit comme peuple à travers l’histoire. Donc, l’international pactisera avec tout ce qui est contre le peuple haïtien dans le but exclusif de perpétuer l’instabilité et le sous-développement qui en découlent. Considérons les déclarations du secrétaire général de l’organisation des états américains, Jose Miguel Insulza, sur les élections à venir, comme quoi elles seront normales sans tenir compte des conditions irrégulières et exclusivistes que les autorités s’apprêtent à l’organiser. Ban ki moon, secrétaire général des nations unies, est allé plus loin dans son rapport au conseil de sécurité, et je cite : « La campagne électorale risque d'être en partie financée par le produit d'activités illégales, notamment le trafic de drogues, qui demeure un facteur d'instabilité en Haïti ». Donc, persister dans une entreprise pareille relève de la bêtise pure, voir déverser plusieurs millions de dollars a sa réalisation, comme l’a déjà fait le gouvernement américain avec ces 5 millions de dollars. L’union Européenne s’apprête à suivre Washington dans une initiative exclusiviste, antipopulaire et contre la démocratie. Ces mêmes responsables qui s’obstinent à organiser ces élections dans des conditions désavouées seront celles qui rédigeront des rapports accablants deshumanisants à notre peuple aux organisations internationales et médiatiques. Comme quoi, nous vivons encore dans l’ère archaïque de la tribalité. La valse mort-née de René Préval René Préval est l’artisan étranger d’aujourd’hui, quel type de dialogue constructif peut-on avoir avec le bourreau du peuple haïtien. Soyons sérieux ! Myrlande Manigat a rencontré le président, accompagné de son épouse, l’intellectuel Lesly Manigat. Pourquoi faire. J’ai beaucoup de respects pour les femmes haïtiennes, nos héroïnes Marylise, et souhaite leurs participations actives dans la vie publique haïtienne. Mais le cas de madame Myrlande Manigat m’interpelle a apporter un petit éclaircissement. J’avais prévu sa participation dans la course électorale, En bonne louverturienne qu’elle est, parce que l’important pour ce monde « ce n’est pas comment que est obtenu le pouvoir, mais ce qu’on en a fait ». Les louverturiens, se qualifiant de pragmatiques historiquement logent toujours avec les perdants. La réunion entre elle et le président a été inopportune, je n’en vois aucun intérêt noble si ce n’est la réédition d’un autre 20 janvier 1988. Les réactions du couple après la réunion rappellent étrangement le comportement des initiés à la « cosa nostra » ou la loi du silence est de totale rigueur. En quelque sorte, les Manigat partagent avec le président un secret de franc-maçon. Voudrait-on dire ! Je me suis pose certaines questions après avoir écouté les réactions des candidats à la présidence a l’issue des rencontres avec le président, tous ayant décide de mettre leurs langues sous clef. J’imagine qu’ils ne pourront pas discuter des questions liées à la sécurité nationale, parce que les occupants la définissent et sont les seuls garants de son exécution. Que pouvaient ils discuter qui exigent un si grand secret, si ce n’est pas de la distribution des pots de vin a certains corrompus de la classe politique et des promesses de parachutage au pouvoir. Dans les deux cas, c’est immoral et contre l’intérêt national. La encore, les louverturiens vont perdre, vu que l’interlocuteur d’en face étant un hors-la-loi, un manipulateur excessif qui ne regarde jamais en arrière. Il est assoiffé de pouvoir total, il ne négocie pas, il dicte et il n’a pas de cœur. Le couple Manigat marche vers leur deuxième défaite politique, morale et personnelle. La machine broyeuse d’hommes de René Préval a la renommée d’être intraitable envers tous ceux qui osent poser des questions. Elle épargne seulement les puristes au sein de son parti INITE. Apres quoi, tous les autres sons des traitres à vilipender, les cas de Wyclef Jean et de Ray Joseph, deux fidèles du pouvoir, sont deux exemples convaincants du machiavélisme de l’équipe aux commandes. Nous constatons avec amertume ces derniers jours, la trahison des hommes politiques haïtiens a l’égard de la nation qui font fausse route vers les élections « pike kole » de René Préval. Ils répètent les mêmes erreurs du mouvement bourgeois « rache manyok nan eleklsyon » de l’été 1987 qui conduisit le peuple à l’abattoir du 29 novembre de la même année. Ils se laissent intimider par les offres de René Préval et les pressions des grandes capitales occidentales qui utilisent les mêmes avatars de jadis, c'est-à-dire le gèle de leurs visas de séjour et autres chantages, les acculant à tourner le dos au peuple. Youri Latortue et Himmler Rebu, deux fers de lance du mouvement anty-électoral, se rendent comme deux vulgaires soldats aux occupants. Comme je m’y attendais, ces deux anciens de l’armée ne font pas honneur a la rectitude militaire qu’ils devraient symboliser, cela nous donne une idée du fonctionnement de l’ancienne armée, comment elle était si obéissante aux ordres du département d’état. Définitivement, l’institution militaire était composée exclusivement de soumis et de lâches en uniformes. Rien n’est arrêté à propos de la date des élections, par contre il est clair que les noms des principaux gagnants sont déjà arrêtés. Les candidats lies à la mouvance présidentielle, INITE, remporteront tous les sièges législatifs à plus de 80%. Le président sera Jude Célestin, ce qui donnera lieu à une avalanche de protestations de la part des leaders politiques traditionnels et corrompus pressurant l’exécutif pour l’obtention de miettes. Dans la foulée, l’international prononcera le verdict final, à savoir que les élections ont été crédibles que les mauvais perdants n’ont qu’a se taire. Les plus vociférants seront cases pendant une période de temps bien déterminée a fin de calmer certains appétits politiques, puis renvoyés pour faire place aux purs, pires et durs de la tribu de l’INITE. Ainsi s’achèvera le mélodrame de René Préval ! JOEL LEON

Thursday, September 23, 2010

La bataille Venezuela

La bataille Venezuela Ignacio RAMONET Dans la dispute pour l’hégémonie idéologique en Amérique latine, deux épreuves décisives se déroulent les prochaines semaines : élections législatives au Venezuela, le 26 septembre, et scrutin présidentiel au Brésil, le 3 octobre. Si la gauche démocratique ne venait pas à l’emporter dans ce pays-géant, le pendule politique s’inclinerait, à l’échelle continentale, vers la droite qui gouverne déjà dans sept pays : Chili, Colombie, Costa Rica, Honduras, Mexique, Panama et Pérou. Mais une telle éventualité semble peu probable ; José Serra, candidat du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), pourra difficilement s’imposer face à Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), candidate soutenue par le très populaire président sortant Luiz Inacio Lula da Silva, qui, si la Constitution l’avait permis, eût été facilement réélu pour un troisième mandat. L’affaire étant pour ainsi dire réglée au Brésil, les forces conservatrices internationales concentrent leurs attaques sur l’autre front, le Venezuela, dans l’espoir d’affaiblir le président Hugo Chavez et la Révolution bolivarienne. Ce qui s’y joue, c’est la désignation des 165 députés à l’Assemblée nationale (il n’y a pas de Sénat). Avec une particularité : les élus sortants sont presque tous « chavistes », l’opposition ayant refusé de participer au précédent scrutin de 2005. Cette fois, elle n’a pas commis la même erreur ; un assemblage hétéroclite de partis et d’organisations [1], agrégés par la haine anti-Chavez, se présente sous le sigle commun du MUD (Mesa de la Unidad Democrática, Table de l’unité démocratique) contre le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) [2] du président. Inévitablement, la majorité bolivarienne verra ses rangs diminuer dans la nouvelle Assemblée. De combien de députés ? Le gouvernement pourra-t-il poursuivre son programme de grandes réformes ? L’opposition aura-t-elle les moyens de freiner la révolution ? Tels sont les enjeux. En sachant que 60 % des parlementaires (soit 99 sièges) sont élus au scrutin uninominal, et les autres 40 % (soit 66 sièges) à la proportionnelle. La liste qui dépasse les 50 % des suffrages obtient automatiquement 75 % des sièges réservés au scrutin proportionnel. Ceci est fort important, car la Constitution prévoit que les lois organiques [3] doivent être votées par les deux tiers des députés, et que les grandes lois qui habilitent le président à légiférer par décret, doivent l’être par les trois cinquièmes des députés. Cela signifie que si l’opposition obtenait 56 sièges (sur 165), elle pourrait empêcher l’adoption de toute loi organique ; avec 67 sièges, elle rendrait impossible le vote de lois habilitantes. Or, jusqu’à présent, ce sont précisément les lois habilitantes qui ont permis la réalisation des principales réformes. Voilà pourquoi la bataille Venezuela mobilise tant d’énergies et de ressources au sein des droites internationales. Cela explique aussi la hargne et l’agressivité des nouvelles campagnes de diffamation lancées, à l’échelle mondiale, contre le président Hugo Chavez. Ces derniers mois, les accusations les plus malveillantes se sont succédées. Les médias de haine ont d’abord fait grand bruit autour des problèmes de restrictions d’eau et de coupures d’électricité (aujourd’hui résolus) dont ils rendaient coupable le gouvernement, sans mentionner la seule et vraie cause : le changement climatique responsable de la sécheresse du siècle qui a frappé l’hiver dernier le pays. Ils ont ensuite répété à satiété les accusations sans preuve avancées par l’ancien président de Colombie, Alvaro Uribe, à propos d’un supposé "Venezuela, sanctuaire des terroristes". Dénonciations aujourd’hui abandonnées par le nouveau président Juan Manuel Santos après sa rencontre du 10 août avec Hugo Chavez. Celui-ci avait, une fois encore, redit que les guérillas doivent abandonner la lutte armée : "Le monde actuel n’est pas celui des années 1960. Les conditions ne se prêtent plus, en Colombie, à une prise du pouvoir. En revanche, la lutte armée est devenue le prétexte principal de l’Empire pour pénétrer à fond en Colombie et, à partir de là, agresser le Venezuela, l’Equateur, le Nicaragua et Cuba [4]." Puis il y a eu les affolantes campagnes sur l’insécurité. Comme si le problème - auquel les autorités s’attaquent avec des moyens redoublés [5] - était nouveau. Voici, par exemple, ce qu’on pouvait lire - déjà en juillet 1995 ! - dans un reportage sur la saga de l’insécurité dans capitale vénézuélienne : "Une véritable psychose de peur hante Caracas.(...) La violence a atteint un tel degré de folie que les délinquants ne se contentent plus de voler.(...) On frappe pour le plaisir de frapper, on tue pour le plaisir de tuer. On s’acharne, on se saoule de cruauté. En une semaine, plusieurs personnalités - dont un célèbre joueur de base-ball (Gustavo Polidor), un chirurgien et un avocat - ont été assassinées sous les yeux de leur famille. L’insécurité est partout. Une cinquantaine de chauffeurs d’autobus de la capitale ont été tués depuis le début de l’année... [6]" Contre toute évidence, les médias de haine répètent également que les libertés politiques seraient amputées et que la censure empêcherait toute liberté d’expression. Ils oublient de signaler que 80 % des stations de radio et des chaînes de télévision appartiennent au secteur privé, alors qu’à peine 9% sont publiques [7]. Ou que, depuis 1999, quinze élections démocratiques se sont tenues, et qui n’ont jamais été contestées par aucun organisme international de supervision. Comme le souligne le journaliste José Vicente Rangel : "Chaque citoyen peut adhérer à n’importe lequel des milliers de partis politiques, syndicats, organisations sociales ou associations, et se déplacer sur l’ensemble du territoire national pour débattre de ses idées et opinions sans limitation d’aucune sorte [8]." Depuis la première élection d’Hugo Chavez, en 1999, l’investissement social a quintuplé par rapport à la moyenne de celui réalisé entre 1988 et 1998. Cela a permis d’atteindre, avec cinq ans d’avance, presque tous les Objectifs du millénaire fixés par l’ONU pour 2015 [9]. Le taux de pauvreté a chuté de 49,4 % en 1999 à 30,2 % en 2006, et celui de misère de 21,7 % à 7,2% [10]. De résultats aussi prometteurs, méritent-ils vraiment tant de haine ? Ignacio Ramonet Mémoire des Luttes http://www.medelu.org/spip.php?arti... [1] Acción Democrática (social-démocrate), Alianza Bravo Pueblo (droite), Copei (démocrate-chrétien), Fuerza Liberal (ultralibéral), La Causa R (ex-communistes), MAS (Mouvement au socialisme, gauche conservatrice), Movimiento Republicano (néolibéral), PPT (Patrie pour tous, droite), Podemos (Pour la démocratie sociale, gauche conservatrice), Primero Justicia (ultralibéral) et Un Nuevo Tiempo (social-libéral). [2] Fondé en 2007, le PSUV réunit presque toutes les forces politiques qui soutiennent la Révolution bolivarienne : Movimiento Quinta República, Movimiento Electoral del Pueblo, Movimiento Independiente Ganamos Todos, Liga Socialista, Unidad Popular Venezolana, etc. Le Parti communiste du Venezuela (PCV) n’a pas intégré le PSUV, mais il soutient la plupart de ses options et a signé avec lui un accord électoral. [3] Une loi organique complète la Constitution et précise l’organisation des pouvoirs publics. Dans la hiérarchie des lois, elle se situe au-dessous de la Constitution, mais au-dessus des lois ordinaires. [4] Clarín, Buenos Aires, 25 juillet 2010. [5] Cf. Maurice Lemoine, "En proie à l’insécurité, Caracas brûle-t-elle ?", Le Monde diplomatique, Paris, août 2010. [6] Ignacio Ramonet, "Le Venezuela, vers la guerre sociale ?", Le Monde diplomatique, juillet 1995. [7] Ils "oublient" également de signaler que, au Honduras, par exemple, pendant le premier semestre de cette année, neuf journalistes ont été assassinés... [8] www.abn.info.ve/node/12781 [9] http://news.bbc.co.uk/hi/spanish/sp... [10] www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php ?45387

Salvador Allende, l’exemple de fidélité au peuple

Salvador Allende, l’exemple de fidélité au peuple Joel LEON Depuis neuf ans, l’humanité commémore deux dates fatidiques. La dernière en date est celle du 11 septembre 2001, lorsque des terroristes avaient transformé quatre avions civils en missiles pour détruire les deux plus grands symboles économiques et militaires des Etats-Unis d’Amérique, le « World Trade Center » et le « Pentagon », pour ainsi dire le monde occidental. La première date de trente sept ans et ce fut au Chili le 11 septembre 1973, quand l’oligarchie locale chilienne, alliée aux forces impérialistes téléguidées par Washington, mit fin à l’expérience progressiste et sociale unique de ce pays andin. Je me rappelle cette première fois quand j’ai assisté à la projection du film « Il pleut sur Santiago » et qu’on débattait du coup d’état chilien en Haïti en 1986, après le départ forcé de Jean-Claude Duvalier du pouvoir. C’était fascinant, et déjà la perspective de la répétition de ce qui s’était passé au Chili me hantait l’esprit. Très jeune, je répondis à l’invitation, soit de la « Fédération nationale des étudiants haïtiens » FENEH, soit de l’ « institut mobile d’éducation démocratique » IMED, que dirigeaient les militants d’alors, Victor Benoit, Michel Soukar etc. pour participer à la projection d’un film sur le coup d’état militaire chilien qui sera suivi d’un débat. Des centaines de jeunes répondirent à l’appel au sein du collège Jean Price Mars. Les voix des résistants pour la nouvelle Haïti résonnaient en nombres suffisants, forçant la réaction au bavardage. Il s’agissait du film « Il pleut sur Santiago ». Je n’oublierai jamais ce jour-là, ni le titre de ce film. Venceremos, venceremos, venceremos ! Nous vaincrons, était sur toutes les lèvres pendant que l’armée d’Haïti patrouillait les rues adjacentes. Apres le départ des Duvalier, le Département d’Etat US avait remis le pouvoir aux forces armées d’Haïti sous prétexte qu’elles étaient la seule force institutionnalisée du pays, en fait la seule capable de garantir la continuité du statu quo. Les masses, sous la direction des organisations populaires et de certains intellectuels de gauche, rejetaient le « duvaliérisme sans Duvalier » imposé par Washington. La situation d’Haïti était similaire à celle du Chili de Salvador Allende sur beaucoup de points. Les militaires parachutés au pouvoir s’étaient vite transformés en bourreaux du peuple haïtien. Ils véhiculaient un message réactionnaire axé sur un anticommunisme primaire et défendant ouvertement les intérêts de l’oligarchie rétrograde. Ils installèrent un régime de terreur dans le pays où la persécution politique est permanente, la torture pratiquée à grande échelle, des cas de disparitions enregistrés, des massacres, ajoutez à cela, les attaques répétées contre la presse indépendante et qui se multipliaient quotidiennement. Donc, le film « Il pleut sur Santiago » projetait notre présent et futur en tant que fer de lance du mouvement revendicatif d’avant et d’après 1986. Au collège Jean Price Mars, les jeunes étudiants que nous étions, allaient prendre conscience de ce qui nous attendait à partir de notre choix politique. La répression qui s’abattait sur le Chili après le coup d’état était effrayante, arrestations et tortures dans le stade, exécutions sommaires, disparitions… tous ces actes fascistes raffermissaient davantage notre foi patriotique. Nous étions des romantiques, nous rêvions de la révolution, de la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, et surtout la naissance d’une société équitable. Nous entendions nous battre pour la matérialisation de ces idées. Jeunes que nous étions, ce furent nos tribulations du 11 septembre 1973 à nous en Haïti. Ce jour-là, j’écoutais parler le grand poète chilien, Pablo Neruda, qui expliquait à sa femme son mariage d’amour avec le peuple chilien et comment la lutte des classes avait atteint son paroxysme au Chili, un mariage sans divorce. Je me suis marié depuis lors avec la lutte des pauvres sur tous les coins de la terre. 24 ans après, je suis toujours resté fidèle à cet engagement militant et je m’en sens fier et m’en enorgueillis. On dirait que c’était hier ! Quand le président Allende s’adressait pour la dernière fois avant que commença l’attaque du palais national par les putschistes, ce fut de l’hystérie. Avec une voix posée, aux accents prémonitoires, Allende jetait les bases de la lutte des peuples du continent par ces mots : « L’Histoire ne s’arrête pas, ni avec la répression, ni avec le crime. C’est une étape à franchir, un moment difficile. Il est possible qu’ils nous écrasent, mais l’avenir appartiendra au Peuple, aux travailleurs. L’humanité avance vers la conquête d’une vie meilleure ». Dix sept ans après, cette même génération qui l’écoutait parler du futur a réédité son exploit à travers les élections du 16 décembre 1990. Pendant toute la campagne électorale de cette année, l’expérience chilienne ne cessait de me hanter l’esprit, je savais pertinemment que l’oligarchie, repliée pendant les élections, allait rebondir plus tard pour récupérer l’espace politique perdu. Comme prévu, après tant de tergiversations et complots en permanence, ils fonçaient sur le jeune pouvoir. Nationalement, nous avons résisté de notre mieux, particulièrement à carrefour feuilles, la dernière poche de résistance aux fascistes de la capitale. Je pense à mon camarade militant Ely Laroque Comme le 11 septembre 1973 chilien, le 30 septembre 1991 haïtien endeuillait la nation. Nous avons perdu plus de 5000 âmes pendant les trois ans de la répression brutale. Je pense à mon ami de lutte Ely Laroque, disparu sans laisser de traces, sinon ses quatre enfants qui l’aimaient follement. Il était le plus âgé du groupe de résistants, il symbolisait la voix de la raison contre la folie qui nous tentait, il était l’élan sage qui équilibrait nos discussions passionnées et le ciment qui collait ensemble nos divergences stratégiques. Sa disparition allait créer une fissure que nul d’entre nous n’avait pu combler. En lisant le discours de Salvador Allende sur « grand soir info », je ne pouvais m’empêcher de penser à ce distingué combattant bestialement disparu. On n’a pas érigé de bustes accompagnés de pompeux discours prononcés par des officiels pour rendre hommage a son sacrifice ultime. Ses enfants et sa courageuse femme n’ont rien reçu des gouvernements qui se sont succédés au pouvoir, elles ont été oubliées parce qu’elles n’étaient filles de personne. Survivant de cette période macabre de la vie nationale, je suis la mémoire de cette génération, celle d’après 1986 qui affrontait les fusils avec les mains nues, celle qui ne reculait devant rien pour empêcher ce que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui, l’occupation du territoire national. C’est une génération de désintéressés qui marchait des kilomètres pour publier des notes de protestation à la presse, une génération qui rêvait au grand jour. Je suis fier d’avoir appartenu à ce groupe de femmes et d’hommes qui ont contribué à faire de moi ce que je suis. En ce moment de grand souvenir, j’ai une pensée spéciale pour les martyrs de ma génération, plus particulièrement Ely Laroque, victime des dérives dictatoriales des militaires en furie. Salvador Allende, un symbole vivant Je lisais que Socrate et Jésus Christ représentent les deux plus grands sages que même la mort n’arriva à effrayer. Socrate a bu du poison de sa propre main. Jésus Christ, même sur la croix, implorait le pardon pour les soldats romains qui perçaient ses entrailles « car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Salvador Allende, certain de sa mort prématuré, l’embrassa avec sérénité et tranquillité tout en exprimant son allégeance a son peuple que : « Dans cette étape historique, je paierai par ma vie ma loyauté au peuple ». Il affrontait la mort avec un courage exemplaire, ce qui fait de lui le héros latino-américain. Lui, le premier qui a ouvert la voie des élections au peuple, de la même façon que Fidel Castro l’avait révélé 13 ans avant, que la révolution est possible dans le continent américain. Allende a démontré que les peuples peuvent gagner a travers les urnes quoique suscitant l’empire a de scandaleuses barbaries humaine. Depuis lors, les expériences se poursuivent, Jean B. Aristide avait repris le flambeau en 1991, puis ce fut le tour d’Hugo Chavez en 1994 au Venezuela, d’Evo Morales en Bolivie, de Raphael Correra en Equateur, de Daniel Ortega au Nicaragua… Les peuples sont en ébullition, ils décident de prendre leurs destins en main et conscients du risque que cela comporte. Désormais, du nord au sud, le système d’exploitation mangeur d’hommes est contesté dans le continent. Les luttes sociales sont de plus en plus régulières, sur fonds de crise économique ou les gouvernements occidentaux affichent leurs limites misérables à redresser la situation. Ici aux Etats-Unis, les choses s’empirent. Dans une petite ville de l’état de Géorgie, Clayton County, les autorités sont obligées de stopper tout le système de transport public utilisant l’autobus, abandonnant ainsi a leur sort plus de 8400 passagers qui l’utilisaient tous les jours. Dans Colorado Springs, les autorités municipales sont obligées d’éteindre un tiers de l’électrification des rues, soit 24512 de pylônes d’éclairage électriques pour pouvoir équilibrer le budget de la ville, plongeant ainsi dans l’obscurité une bonne partie. En même temps, le gouvernement distribue de l’argent aux plus riches sur toutes les formes possibles et inimaginables. Je lisais un petit journal édité dans la ville de Bucks County de l’état de Pennsylvanie, l’auteur a révélé que 9.1 milliards de dollars ont disparus en Irak et personne n’arrive encore à justifier cette forte somme. Le responsable du ministère de la défense, au Pentagone, estime que l’argent a été bel et bien dépensé, mais on n’a pas de factures disponible. N’est-ce pas risible ! En ces temps de grandes difficultés, je me réfère encore à Salvador Allende, pour dire « Allez de l’avant, sachez que bientôt s’ouvriront de grandes avenues ou passera l’homme libre pour construire une société meilleure ». JOEL LEON

Wednesday, September 15, 2010

BARAK OBAMA, NI JESUS-CHRIST, NI FIDEL CASTRO

BARAK OBAMA : NI JESUS-CHRIST, NI FIDEL CASTRO par JOEL LEON J’ai eu la chance de participer à deux campagnes de Barak Obama dans l’état de Pennsylvanie. J’ai voulu voir de près à qui il ressemble et, surtout, observer le comportement de ceux qui venaient l’écouter, sans oublier mon intention de saisir l’histoire comme témoin oculaire. Il est charmant, plein de vigueur, sûr de lui-même et présente les caractéristiques d’un vainqueur. Par moment, il rappelle la jeunesse et le fougue d’un Thomas Sankara, mais en réalité il n’y a rien de similaire, à part les gestes. Probablement, s’il héritait d’une situation extraordinaire, il pourrait se mettre à la hauteur, en jouant en leader extraordinaire. Bref, pour la société américaine il représente un révolutionnaire du type de Jésus-Christ, pour certains progressistes du monde, un Fidel Castro, pour d’autres un rêveur ou un calculateur. Etre chef d’état d’un empire Les Etats-unis sont le sommet d’une structure pyramidale impérialiste, composée d’anciens états colonialistes/esclavagistes de l’Europe et d’autres apprentis sorciers étendant leurs tentacules sur le globe. L’Amérique a sans doute dérété l’abolition de l’esclavage en 1865, n’empêche que si Barak Obama était né bien des années auparavant il aurait été la propriété d’un maître, quelque part dans l’union, comme esclave. Entre-temps il faut rappeler qu’Haïti avait déjà aboli l’esclavage depuis 1804. Le peuple haïtien était donc déjà 61 ans en avance de la plus grande démocratie du monde. A travers l’histoire, les empires présentent les mêmes caractéristiques. Ils cherchent à étendre incessamment leur autorité et culture sur les autres peuples, ils font la guerre en permanence par nécessité de nouvelles conquêtes, ils punissent dans le sang tout mouvement de rébellion, et façonnent leurs citoyens à se considérer des êtres supérieurs… Un empire ne peut être détruit sans le bouleversement de sa base culturelle comme ordre dominant. Les contradictions fréquentes donnant lieu à des mécontentements quotidiens sont les signes indispensables d’une potentielle fin de règne. La crise financière actuelle qui frappe les institutions bancaires et de crédit ne suffit pas pour imposer des changements radicaux au sein de l’empire. Par contre, le malaise économique favorise le courant réformateur du système qui exige depuis toujours une certaine humanisation. Tout en prenant soin de sauvegarder les détenteurs traditionnels des moyens de production. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur la proposition des 700 milliards de dollars de l’administration Bush pour sauver le système financier, que Barak Obama et John MC Cain ont supportée. Cet accord aide à déceler les limites des deux candidats, en particulier le candidat afro-américain. Donc, l’intérêt de l’empire doit prévaloir, et qui pis est, le président élu n’a promis ni promu de bouleversements sociaux politiques, il s’engage à faire que le 21e siècle soit un autre siècle américain. Ce qui me rappelle étrangement le document stratégique et politique, intitule « Project for the new american century » de Paul Wolfowitz, Dick Cheyney (le cousin d’Obama), Richard Pearl…Ces messieurs qui viennent piteusement d’échouer au sein de l’administration de George Bush. Un rapprochement qui entre dans la lignée des chefs d’état de l’empire. Etre chef d’état d’un puissant empire comme les Etats-Unis, n’a rien du hasard. Nous constatons l’émergence d’un homme politique bourré d’audace qui a réussi à convaincre « The establishment » qu’il sera un président comme tous les autres, prêt a défendre les intérêts des puissants. Cela ne signifie en aucun cas que l’émergence d’un président hors du statu quo ante n’est pas possible. Mais les conditions sociopolitiques indispensables conduisant à cette transformation sont très loin d’être présentes, donc il n’y a aucune menace réelle pour l’empire. Au contraire, la montée d’Obama constitue un élément important pour la stabilité sociale au sein de l’empire. Il incarne l’espoir pour la classe moyenne que l’administration sortante a appauvrie pendant huit ans au profit des riches. Obama joue son rôle de pacificateur, il a déjà invité ceux qui ont perdu leurs maisons à attendre, en promettant un futur reluisant mais tout en soulignant que cela va être dur avant ce changement. Il représente une sécurité essentielle pour le grand capital financier international et national. Déjà, la classe moyenne adhère à sa demande d’attente. Maintenant, s’il compte délivrer toutes les promesses électorales, aura-t-il le support total des riches pour ce « new deal ». Si sous l’administration de Roosevelt, les riches avaient une patrie d’indentification ou le sentiment d’appartenance, les choses ont beaucoup évolué pendant ces derniers 70 ans. Les riches s’identifient exclusivement à leurs capitaux éparpillés sur tout le globe et non à une bande de terre. C’est l’un des effets probants de l’impérialisme outrancier: le nationalisme s’est affaibli et a été sacrifié au profit de l’intérêt et profit individuels. Voila l’héritage du nouveau président Barak Obama. Barak Obama Barak Obama a, comme par magie, effacé Hillary Clinton des primaires, pour gagner le ticket du parti démocrate comme candidat à la présidence, pour ensuite faire une bouchée du rival républicain aux élections nationales, le sénateur John MC Cain. Pour réaliser une prouesse pareille dans une société aussi conservatrice que celle des Etats-unis, il faut en soi des qualités singulières dépassant les traditions. Obama est grand orateur, il respecte les règles traditionnelles d’une campagne électorale américaine, affirmant sa personnalité inspiratrice de changement et proche des jeunes. Fils d’un immigré africain et d’une blanche américaine, il a su se frayer un chemin à travers le monde blanc jusqu'à s’imposer et effacer ce « complexe de nègre » qui a souvent tenu à distance les noirs les plus cultivés et intelligents de l’Amérique. Il est irrésistible, beau comme lui seul, et par-dessus tout, il rassure. Sans négliger sa confiance en lui-même. Si Herbert Marcus était vivant, il verserait aussi des larmes comme Jessy Jackson en ce mémorable jour du 4 novembre 2008, lors de l’adresse victorieuse d’Obama à Chicago. Obama a pu, par un je ne sais quelle magie, réuni en une majorité écrasante tous les libéraux à sa candidature, même ceux qui différaient d’opinion avaient promis de se taire. L’ambiance était semblable à celle du 16 décembre 1990 en Haïti, la seule différence est que le peuple haïtien était plus conscient du risque encouru en votant le prêtre des pauvres à la présidence. L’avenir allait lui donner raison, car sept mois après, les sbires militaires avaient repris le pouvoir pour assassiner cinq mille âmes. Bref, le niveau de conscience du peuple haïtien a toujours été plus élevé que celui du peuple américain. Ni Christ, ni Fidel Jésus-Christ et Fidel Castro, deux hommes qui ont marqué l’histoire de l’humanité, l’un plus pragmatique que l’autre, mais symbolisant en eux l’espoir d’un grand humanisme et le désir d’un autre monde plus équitable. Obama n’est ni l’un, ni l’autre, mais mobilise les adeptes de ces deux tendances. Obama représente la fierté d’un groupe anthropologique qui a subi les calamités de l’esclavage et du lynchage quotidien, hier encore. Son ascendance à la présidence est perçue comme une révolution par les damnés de la terre, qu’ils soient en Amérique ou en Europe. Pour la majorité des Noirs américains, il n’y a plus de plafonds au-dessus de leurs têtes, en ce sens c’est une revanche de l’histoire. Pour d’autres, la surprise est si grande qu’ils n’arrivent pas à le croire et décident de jouer aux imbéciles jusqu'au vingt janvier 2009, date inaugurale du nouveau président. Certainement, la sociologie politique américaine va subir des changements énormes, les jeunes loups (noirs et blancs) qui jusqu'à présent étaient attirés par la fortune, vont réexaminer leur participation dans la politique. Donc, l’ancien monde de la politique américaine est menacé de la possibilité de l’émergence d’une nouvelle classe politique avec des idées nouvelles. Obama symbolise cet espoir. En 1998, lors de la coupe du monde de football organisée en France, l’Europe avait déjà goûté les délices du triomphe français avec une équipe plurielle, composée majoritairement de noirs. Tous étaient descendus dans la rue pour fêter la victoire de l’équipe nationale sans exclusion de races. Aux Etats-Unis, la liesse du soir du 4 novembre était similaire, ce qui porte à penser sérieusement à un potentiel changement à propos de la vision de l’homme par l’homme. Barak Obama incarne cette vision, ce qui est honorable. Cependant, la domination impériale va au-delà des préjugés traditionnels. Qu’on soit blanc, noir, jaune…l’essentiel dépend du groupe social vers lequel sont favorablement orientées les actions politiques, sociales et économiques d’un chef d’Etat ou d’un régime politique. La force de l’impérialisme est dans sa capacité à se réinventer, s’adapter pour se réimposer plus tard, en poursuivant le seul et unique objectif, l’exploitation. Jésus-Christ a dit dans l’un de ses cris, « je ne suis pas venu pour unifier, mais pour diviser ». A savoir, qu’il n’y a pas lieu de mélanger de l’huile avec de l’eau. Barak Obama veut réaliser cette entente entre les classes subissant les coups de grisou de l’exploitation et ceux qui le perpétuent. Impossible équation ! Les libéraux ou hommes de gauche de la société américaine ont entonné le refrain Obama comme ceux-là dépourvus de formation politique et idéologique. Ils souffrent passionnément du besoin d’un leader ou d’un mouvement populaire capable de rétablir la balance idéologique éclipsée de l’après guerre froide. En guise de prioriser l’organisation pour arriver à cette fin, ils se mettent plutôt religieusement à l’écoute de l’actualité internationale, afin de pactiser avec des mouvements ou leaders de masse en gestation. En 1990, c’était Jean B. Aristide, pour en arriver éventuellement jusqu’à Hugo Chavez. Ils sont avides d’un héros. Obama est celui du jour ; comme pour un plat on se met à table, sans se soucier de la saveur et du goût, on rit on chante et on se nourrit. Quand le peuple sera déçu de l’orientation politique, économique, sociale et idéologique du gouvernement, on se réunira pour protester comme d’habitude. Mais on aura oublié que le leader n’avait jamais promis de transformation sociale en faveur de la majorité, parce que tout simplement il n’était pas dans la lignée d’un Fidel Castro, cela ne faisait pas partie de son agenda. Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer, a-t-on dit. Obama est de cette catégorie, il est le produit d’une soif proche de la luxure, rendant déraisonnable et irréaliste les progressistes du monde entier. Je mets en garde les illusionnistes, les grands aventuriers et les « étapistes » qui peuplent la faune politique. Obama ne va pas résoudre les problèmes des exploités des Etats-Unis ou du monde, déjà il est mal parti en se piégeant d’innombrables fois au cours de sa trop longue campagne électorale. Barak Obama a été frappé par la longueur de la campagne électorale, d’une part contre Hillary Clinton et d’autre part contre John Mc Cain. Pour tenir ses partisans en haleine, il doit sortir de temps en temps de nouvelles idées de sa caboche. Ainsi, il est astreint à faire des promesses rassurantes aux groupes qui doutent de son allégeance au grand capital financier international ou tout simplement au statu quo ante. Obama s’est piégé avant même sa prestation de serment : 1- Obama n’est plus à l’offensive, l’agenda de changement promis est vite relégué au second plan. Il doit gouverner au profit de l’alliance judéo-chrétienne pour se distancer de l’épithète islamique collé à sa peau. Le poids du lobby juif dans la balance de la politique américaine est unique dans toute l’histoire de l’humanité. Aucun groupe minoritaire n’a jamais influencé les décisions politiques d’une nation autant que les juifs le font aux Etats-Unis. Ils sont présents dans toutes les avenues du pouvoir, exécutif, judiciaire et surtout législatif, en passant par les gouvernements locaux. L’église chrétienne représente le fer de lance de l’offensive juive à la conquête du pouvoir en Amérique. Donc, la politique étrangère d’Obama sera perçue en fonction d’une approche très kissingerienne consistant à défendre l’intérêt d’Israël exclusivement au conflit du Proche-Orient. 2- Au cours du dernier débat télévisé contre son adversaire John Mc Cain, Obama a commis une gaffe lorsqu’il a osé déclarer qu’il entend mettre de l’ordre dans l’économie en redistribuant les richesses nationales. Ce qui avait apporté de l’eau au moulin de son adversaire républicain qui n’a jamais caché son choix idéologique à rendre les riches plus riches. Pour démontrer sa bonne foi, il doit à tout prix exprimer son entêtement à sauvegarder les privilèges des riches pour éviter la perception communiste à son égard. Aux Etats-Unis, dès qu’on parle de distribution de richesse, tous les regards se tournent vers la source de tels propos, y ompris même ceux qui n’ont pas un sou. 3- L’administration de Barak Obama est contrainte de faire la guerre. La perception de faiblesse et de lâcheté que les « warmongers » se font des dirigeants démocrates est très active dans les esprits de chaque américain, y compris les plus érudits. L’absence de formation et de complicité militaire constitue pour lui un problème sérieux. Pour effacer cette perception de commandant en chef faible, il poursuivra les guerres en cours et allumera de nouveaux foyers pour faire crépiter les armes. D’ailleurs, un empire n’opère jamais efficacement sans une redoutable armée pour la conquête et la défiance. Bill Clinton, l’ancien président américain, sait exactement de quoi il retourne. N’ayant pas été à l’école militaire, il a dû prouver à son peuple qu’il est un homme fort, il a ses petites guerres à son actif aussi, en dépit de sa position antérieure contre le guerre du Vietnam. 4- L’une des plus agressives attaques contre Obama est son manque d’expérience. Tous les candidats l’ont utilisée contre lui pendant toute la campagne électorale, les gens ordinaires conservant cette même réserve à son endroit. Pour se frayer une sortie, il a puisé dans le même établissement pour se former un gouvernement. C’est le clitonisme sans Bill Clinton (sa femmes est là de toute façon), puisque une grande majorité des cadres de celui-ci compose le cabinet d’Obama de bas en haut. Il a pu masquer cette défaillance technique. Ajouter à cela le fait qu’il ait conservé à son poste l’ancien Secrétaire d’état à la défense, Robert Gate. Pour d’innombrables américains, il semble qu’on deviendrait commandant en chef après s’être formé à une école à ce destinée. Drôle de conception. Mes souhaits au nouveau président L’ascendance d’Obama à la présidence marque un tournant historique majeur dans les relations entre les races aux Etats-Unis et projette une nouvelle approche conceptuelle du futur. Les Européens prennent note. Définitivement il y a quelque chose qui est en marche vers le changement au niveau des races. La nouvelle génération de femmes et d’hommes semble se démarquer de l’héritage ancestral ou familial. L’incompétence n’est plus perçue sous un angle épidermique, l’échec n’est pas innée à une race, mais il est dans l’homme, ainsi se perpétue l’histoire. C’est une avancée spectaculaire, cependant cela ne suffit ni pour soulager les souffrances des peuples, ni pour mettre fin aux multiples convulsions du monde. Ce qu’il faut abolir c’est le type de rapport entre les hommes, en commençant par mettre fin au système d’exploitation de l’homme par l’homme. Obama, premier noir à la tête de la plus grande puissance du monde, sera au service des riches comme les autres avant lui. Le vrai pouvoir est entre les mains de ceux qu’on ne voit pas, mais qui dictent leurs lois aux citoyens du monde. Je rappelle que quatre (4) anciens présidents américains ont été victimes d’assassinat dans l’histoire, Abraham Lincoln en 1865 ; James Garfield en 1881 ; William Mckinley en 1901 ; John F Kennedy en 1963. Mes souhaits les plus sincères de réussite au nouveau président des Etats-Unis d’Amérique, Sir Barak Hussein Obama. Joel Léon

1986-2006, 20 ANS DE VIOLENCE DE CLASSE EN HAITI

1986-2006, 20 ans de violence de classe en Haïti. par JOEL LEON La "chose" colonisée devient homme Etre responsable dans un pays sous-développé, c'est savoir que tout repose en définitive sur l'éducation des masses, sur l'élévation de la pensée, ce qu'on appelle trop rapidement la politisation. Il s'agit pour le tiers-monde de recommencer une histoire de l'homme. La décolonisation est véritablement création d'hommes nouveaux. Mais cette création ne reçoit sa légitimité d'aucune puissance surnaturelle. La chose colonisée devient homme dans le processus même par lequel elle se libère. Frantz FANON (Citation) . Le coup d’état du 30 septembre 1991 a changé irréversiblement chez les masses la conception innocente du pouvoir politique et son maintien en Haïti. Ce coup était stupide en soi, les arguments mensongers présentés par les putschistes allaient accélérer un processus lent qui remettait en question la vision infantile du pouvoir. Ainsi, les réflexions politiques autour du coup ne se faisaient plus seulement a partir d’un angle intellectuel et académique mais aussi au niveau des « petits leaders » des organisations populaires, c’est-à-dire a partir du vécu réel. Le processus a pris le temps de mûrissement qu’il faut jusqu'à sa formulation sous forme de loi, à savoir que, les armes sont nécessaires pour le maintien d’un pouvoir issu des masses. Les leaders connus se mettent aussi à inventer des formules d’exercice du pouvoir en situation hostile, ou la lutte des classes a atteint parfois des stages de rupture sociologique dramatique. Le coup de 1991, dans sa phase théorique et pratique, a été durement subi par la base du pouvoir déchu, et ceci a provoqué dans ce milieu de façon consciente ou inconsciente le désir de reformuler « Vox populi vox Dei » en une équation plus simple qui lui est favorable. Le coup a chambardé toute une croyance véhiculée depuis toujours dans les milieux populaires. A savoir que la vertu de la démocratie est supérieure à tout système politique jamais expérimenté auparavant. La violence est exclue sous toutes formes, c’est l’empire des lois et du dialogue. Mais quand en deux occasions l’ambiance démocratique est brutalement interrompue par les armes sous les ovations de ceux-la même qui s’autoproclamaient garant de la suprématie du pouvoir civile sur les forces armées. Alors on commence par interroger les discours vibrants sur la démocratie qui ne sont rien qu’un tissu de mensonges. Dans un temps record, le proverbe « Bayonet se fe konstitisyon se papye » est réapparu dans toute sa splendeur et nous a replongé dans la vendetta du temps des baïonnettes. QUEL EST LE SECTEUR RESPONSABLE ? Il y a un groupuscule sociologique dominant qui exerce un contrôle total sur toutes les richesses mondiales et utilise abusivement la force comme expression de communication avec l’autre groupe dominé, communément appelé pauvre. Cette situation ne date pas d’hier. Ainsi, Douglas Porch, a déclare que « L’impérialisme est d’abord un phénomène militaire ». Puisque aucun empire n’a pris naissance sans l’utilisation souvent aveugle des armes contre les plus faibles à des fins de domination. Les armes représentent un atout indispensable à toute prétention de domination et ceci de tous les ages. Les empires Mongol, Romain, Anglais, Français et, en dernier lieu Américain sont tous prisonniers de leurs capacités militaires. Les groupes sociaux qui exercent la domination au sein des nations le font au moyen exclusif des armes, appuyés par les mass media et d’autres outils culturels d’envergure. Haïti n’est pas épargnée par cette réalité de domination des riches. Les dates du 30 septembre 1991 et du 29 février 2004, sont deux expressions fidèles du comportement des riches face à un pouvoir jugé trop indépendant. Au moyen des armes ils ont renversé l’ordre établi. Sans tenir compte de la légitimité du pouvoir, ignorant le respect du processus démocratique ni du vote qui a lieu. La classe dominante est sourde aux discours démocratiques qu’elle a véhiculé depuis le temps des temps, parce que leur intérêt immédiat est menacé. En d’autres termes la classe dominante haïtienne est responsable de la violence commise en Haïti parce qu’elle est la première à l’avoir allumée. Les leçons de ces 2 coups ont vérifié des thèses historiques révolutionnaires indiscutables, à savoir qu’il n’y a pas de dichotomie entre le destin populaire et les armes sous le leadership d’une structure organisée. La prise de la Bastille n’aurait pu être possible si c’était pas l’apport des 60 soldats et 4 pièces de canon contraignant Marquis De Launay à rendre la Bastille et sa personne. Les idéologues de la doctrine dominante savent très bien le rôle des armes dans un processus politique. Le monopole de la violence est la clé qui sécurise le pouvoir. De ce fait ils ont développé une tendance dans les milieux pauvres qui consistent à diaboliser le porteur d’arme qui n’est pas un Fidel du statu quo. Afin d’avoir le contrôle exclusif de son utilisation au besoin contre ceux qui exigent des explications et posent des questions trop pertinentes. la classe dominante haïtienne est responsable de la violence commise en Haïti. Les peuples sont les victimes des actes de violence par les armes depuis le monde est monde. De rares fois que le génie du peuple s’en est approprié pour défendre sa cause, l’histoire lui a toujours garanti la victoire. Et on a trouvé toutes sortes de raisons pour condamner ce comportement. Les épithètes sont tombées à flot, bandits, voleurs, assassins, terroristes…Mais quand Raoul Cédras a massacré 5000 personnes pendant 3 ans de coup d’état, Jimmy Carter l’avait qualifié de combattant de la liberté. De 1986 à 2006, 20 ans de répression sauvage pratiquée par les bandits des hauteurs ayant compilé de fortes sommes pour que l’armée massacre nos femmes, nos hommes et nos enfants. La presse et la communauté internationale se sont majoritairement restées muettes assistant à la mutilation. Les riches en Haïti ont initié la violence de ces vingt dernières années avec les massacres de fort-dimanche, Piatre, de Jean-rabel et j’en passe. Après le 29 février 2004, ils entendaient rééditer la répression de l’après coup d’état de 1991. Cette fois ils se sont heurtés au génie du peuple qui l’incite à se défendre, le dechoukaj préparé n’est pas possible parce que « chat konnen rat konnen, barik mayi a ap rete la ». Cette nouvelle réalité politique explique l’énervement que l’on constate au niveau des riches et des individus de la classe intermédiaire en perpétuel transfert de classe. La question du désarmement. Nous devons être clair là-dessus, trop d’armes sont en circulation en Haïti. Il faut un réel désarmement, c’est-à-dire englobant tous les secteurs qui se sont impliqués dans les événements violents qui ont emporté le régime Aristide-Neptune. A commencer par les rebelles qui conservent leurs armes et déclarent n’être pas prêts à les livrer aux autorités constituées. Les autorités légitimes doivent faire preuve de responsabilité en abordant le problème avec équité et sérénité. Les appels aux meurtres des dirigeants ne vont pas calmer les tensions ni convaincre les hommes à déposer leurs armes. L’important il faut qu’on procède à un désarmement simultané des groupes armés sans parti-pris. Il faut les mettre en confiance à travers un projet de loi d’amnistie générale par l’exécutif et entériné par le parlement. Les fonctionnaires institués avec l’aide de « Haiti project democracy » doivent être demis de leurs fonctions, tels que, Mario Andresol, Claudy Gassant…Et nommer de nouveaux citoyens qui peuvent « Penser la politique sans penser politiquement ». A partir de ce moment, le rôle de la MINUSTAH deviendra inutile, la sécurité sera rétablie et garantie, les forces d’occupation n’ont qu’à vider les lieux immédiatement sous la demande du président de la république. Les masses populaires accèdent au pouvoir pour y rester. Les masses populaires accèdent au pouvoir pour y rester. Docteur Yves Jérôme, de regrettée mémoire, a dit un jour que, « le problème de la classe traditionnelle du pouvoir d’état en Haïti est que les masses, après avoir goûté au pouvoir veulent s’y accrocher définitivement » (zonbi ki goute sel pa mande rete). Cet engouement politique met fin aux espoirs des classes dominantes et politiques mafieuses quant à la possibilité de reprendre possession du pouvoir. Cette option claire va contribuer au renforcement de la position radicale chez eux les forçant à embrasser la violence comme recours permanent. Ce sont les massacres du 29 novembre 1987, ceux du coup d’état de 1991 financés par les riches et la rébellion des anciens militaires qui ont développé la conscience d’autodéfense chez une partie du peuple. Pour que Haïti soit dépouillée du spectre de la violence, il faut d’abord que les riches cessent d’utiliser leurs fortunes à des fins exclusives de coup d’état et à l’installation de régimes autoritaires, mais de préférence à créer des emplois à partir d’investissements massifs, à manifester leurs sentiments patriotiques et à honorer l’histoire nationale. La violence a toujours entraîné des réactions déchaînées, « Le bourreau d’aujourd’hui peut être la victime de demain ». Donc, travaillons pour la paix en optant pour les méthodes correspondantes, toute action contraire ne fera qu’attiser le climat de la violence. La situation actuelle d’Haïti est l’aboutissement logique des effets de 20 ans de pratique violente d’une classe (riche) contre une autre (pauvre), ayant le dos au mur les masses victimes n’ont d’autres choix que d’imposer l’autodéfense. La violence endémique complique et hypothèque l’avenir d’une nation et son peuple. Ceux qui ont allumé la mèche de la violence doivent faire leur « mea culpa » et jurer de ne plus la rallumer, ainsi le pays connaîtra des jours plus sympathiques que ceux d’aujourd’hui. Joel Leon