Thursday, October 28, 2010

ELECTIONS HAITIENNES: RENE PREVAL PRET A TOUT

ÉLECTIONS HAÏTIENNES: RENÉ PREVAL PRÊT À TOUT Par JOEL LEON « Zonbi ki goute sèl pa mande rete » Le rejet de M. Jacques Edouard Alexis, grand ami du président Préval, comme candidat à la présidence du parti de celui-ci, INITE est une décision politique majeure qu’il m’a toujours été difficile de cerner, c'est-à-dire d’en saisir les dessous, les non-dits. Aussi, je m’étais mis à investiguer l’affaire. D’après des sources bien informées appartenant aux deux groupes, c'est-à-dire Préval et Alexis, la rancœur du premier à l’encontre de ce dernier ne date pas d’hier. D’abord, c’est une lutte entre les nouveaux venus et les anciens, autour de Préval. Les nouveaux amis viennent presqu’exclusivement de l’ancienne opposition gnbiste. Ils sont considérés par les anciens, composés exclusivement d’anciens cadres techniques et politiques du parti Lavalas, comme des « transfuges ». Cependant, au fur et à mesure que le pouvoir s’éloignait de l’influence de l’ancien président Aristide, les « transfuges » se renforçaient autour du président Préval, le nouveau maitre des lieux, jusqu'à former un cercle solide et étanche allergique à toute présence jugée non conforme au cercle, «non pure». Parlant de pureté, en guise de fonder une organisation politique de type classique, Préval et ses « transfuges » ont, de préférence, donné naissance à une chapelle politique, dont le président est le seul chef suprême. Ces nouveaux gourous de la scène politique sont très avares, ils ne jurent que par une allégeance totale, dépouillée de tout soupçon. Ils ont fait plusieurs victimes, parmi eux Jacques Edouard Alexis et François Pierre-Louis. L’ancien premier ministre Alexis a été rejeté en raison de ses prétendues liaisons avec des individus considérés comme des « non-purs ». Il ne faut pas oublier que le premier ministre actuel, Jean Max Bellerive, a été parachuté comme ministre de la Planification par un militant lavalas influent, du nom de Joe Cantave. Donc, Bellerive « représentait » lavalas, je dirais officieusement, au sein du gouvernement pluriel qui a vu le jour après l’investiture du président Préval en 2006. D’après les détracteurs de M. Alexis, ce dernier infiltrait au sein de l’administration publique des cadres proches de l’ancien président Aristide dans des positions peu visibles avec la possibilité d’être promus dans des fonctions plus sérieuses. A un certain moment de la durée, Alexis caressait l’idée de se présenter aux élections présidentielles sous le label d’un brassage lavalas/lespwa. Au début, cette idée fut bien reçue par divers ions qui gravitaient autour de l’atome, c'est-à-dire Préval, à condition que le leader en exil soit écarté de l’équation. Mais au fur et à mesure que la désintégration se poursuivait au sein du parti Fanmi lavalas, les « transfuges » changèrent de stratégie, et optèrent alors pour une politique de ratissage dur, consistant à récupérer le plus de militants influents possibles du parti lavalas et transformer le terrain politique en une terre brûlée pour ceux qui refusaient de s’aligner. On connaît la suite: Jean-Mary Samedi, Samba Boukman, Sò Ann et Yvon Neptune etc. ont été récupérés, d’autres jetés en prison ou contraints à s’exiler dans leurs propres pays. D’après un membre fondateur du parti de feu Renaud Bernardin, Louvri Baryè, Préval fut un membre fondateur de cette organisation politique, quoiqu’il n’ait pas signé les documents constitutifs. Ceci expliquerait, toujours d’après ce cadre, que le parti ait été toujours présent aux côtés du président. Notamment, un cadre-dirigeant comme Marie Laurence Lassègue, François Pierre-Louis etc. Permettez moi que j’introduise ce dernier personnage, à ma manière bien sûr, dans le développement de l’article. Je rencontrai M. François Pierre-Louis quelques mois après le départ de Jean Claude Duvalier en 1986. Administrateur d’Haïti-Progrès de l’époque, il jetait les bases de l’ « Assemblée populaire nationale » APN, qui allait devenir plus tard « Parti populaire national », toujours sous la férule du même maitre, M. Benjamin Dupuy. François incarnait l’anti-impérialisme pur et dur de l’époque. Il critiqua ouvertement les dirigeants du « parti unifie des communistes haïtiens », le PUCH, en les qualifiant de petits bourgeois anti-révolutionnaires et révisionnistes, parlant de René Theodore et de Max Bourjolly. Lui représentait l’aile extrême de la gauche en Haïti, projetant une image de lui-même du style latino-américain, c'est-à-dire un mariage entre les idées marxistes et le secteur progressiste de l’église catholique, appelé « Ti legliz » et inféodé à la théologie de la libération dont le chef de file fut Jean B Aristide. Lors, l’on s’interrogeait sur les possibilités de « christianiser le marxisme ou marxiser le christianisme ». A partir des élections de 1990 et de la montée au pouvoir d’Aristide, des bouleversements profonds allaient prendre place au sein de la mouvance gauchisante, ce qui conduisit à des comportements politiques proches de la dérive morcelant ainsi ce courant de manière irréversible. François Pierre-louis, travaillait au ministère de la coopération externe en 1991, sous la direction de Renaud Bernardin. A dire vrai, il était toujours correct avec moi pendant tous les 7 mois d’Aristide au pouvoir. Nous nous sommes encore rencontrés en exil en 1994, là encore notre rencontre a été cordiale. Aujourd’hui, François est directeur de campagne de Jacques Edouard Alexis, après avoir traîné sa bosse à la Primature. Le parti Louvri baryè auquel il était affilié, finit par prendre publiquement ses distances par rapport à la mouvance présidentielle INITE. Donc, un choix clair et net est fait ! Cependant, certains membres du PPN accusent François d’être à l’origine de l’éclatement au sein du parti de Ben Dupuy au profit du candidat Jacques Edouard Alexis. Les mêmes le soupçonnent aussi d’avoir manigancé le rapprochement entre KOREGA et Alexis, sans oublier la récupération de militants du parti Lavalas au profit de son poulain candidat. Si l’on croit ses dévirées politiques, François serait un grand stratège qui affaiblit d’autres organisations politiques au profit de son candidat. Toutefois, il y a des considérations importantes qui méritent d’être prises en compte. Ou est passé l’anti-impérialisme à fleur de peau de Pierre-Louis ? Qu’en est il du discours anti-occupation des années 1986 ? Est-il frappé du phénomène des 3 âges qui a toujours dominé la classe politique haïtienne. Beaucoup de questions malheureusement auxquelles je n’ai pas encore les réponses. D’après les stratèges de l’espoir, il est fort probable qu’il y ait un deuxième tour pour la présidence. Leur poulain, Jude Célestin, n’a pas le charisme qu’il faut, il est sans discours. Vu que nous sommes un peuple habitué au beau parler, Célestin doit trouver d’autres moyens pour réunir la grande foule. Pour combler ce manque à gagner, il compte acheter chaque vote au prix fort. La peur qui accapare « les transfuges » comme Paul Denis, Bob Manuel, Alix Fils-aime etc. est très profonde. Ils ne veulent pas au pouvoir un président ayant un quelconque lien avec Aristide. C’est pourquoi ils ne prennent pas de chance, ils écartent lavalas totalement du processus politique tout en restant à l’offensive afin de trouver la meilleure formule pour une mise à mort politique définitive de l’ancien président. Tous ceux qui tournoient autour de Préval sont cimentés par cette haine implacable. Tout retour d’un proche du président signifie la fin d’une ère ou tout simplement la fin du « prévalisme ». D’où la nécessité d’élaborer tous les scénarios possibles. Ils sont conscient que 6 des candidats les plus représentatifs ont un électorat semblable presqu’égal. 90% des votes seront partagés entre Myrlande Manigat, Charles Henry Baker, Jude Célestin, Céant, Jacques E. Alexis et Lesly Voltaire. Toute velléité de faire gagner Célestin au premier tour, comme prévu, est voué à l’échec, sinon il faut se préparer à massacrer plusieurs milliers d’hommes, femmes, jeunes et enfants. La stratégie du deuxième tour consiste à brandir le spectre du retour d’Aristide comme un danger imminent à l’ensemble de la classe politique afin de rallier toute l’opposition. Officiellement, Lavalas n’a présenté de candidats à aucune fonction élective. Cependant, le processus électoral est bourré de candidats de tendances lavalassiennes. Qui plus est, ils ne cachent pas leurs appartenances politiques et ils se bousculent pour cet étendard. Cela confirme que la marrée lavalassienne est toujours active, érodée, certes, mais constitue le plus gros de l’électorat haïtien. Si cela se confirme, on aura au deuxième tour un candidat lavalas, probablement M. Jean Céant, en face de celui de la mouvance du président Préval. Donc, la lutte est entre les deux anciens frères jumeaux. D’un côté, Aristide, subissant les affronts de l’exil, mais conservant toujours la confiance de son peuple et de l’autre, René Préval au pouvoir, appuyé par la classe traditionnelle de pouvoir d’Etat, la communauté internationale et les institutions de l’Etat. L’américain dit souvent de quelqu’un très déterminé à atteindre son objectif « He is out for Blood ». Une traduction libre adaptée à la psychologie de Préval pourrait s’énoncer ainsi : prêt à tout. Préval est prêt à tout faire pour conserver le pouvoir, parce que c’est une question de vie ou de mort. C’est à ce prix que Jacques Edouard Alexis a été sacrifié au profit d’un poulain plus sûr, loyal, ayant fait preuve d’allégeance et obéissant aux ordres du chef. En y pensant bien, on peut s’attendre éventuellement au pire, c'est-à-dire à des démonstrations musclées de la part du pouvoir, pour intimider, emprisonner, éliminer, disparaitre tout ce qui peut constituer un handicap à l’accession de Célestin au pouvoir. On a déjà vu l’exécution d’un plan d’élimination sélective en opération. La disparition de Lovinsky Pierre Antoine, le décès suspect du prêtre Gérard Jean Juste candidat potentiel à la présidence du mouvement lavalas, au terme de l’incarcération injuste dont il fut victime, et la mort subite de Jean Mary Samedi etc. Autant d’éléments qui laissent prévoir que les derniers jours précédant les élections seront les plus durs, assortis de coups imprévisibles. Voilà en filigrane les enjeux politiques, les choix stratégiques, les décisions machiavéliques auxquels le peuple haïtien aura encore à faire face. Toute cette parade idéologique, politique et militaire est animée du désir fou de confisquer le pouvoir, perçu comme une source de richesse facile. Donc, le pouvoir pour le pouvoir ! JOEL LEON

Wednesday, October 20, 2010

ANTENOR FIRMIN, UN SYMBOLE UNIVERSEL ET HAITIEN!

Anténor Firmin, un symbole universel et haïtien ! Par Joël Léon « Honte à tous ceux qui, oubliant leur devoir envers la patrie, en appellent à l’étranger» Anténor Firmin («Proclamation au peuple et à l’armée», in Gaillard, Roger. La République exterminatrice. Quatrième partie: la guerre civile : une option dramatique.) Le New York Times du 20 septembre 1911 avait annoncé, via un correspondant sur l’île Saint thomas, la mort d’Anténor Firmin survenue le 19, soit un jour avant. Loin de sa terre natale, celle qu’il aimait si profondément. Né le 18 octobre 1850, cela fait déjà 160 ans, Firmin fut l’homme noir le plus éclairé de son époque. Sur le plan international, il est reconnu surtout comme celui qui a démenti la thèse raciste de Renan Arthur Gobineau qui proclamait « l’inégalité des races humaines » par son audacieux livre « l’égalité des races humaines ». Pour nous haïtiens, Antenor Firmin représente la pensée haïtienne la plus moderne et sensible aux masses de l’après indépendance, il l’a dit ainsi dans son livre : « En dédiant ce livre à Haïti, je les supporte tous à l'esprit, à la fois les opprimés d'aujourd'hui et les géants de demain ». Certains historiens pensent que le destin d’Haïti aurait pu être tout autrement si et seulement si Firmin avait accédé à la présidence. En réfléchissant sur les déboires qu’a connus le « Maestro », pour citer Price Mars, spécifiquement la rivalité l’opposant à Nord Alexis et l’exil forcé, il était clair que le 20e siècle allait être celui qu’il est. C'est-à-dire la déchéance programmée de la nation et l’impasse du symbole libérateur d’Haïti. L’intelligentsia a poignardé le rendez-vous historique en complotant l’échec de Firmin à la présidence. L’ingérence de l’Allemagne et des États-Unis contre lui inaugurait la politique qui allait conduire l’intelligentsia haïtienne à la déroute. Anténor Firmin fut un autre genre d’intellectuels qui joignit « la pensée a l’action ». Il prit cause pour Haïti et pour l’humanité entière, cristallisée dans sa défense académique et psychologique de l’idéal « tout homme est un homme ». Donc, Firmin a été a la fois un intellectuel « de l’universel », pour répéter Pierre Bourdieu, et un « intellectuel spécifique », c'est-à-dire traitant les affres de l’homme tout en militant à trouver des solutions aux problèmes que confrontent son peuple. L’autre parlerait d’un « intellectuel total » qui a su harmoniser le temps et l’espace. A l’occasion de la commémoration des 160 ans de naissance de l’écrivain, Lesly Manigat et Michel Soukar, deux historiens, ont publié deux livres sur l’homme qui permettra aux jeunes d’aujourd’hui de l’apprécier d’avantage à un moment historique où l’on regrette encore son absence pour culbuter dehors les nouveaux « amiral Gherardi » présents dans nos rues. Malheureusement on n’a plus de productions de ce genre, notamment sur Jean-Jacques Dessalines, Jacques Alexis, Sylvain Salnave, Hammerton Killick et d’autres grands haïtiens qui s’étaient battus avec passion pour éviter l’hécatombe de l’occupation que nous vivons aujourd’hui. J’aimerais voir rééditer les œuvres de Fréderic Marcelin, Justin Lherisson, Fernand Hibbert, Antoine Innocent…Georges Sylvain, Damoclès Vieux, Edmond Laforest, Etzer Vilaire…romans et poésies de la génération de la ronde, tels que : « Thémistocle Epaminondas Labaster », « La vengeance de Mama », « Eliezer Pitit Caille »…Générations qui se révoltèrent contre l’ordre social et politique dans lequel les élites tenaient le pays. Drôle de coïncidence, le fondateur de la nation haïtienne, Jean-Jacques Dessalines est assassiné le 17 octobre, Anténor Firmin lui-même, est né le 18 octobre. Le fondateur s’en va, le défenseur naît. Drôle de coïncidence, mais cela permet de faire d’une pierre deux coups, qui plus est il y a cette mystique qui relie Firmin à Dessalines, comme s’ils étaient de la même génération. Le dessalinien est toujours firministe. Cette symbiose Dessalines\Firmin est nécessaire pour libérer le pays et organiser la société de manière normative. L’un symbolise la grandeur, l’autre incarne l’intelligence et la science, deux facteurs indispensable à l’existence d’un grand peuple vivant dans une grande nation. Toujours ouvert, il avait prédit juste sur la nation et ses sujets. En 1885, Firmin avait prédit l’avènement d’un noir à la présidence des Etats-Unis, plus d’un siècle avant. En grand visionnaire, il avait écrit ce qui suit au sujet des Etats-Unis, et je cite : « Contrairement aux apparences, ce grand pays est destiné à frapper le premier coup contre la théorie de l'inégalité des races humaines. En effet, en ce moment même, les Noirs dans la grande république fédérale ont commencé à jouer un rôle de premier plan dans la politique des différents états de l'union américaine. Il semble tout à fait possible que, dans moins d’un siècle à partir de maintenant, un homme noir puisse être appelé à la tête du gouvernement de Washington pour gérer les affaires du pays le plus progressiste de la terre, un pays qui deviendra inévitablement grâce à son agriculture et à sa production industrielle, le plus riche et le plus puissant dans le monde. Ce ne sont pas des rêveries utopiques. Nous n’avons qu’à considérer la participation croissante des Noirs dans la société américaine pour écarter notre scepticisme. En outre, nous devons nous rappeler que l'esclavage aux États-Unis a été aboli il y a vingt ans». Ces idées dataient plus d’un siècle, Obama est devenu président de ce pays même autour duquel il avait fait le pronostique. Anténor Firmin, trahi par beaucoup d’intellectuels de sa génération, a rendu l’âme sur un ilot qui ne fut pas le sien, on ne lui avait pas permis de mourir dans son propre pays, pour lequel il a tant combattu, quel sacrilège ! Sténio Vincent et Callisthène Fouchard, deux intellectuels haïtiens, rallièrent le camp du vieux général afin d’empêcher un des leurs de gravir la première magistrature de l’état. On le voit encore aujourd’hui, des intellectuels transformés en valets de l’international pour subjuguer les esprits nationaux dans des initiatives vaines relayant la soumission. Firmin est bel et bien mort il y a 89 ans, mais sa conviction et sa foi dans un pays pour tous demeurera pour toujours. Que les fortunés du savoir cessent de se battre pour une bouchée de pain, qu’ils se lancent dans le combat pour la reconquête de la dignité nationale !

Tuesday, October 19, 2010

LA MINUSTAH FAIT PARTIE DU PROBLEME, PAS DE LA SOLUTION

LA MINUSTAH FAIT PARTIE DU PROBLEME, PAS DE LA SOLUTION ! « Il est peu honorable de donner des leçons aux petites nations quand le droit est de leur coté » Louis Joseph Janvier. (Les affaires d’Haïti) Quand Roger Gaillard, grand historien haïtien, écrivait la série « Les blancs débarquent » sur l’histoire de l’occupation américaine d’Haïti de 1915 a 1934, il n’avait pas encore vu de blancs, c’est maintenant que les blancs débarquent. Mort heureusement depuis quelques années, il lui aura été épargné de constater comment que les blancs envahissent continuellement le pays, je suis curieux de voir ce qu’il écrirait aujourd’hui. De la même façon que la publication de l’effectif militaire d’une nation ne reflète jamais la réalité, dans l’Haïti d’aujourd’hui il est impossible de dire exactement le nombre de militaires étrangers qui occupent le pays. Si dans un premier temps, la presse informait l’opinion publique sur l’arrivée de nouveaux contingents de soldats et les rotations qui s’effectuaient, de nos jours ces informations ne font plus la une. Et pourtant, la population haïtienne devrait être informée en permanence des mouvements de troupes qui se font sur la terre de Jean-Jacques Dessalines. Notre terre! A la veille du renouvellement du mandat de la MINUSTAH par le conseil de sécurité, beaucoup de citoyens haïtiens s’interrogent encore sur le bien-fondé de la présence des troupes multinationales d’occupation dans le pays. Avant tout, essayons de replacer l’invasion franco-américaine d’Haïti en 2004, dans son contexte vil de pratiques impérialistes depuis des siècles. Les relations franco-haïtiennes furent inexistantes avant le coup d’état contre l’ordre démocratique de 1991. L’ambassadeur français de l’époque, Rafael Dufour, protégea le président déchu au péril de sa vie, car les militaires assoiffés de sang voulurent à tout prix la peau d’Aristide. François Mitterrand, président français de l’époque, avait la possibilité de remettre à l’heure la pendule diplomatique et de coopération entre les deux états souverains après le retour à l’ordre démocratique en 1994. Cependant, il préféra conserver le même schéma néocolonial dicté par la doctrine de Monroe, c'est-à-dire respecter la tradition de partage du monde entre zones géopolitiques d’influence. En guise d’améliorer les relations entre les deux pays, son successeur Jacques Chirac, complota avec les Etats-Unis l’invasion, suivie de l’occupation d’Haïti en 2004. La raison évoquée : le gouvernement français avait été très fâché du fait que Jean B. Aristide, président d’Haïti, réclamait plus de 20 milliards de dollars d’eux en termes de dommage et intérêt. Parce que l’état français, deux siècles auparavant, avait demandé sous forme d’ultimatum l’équivalent de cette somme pour reconnaitre l’indépendance d’Haïti. Le paiement de cette somme enferma l’économie haïtienne dans une léthargie qui la condamnée à mourir lentement. Cette lourde dette, injuste et criminelle, hypothéqua ainsi l’avenir du jeune état à peine sorti de l’enfer de l’esclavage et du colonialisme. Comment la France, le pays qui a vu naitre le père de la diplomatie moderne, en l’occurrence Clemenceau, a t elle pu commettre cette bévue vis-à-vis d’un autre état frère, dont les liens culturels et historiques datent de très longtemps. Le 1er juin 2004, après 4 mois d’occupation en duo par les militaires franco-américains, le conseil de sécurité des nations-unies vota la résolution 1542, établissant officiellement une force d’occupation internationale en Haïti. Depuis lors, le conseil doit voter régulièrement pour renouveler le mandat de la MINUSTAH, soit chaque six mois, puis un an. A cote des contingents onusiens, il ya aussi d’autres manœuvres politico-diplomatiques traditionnelles qui ne chôment pas. Les États-Unis d’Amérique se renforcent avec une conviction qui dérange, non seulement des patriotes haïtiens, mais aussi des diplomates accrédités en Haïti. Ils s’interrogent sur cette présence qui donne du vertige à d’autres états, notamment les états qui intensifient leurs présences diplomatiques et commerciales en Haïti, par exemple le Brésil. Washington a déjà eu sur le terrain l’ambassadeur accrédité Kenneth Merten qui, officiellement s’occupe des relations entre les deux pays. Ajouter a cela, il y a l’ancien président américain Bill Clinton, nommé par le secrétaire général des nations unies, Mr Ban Ki Moon, pour co-présider avec l’actuel premier ministre haïtien, la commission intérimaire de reconstruction (CIRH). Sans oublier qu’il fut nommé responsable d’une structure humanitaire par Barak Obama après le tremblement de terre du 12 janvier 2004, pour recueillir des fonds en faveur d’Haïti, accompagne dans cette tache par George Bush fils, lui aussi ancien président américain. Il y a de même Mme Cheryl D. Mills, actuel chef de cabinet du secrétaire d’état américain, Mme Hilary Clinton, très présente dans le dossier haïtien. Elle siège comme membre a part entière de la commission intérimaire a cote de Bill. La semaine dernière, le département d’état a annoncé la nomination d’un autre diplomate de carrière, Mr Thomas C. Adams, comme coordonateur spécial de l’aide américaine en Haïti. Sans négliger le fait qu’Haïti abrite la 5eme plus grande ambassade des Etats-Unis dans le monde. Pourtant, Haïti ne représente pas une entité nationale hostile aux intérêts de l’empire, n’est pas en état de guerre avec son voisin du nord, ni ne manifeste une quelconque poussée islamiste. Et, depuis des années, au haut de l’avenue du Chili, a Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, il y a un bâtiment qui est toujours sous haute surveillance jour et nuit, qui reçoit des machines en vitres fumées bourrées d’individus. Il est identifié comme une base militaire secrète des États-Unis. Selon certains habitants du quartier, des militaires en uniformes séjournent constamment dans le bâtiment pendant des jours, sans qu’on sache ce qu’ils font exactement. L’état haïtien n’a jamais fourni d’explications a propos de ce géant édifice qui domine la rade de port au prince. La presse haïtienne, elle non plus, n’a jamais agité cette question sur l’énigme épaisse qui entoure cette massive construction placée sur un point stratégique qui domine entièrement la capitale. A partir de ce moment, on est en droit d’interroger les dessous de tous ces engagements en Haïti, comme de coutume, « les puissances n’ont pas d’amis, mais des intérêts ». La MINUSTAH est dans le pays a partir du vote de la résolution 1542 du conseil de sécurité des nations-unies et de l’application du chapitre 7 de sa charte l’autorisant à mettre sous tutelle un état souverain. Officiellement, 11848 hommes et femmes en armes sont présents dans le pays, composé de troupes, d’officiers de police, de conseillers civils internationaux, de volontaires et d’employés civils. Près d’une vingtaine de pays contribuent à la formation de la mission onusienne, représentant les 5 continents du globe, les militaires sud-américains sont en majorité. Du mois de juillet à décembre, 380 millions de dollars sont disponibles pour couvrir les dépenses de fonctionnement de la force occupante. Et pourtant, le changement trompeté par les responsables internationaux s’attarde à concrétiser, malgré des milliers d’hommes en armes et des moyens financiers rocambolesques dont ils disposent. Sans vouloir présenter un bilan des réalisations de la MINUSTAH dans le pays, la situation générale n’a pas beaucoup évolué qui pourrait porter certains à parler de stabilisation qui est le rôle fondamental de la mission. Le quotidien en Haïti reste toujours extrêmement précaire. D’après des responsables internationaux, l’instabilité chronique haïtienne est la conséquence de la misère qui sévit dans le pays, qui prend la forme de coup d’état répété de 2004, de soulèvement populaire comme les manifestations violentes contre la faim de 2008 et de la tension régnant en permanence, notamment dans les milieux sociaux ou personne n’a de pouvoir d’achat. C’est une approche classique consistant à responsabiliser seulement les hommes politiques et les détenteurs de moyens de production locaux. Qu’en est-il des conséquences des politiques publiques dictées par le département d’état et des recettes économiques de la banque mondiale et du fonds monétaire international. Les politiciens locaux opèrent à partir des ramifications au sein de l’establishment américain soit au niveau du pouvoir législatif ou de la maison blanche. Parfois, des institutions incorporées à l’exécutif génèrent leurs propres lignes directrices en faisant fi de celle venant de leurs chefs hiérarchiques. On a fait cette expérience pendant les coups de 1991 et 2004. Dans le premier cas, pendant que l’administration Clintonienne exerçait de fortes pressions sur les militaires putschistes pour qu’ils vident les lieux, des responsables de la CIA et d’autres agences gouvernementales véhiculaient un discours contradictoire encourageant les militaires haïtiens à résister d’avantage. En 2004, c’était a peu près le même scenario, la ligne officielle du gouvernement américain a travers Luigi Einaudi, était de trouver une solution négociée entre le pouvoir actuel et l’opposition. Entretemps, Stanley Lucas, un employé de l’institut républicain international IRI, avait eu son propre office qui rédigeait des rapports contradictoires aux responsables républicains au pouvoir incitant les radicaux à l’action directe, c'est-à-dire l’invasion. En termes clair, Mr Lucas avait plus de pouvoir que l’ambassadeur accrédité en Haïti, Mr Thimothey, il l’avait lui-même commenté sur New York times. Pour ainsi dire, les puissances coloniales mettent le feu et, curieusement interviennent après comme pompiers pour éteindre les flammes, puis se comporter juges pour distribuer torts ou raisons et, finalement s’érigent en faiseurs de gouvernements. Quelle hypocrisie ! La mission des nations unies pour la stabilisation d’Haïti MINUSTAH, est installee dans le pays depuis plus de 6 ans. Si dans certaines régions la violence aveugle a connue une baisse ce qui a donne lieu à un calme précaire, il n’en reste pas moins que la situation globale reste inchangée. La cause fondamentale de l’instabilité dans le pays est d’abord l’immixtion continue des puissances « amies » dans les affaires politiques haïtiennes. La conséquence est que le paysage politique est excessivement polarisé et chauffé à blanc, toute tendance à la négociation est repoussée. C’est le règne infernal des armes, provenues de l’extérieur, en lieu et place de la dialectique. Donc, pour qu’il y ait stabilité, il faudrait que les puissances s’abstiennent de dicter les décisions politiques à leurs valets locaux pour s’imposer au pays contre les intérêts du peuple. Prenons par exemple ces élections projetées pour la fin du mois de novembre. L’organisation politique de masses la plus représentative du pays est écartée du processus politique, des partis de l’opposition dénoncent l’institution électorale en place comme partisane et réclament son remplacement. L’exécutif et l’international ne font pas cas de ces revendications légitimes, donc les résultats de ces élections seront encore une autre source d’instabilité. En un sens, l’international fait plus de mal que de bien parce qu’il crée les conditions pour que l’instabilité devienne chronique. La véritable solution est le départ de la MINUSTAH et du gouvernement des affaires publiques. JOEL LEON

Tuesday, October 12, 2010

Surprises Revealed in Wake of Massive Haiti Quake Mon Oct 11, 11:18 AM Brett Israel OurAmazingPlanet Staff Writer Identifying the fault responsible for Haiti's massive Jan. 12 earthquake seemed like an open-and-shut case. After the temblor, the well-known Enriquillo fault was quickly blamed, but new data reveal a more complicated picture. The magnitude-7.0 earthquake involved not one, but three faults, which sent tsunami waves crashing onto shore by an unusual chain of events, according to two studies published today (Oct. 10) in the journal Nature Geoscience. Despite the massive size of the quake - more than 200,000 people died, more than 1.5 million were left homeless and damage totaled between $9 billion and $14 billion - enough energy remains stored underground to unleash an earthquake that is even larger, said Gavin Hayes, a study team member and geophysicist with the U.S. Geological Survey (USGS) in Golden, Colo., and Synergetics Inc. in Fort Collins, Colo. "We can't ever predict an earthquake," Hayes told OurAmazingPlanet. "But we can use this for hazard assessment and say this region has a high likelihood of a large earthquake, and plan for whatever we're building in this region." Piecing together the puzzle About 85 percent of the energy from the earthquake came from a previously unknown fault, now called the Leogâne fault, Hayes and his colleagues found. Earthquakes typically occur along faults, which are cracks in the rocky plates of the Earth's crust. The Earth's plates move relative to one another, most of the time at an imperceptibly slow pace - on average plates move between 0.4 and 4 inches (1 and 10 cm) per year, which is about as fast as fingernails grow. In the case of the Haiti quake, scientists expected that the Caribbean and North American plates had slid past one another in an east-west direction to cause the quake. The earthquake actually occurred at the boundary of the Gonave microplate, which sits between the North American and Caribbean plates, and the Caribbean plate, where numerous faults slipped, including a relatively small slip at the originally blamed Enriquillo fault. Despite the complex web of faults, very little deformation is visible on the surface, one of the studies found. "If we were to come back in several hundreds' year time, we wouldn't find it," Hayes told OurAmazingPlanet. Tsunamis surprise Just as surprising as the complexities of the quake, is that it triggered several small tsunamis. "What's strange - and Haiti is a good example - is that from a technical perspective, this shouldn't happen," said Matthew Hornbach, a team member on the second study and a geophysicist at the University of Texas in Austin. Strike-slip fault systems, such as the one that runs through Haiti, are not usually associated with tsunamis. Usually, a fault that moves up-and-down will move the seafloor and produce massive waves; strike-slip fault systems slide side-to-side when two plates butt heads. The Haiti quake, however, triggered massive underwater landslides that, along with a small amount of ground motion, made the waves, Hornbach said. Globally, 3 percent of tsunamis are caused by slides. In Haiti, slide-triggered tsunamis may be 30-percent more frequent, Hornbach said. The country's coastal setting, high sedimentation due to extreme wet and dry seasons dumping material down the mountains, and infrequent earthquakes that would release the coastal build-up of sediment are all causes of the slides. These unstable coasts could set off tsunamis even during smaller earthquakes. "All of sudden, tsunami warning systems can't account for these events,"Hornbach said. "This makes it much more difficult to predict." Gallery: Deadly Earthquakes This article was provided by OurAmazingPlanet, a sister site of LiveScience. Original Story: Surprises Revealed in Wake of Massive Haiti Quake LiveScience.com chronicles the daily advances and innovations made in science and technology. We take on the misconceptions that often pop up around scientific discoveries and deliver short, provocative explanations with a certain wit and style. Check out our science videos, Trivia & Quizzes and Top 10s. Join our community to debate hot-button issues like stem cells, climate change and evolution. You can also sign up for free newsletters, register for RSS feeds and get cool gadgets at the LiveScience Store.

Thursday, October 7, 2010

LES LECONS DES LEGISLATIVES Vénézuéliennes

LES LECONS DES LEGISLATIVES Vénézuéliennes Par Joël Léon Les élections législatives Vénézuéliennes du mois de septembre dernier faisaient la une de tous les grands journaux de l’occident, qui tempêtant la fin de règne du Chavisme. En termes clairs, l’occident, fatigué par cette expérience populaire, souhaite ardemment un changement de régime. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cette ferme volonté de la part des pays riches. LE MAUVAIS EXEMPLE BOLIVARIEN Gabriel Garcia marquez, prix Nobel de littérature et auteur du roman « Chronique d’une mort annoncée », rencontrait a bord d’un avion le leader bolivarien, fraichement élu en 1999, et dialoguait avec lui. Ce qui lui avait fait dire qu’il avait « parlé à deux personnages (Hugo Chavez) contradictoires, à l’intérieur d’une même personne. L’un qui est chanceux d’avoir l’opportunité de sauver son pays. Et l’autre, un homme qui est condamné à entrer dans l’histoire, tout simplement comme un autre dictateur », fin de citation. Assertion que les 11 ans de pouvoir allaient démentir, non seulement Chavez n’est pas un dictateur, parce qu’il a organisé 14 élections ou referendums et a gagné 13 d’antre eux. Toutes ces élections furent supervisées par des organisations internationales, de véritables juges électoraux, incluant les plus réactionnaires, dont l’institut international républicain IRI. Leurs verdicts sont toujours élogieux a propos de la crédibilité de ces scrutins, y compris la dernière en date. Sans oublier que plus de 80% de radios et de télévisions du pays sont entre les mains des manitous de la droite. Par contre, Hugo Chavez fut victime d’un coup d’état en 2002 que l’IRI s’empressa d’appuyer, une organisation qui prétend promouvoir la démocratie dans le monde. L’hostilité a l’égard du régime Bolivarien est internationalement connue. Il est vilipendé quotidiennement dans la presse bourgeoise, ce qui a même porté une super star télévangéliste américain, Pat Robinson, a appelé publiquement son gouvernement a l’exécution du leader populaire vénézuélien. Chavez est l’homme qu’attendaient les latino-américains pour se réinvestir activement dans la vie publique de leurs pays. Il est un catalyseur, donc un symbole à détruire par tous les moyens, incluant le meurtre. De 1999 a aujourd’hui, le néo-libéralisme ne cesse d’encaisser des revers dans le continent. La banque mondiale et le fonds monétaire international ont perdu considérablement de leurs influences des années 70 et 80. Les oligarchies locales se voient dévoiler leurs mensonges de 200 ans et la psychose de peur qu’elles engendrent. Les masses populaires se conscientisent et s’organisent avec une rapidité et une robustesse qui menacent directement le statu quo. Partout, les peuples participent a la vie politique et matérialisent leurs volontés à travers l’élection des leaders sociaux et politiques à la présidence ou au parlement. Le Brésil, la Bolivie, l’Equateur, l’Argentine, le Nicaragua…sont autant de pays qui actuellement mettent en œuvre des politiques publiques dans l’intérêt de leurs pays. Donc, le grand capital financier international a intérêt à évincer Chavez du pouvoir. Les dernières législatives vénézuéliennes représentaient un important test pour les ennemis de la participation populaire au pouvoir. Ils préparent la grande offensive pour la présidentielle de 2012, ils jurent d’en finir avec le Chavisme au Venezuela, pour du même coup stopper le processus politique en cours dans le continent. Roger Noriega a déjà annoncé les couleurs en anticipant la fin du « populisme » en Amérique latine, tout en motivant leurs allies sur le terrain. Le résultat des législatifs est bien accueilli dans le monde occidental. Les media des Etats-Unis, l’Italie, la Grande Bretagne, la France, l’Espagne etc. saluent le retour de l’opposition de droite au parlement. Comme si elle était écartée de force par le pouvoir, la vérité c’est qu’elle avait boycotté les élections, 5 ans auparavant, à partir d’un mauvais calcul politique dont le but exclusif fut d’handicaper la légitimité du pouvoir. Le retour de l’opposition au parlement peut être vu sur plusieurs angles. Premièrement, c’est le respect d’une longue tradition purement vénézuélienne qui persiste, à savoir que la vie publique de ce pays est toujours marquée par une non-polarisation politique accrue et un morcellement excessif de la classe politique. Deuxièmement, après 11 ans de difficile gouvernance dans un pays à une forte tradition démocratique, les insatisfactions de la population se manifestent tranquillement mais surement. Les gangrènes administratives et politiques qui commençaient à ronger le pouvoir de l’intérieur et qu’un épais laxisme ignorait, devront être abordées avec force et efficacité, si le pouvoir veut se garantir une victoire en 2012. Troisièmement, le Chavisme, après 11 ans de pouvoir, doit prouver sa maturité politique à cohabiter avec des forces hostiles et démontrer sa capacité organisationnelle et psychologique à tenir motivés les partisans du régime. Aussi, on attend à ce que le pouvoir en place développe sa dextérité de négocier son plan socio-économique avec les autres forces politiques au bénéfice des masses pauvres du pays. L’avantage du pouvoir en place c’est qu’il peut faire des alliances. L’organisation politique « Patrie Pour Tous », PPT, qui dispose de 11 députés peut être courtistée a des fins d’alliance. Il faut noter aussi le fait que les sièges remportés par l’opposition de droite sont le résultat d’une alliance purement électoraliste, un peu hétéroclite, foncièrement animée par la haine chaviste. Toute alliance électoraliste, en général, comporte en soi les germes de sa destruction ou de sa défaillance, particulièrement dans un pays ou le régionalisme est toujours très présent dans le jeu politique. La encore, tout dépendra de la maturité politique acquise durant ces 11 ans de pouvoir exclusif, a trouver des accords avec des adversaires sans mettre en question l’essence du projet politique. Il doit être unanimement admis que le pouvoir, dans sa phase institutionnelle, ne sera plus le même. Cela exigera une attention permanente des autorités aux charges de l’état, d’où la nécessite de développer une « culture d’exécution » au niveau des fonctionnaires de l’état, basée sur le tangible. A la manière de cuba, au cours des années 90, un processus de rectification interne doit être mis en œuvre afin d’éliminer la corruption, le trafique d’influence et l’insécurité qui accablent les réalisations du gouvernement. En d’autres termes, c’est l’heure de la moralisation administrative. La forte personnalité politique du président Chavez joue un rôle important dans la vie politique vénézuélienne et du parti qu’il a fondé. Ce qui constitue un problème a l’épanouissement de l’instrument politique. Donc, le leader doit faire preuve d’une grande magnanimité pour ne développer aucune forme d’autoritarisme qui contrasterait avec le projet de doter le pays d’une organisation politique forte capable d’assurer la pérennité du changement en faveur des masses. L’organisation doit dépasser le cadre d’un homme pour s’imposer institutionnellement et nationalement comme une force politique incontournable. Finalement, le grand capital financier international a intérêt de mettre fin au processus bolivarien parce qu’il met en ébullition un continent docile depuis plus de 45 ans. Les derniers législatifs lancent un message fort aux dirigeants actuels afin d’agir vite pour corriger toute dérive administrative. Un moyen pour s’assurer d’une autre victoire en 2012. Et, renforcer les structures organisationnelles du parti, a fin de continuer à s’imposer comme une force de changement au Venezuela pour les 50 ans à venir. Joël Léon

L’EQUATEUR : QUEL BEL EXEMPLE DE COURAGE !

L’EQUATEUR : QUEL BEL EXEMPLE DE COURAGE ! Par Joël Léon L’équateur a vécu le 30 septembre dernier un moment de grand effroi qui risquait de bouleverser tout le paysage politique du continent. Si le coup avait été un succès, c’eut été le retour des généraux, donc un saut dans le temps de plus de 40 ans. Le continent américain, dans sa genèse, est revendiqué par les Etats-Unis comme sa chasse gardée et s’implémenta le droit divin l’autorisant à définir le devenir de tous les peuples de l’hémisphère. Ainsi, ils ont élaboré une doctrine en ce sens qui consiste à dicter aux citoyens leurs comportements. Woodrow Wilson, le 28eme ancien président des Etats-Unis, eut à déclarer a propos de ses diverses interventions au Mexique que « Je vais leur apprendre à élire de bons dirigeants ». De 1913 a aujourd’hui, cette politique n’a pas beaucoup changé. Tous les dirigeants élus par les citoyens refusant de vivre avec la queue entre leurs jambes, sont assimiles a de très mauvais dirigeants qu’il faut renverser ou froidement éliminer. L’Amérique latine et les caraïbes font encore face au racisme et du désir excessif de richesse des pays occidentaux qui continuent à mettre en question la capacité de ces peuples à se doter de leurs propres dirigeants. Ainsi, ils ne cessent de tourmenter l’existence des autres habitants du continent. Salvador Allende a ouvert la voie pacifique aux progressistes pour la conquête du pouvoir dans le continent en 1970. Il fut tristement assassiné le 11 septembre 1973. Jean B. Aristide a réédité le même exploit en 1991, il fut chassé du pouvoir 7 mois après. La résistance des peuples avait contraint son retour au pouvoir pour qu’il soit de nouveau écarté, cette fois non par la force publique régulière nationale haïtienne, mais par des militaires américains opérant a visière levée, le 29 février 2004. Cette date marque aussi la fin de la « doctrine de Monroe » comme on l’avait connue, car la deuxième invasion d’Haïti en moins d’une décennie, était aussi l’œuvre de militaires français qui cantonnaient dans les Antilles. Hugo Chavez a connu le même sort en 2002, quand une fraction de l’armée, alliée a l’oligarchie et soutenue par Washington a tenté un coup d’état que les loyalistes ont défait. Manuel zelaya Rosales, président du Honduras démocratiquement élu, fut victime d’un coup d’état en 2009 pour ne plus revenir au pouvoir. Cet avant dernier coup suscitait déjà des réflexions et questions dans les milieux progressistes internationaux, à savoir : allons nous replonger dans le caudillisme de plomb des années 60. La tentative des policiers Equatoriens de renverser l’ordre démocratique légitime a levé le voile sur un éventuel plan de redéfinition des pratiques politiques latino-américaines jugées trop près des pauvres. Ceux qui pensent que l’impérialisme est trop embourbé dans des guerres impopulaires pour prêter attention aux mouvements des peuples latino-américains et caribéens se trompent lamentablement. C’est mal connaitre l’objectif des empires ! A l’instar des Grecques, Romains et Anglais, les occidentaux pensent qu’ils sont supérieurs aux autres habitants de la terre, en particulier c’est aussi vrai des américains. Thomas Jefferson croyait que les Etats-Unis sont « l’empire de la liberté » ; Andrew Jackson définissait la mission de son pays « d’étendre l’ère de la liberté » ; Abraham Lincoln disait que l’Amérique représente « The last, best Hope of earth »)ndlr, le dernier et meilleur espoir de la terre). Si la doctrine de Monroe, en fait celle de John Quincy Adams, a évolué en « manifest destiny » (destinée manifeste) et finalement au stade suprême [de l’impérialisme], les résultats pour les peuples du continent restent les mêmes. Si les Etats-Unis élisent Barak Obama, un noir, à la présidence, par contre la politique impériale n’a subi aucune modification. Les leaders top forts sont toujours perçus comme des animaux à abattre. Cuba est toujours sous embargo, les tentatives d’assassinat de Fidel Castro se comptent par centaines, le Zimbabwe est toujours victime de l’ostracisme traditionnel de l’international, les approches stéréotypées marquent toujours l’effort de compréhension des riches nations. Donc, le monde n’a pas change ! Les organisations internationales ne font que résonner la volonté des maitres du monde. L’organisation des nations unies a perdu de sa crédibilité pour avoir failli à sa mission de préserver les « générations futures de la guerre », de promouvoir « les droits fondamentaux » dans la « dignité et l’égalité des nations grandes et petites ». Au contraire, en Haïti les casques bleus violent des femmes et des filles, encouragent la prostitution, assassinent des prisonniers et massacrent des pauvres a cite soleil. L’organisation des Etats Américains se comporte comme le valet des États-Unis, et n’a aucun succès à son actif depuis son existence depuis plus d’un demi-siècle. Sans oublier que l’objectif fondamental de l’OEA était de combattre le communisme dans le continent. Donc, elle est réactionnaire dans son essence. Les peuples du continent doivent se dresser comme peuples libres pour décider de leurs sorts, spécialement en temps de coup d’état et d’autres conflits régionaux. Ainsi, l’initiative des pays latino-américains de se saisir du dossier Equatorien représente un tournant important dans le domaine du droit international, et elle est payante en termes de défi généré. Je vais plus loin pour dire aux nations latino-américaines de créer une armée régionale pour prévenir les coups d’état réactionnaires favorables aux oligarchies locales et internationales. L’union des Nations Sud-Américaines, UNASUR, a joue un rôle important dans la manigance sanguinaire des putschistes de l’Equateur, en les pressurant à abandonner le complot sous peine d’être punis. Voila l’instrument diplomatique et politique nécessaire que chaque région ou continent du monde devrait se doter pour mettre en échec les assauts des puissances impérialistes et leurs alliés. Les officiels occidentaux qualifient de démagogie populiste le mouvement sociopolitique en cours dans l’hémisphère. Une insulte grave aux citoyens qui ont renouvelé régulièrement leurs votes a des leaders qu’ils jugent capables de transformer leurs situations sociales et économiques. Comme quoi ils sont des idiots incapables de décider de leur sort. Pour cela, il faut toujours « the big stick » des anglo-saxons pour les ramener à la raison. Le message clair du peuple Equatorien est celui du tout le continent, à savoir que désormais nous sommes adultes et responsables de nos actes et de nos choix. Ensemble nous ferons échec à tous les complots impérialistes et oligarques. Notre destin est à nous, et a nous seuls !

Friday, October 1, 2010

LE TRAIN « BANM JANM PRAN KAN » DE RENE PREVAL

LE TRAIN « BANM JANM PRAN KAN » DE RENE PREVAL Par Joël Léon « CHIMEN ZENGLEN SE SA NOU WE POU DEMEN »\ (Zekle, Joël Widmaer) « CHAK FWA NOU DEZINI SE DRAPO n NOU TRAYI » (Nu-look, Legacy) Le peuple est en guerre contre l’alliance Préval-international-bourgeoise. Ce n’est pas une guerre sainte, mais l’équivalent de celle dans laquelle nos ancêtres s’étaient battues corps et âme pour fonder cette nation. Tout l’avenir et la dignité de l’haïtien dépendent de notre capacité à faire échouer cette alliance. Si quelqu’un se laisse aller à considérer cette dérive comme une simple entreprise d’accaparement de pouvoir politique, il se trompe. C’est plutôt la reconquête de nos droits de peuple, la défense de notre héroïque histoire, un combat pour réimposer le défi haïtien. L’engagement d’aujourd’hui dépasse les limites du moi ou d’un groupe. Il est purement, ceci de façon désintéressé, national. Si Préval a fait choix du camp des traitres, c’est son choix, mais l’histoire est la. Cette semaine, j’écoutais la chanson du groupe « New look » qui s’appelle « Legacy » : un joyau. Au début de la chanson, Gassman Couleur, porte par un sens très vif, s’est ainsi lamenté, et je cite : «Gen de jou m leve Mape panse Si yon jou m pa ta la Kisa ya va panse de mwen… » Je me pose la même question, à savoir ce que l’histoire va retenir comme héritage de René Préval, quoiqu’il s’en fout d’être le con du 21eme siècle. Maintenant, c’est la guerre ouverte ! Par contre, le président a choisi ce moment même pour mettre en scène une autre comédie fraichement fraiche de son arsenal mélodramatique, consistant à consulter les candidats à la présidence. D’abord l’initiative est biaisée et truffée d’anomalies. A quel titre s’arroge t il le droit d’intervenir dans le « processus électoral » au sein duquel il n’a aucune latitude. Il a personnellement fait choix de Jude Célestin, le père de son petit-fils, comme le candidat de son parti, INITE, après avoir joué Jacques Edouard Alexis comme un yoyo. S’il a des conseils à prodiguer, qu’il appelle Jude Célestin. Unanimement, tous les analystes politiques se mettent ensemble pour disqualifier l’initiative « d’excès éhonté » de la part d’un apprenti « Houphouët Boigny caribéen ». Le « conseil électoral provisoire », quoique toujours anodin, est la seule institution jouissant de ce pouvoir à partir de son caractère d’autorité indépendante électorale. René Préval, le coquin, ne se contente pas seulement de manigancer les magouilles derrière la scène, il les revendique en temps et lieu, il le signifie à ses sujets par des démonstrations étranges de chefferie. Il veut marquer son temps ! Il est bruit que certains courtisans commencent à l’appeler papa au palais national, physiquement en ruines. Il expose publiquement sa brutalité, son instinct paternaliste, digne d’un vrai chef d’état de tradition tribale ou tout simplement d’un chef de section. L’illusion louverturienne Je suis un fier dessalinien, je revendique son héritage, son sang et son secret. Sous occupation, l’orientation du leadership ne doit être rien d’autre que dessalinien. Seul ce courant national pur peut procurer la stabilité et le bien-être aux peuples fiers d’Haïti. L’état d’Haïti a pris naissance dans l’hostilité et l’incompréhension de toutes les puissances coloniales de l’époque. On n’a jamais fait de cadeaux à Haïti, jamais ! N’espérons aucun changement de mentalité à notre endroit, parce que nous sommes des arracheurs, des preneurs, des conquérants de liberté. C’est cette vision qui nous définit comme peuple à travers l’histoire. Donc, l’international pactisera avec tout ce qui est contre le peuple haïtien dans le but exclusif de perpétuer l’instabilité et le sous-développement qui en découlent. Considérons les déclarations du secrétaire général de l’organisation des états américains, Jose Miguel Insulza, sur les élections à venir, comme quoi elles seront normales sans tenir compte des conditions irrégulières et exclusivistes que les autorités s’apprêtent à l’organiser. Ban ki moon, secrétaire général des nations unies, est allé plus loin dans son rapport au conseil de sécurité, et je cite : « La campagne électorale risque d'être en partie financée par le produit d'activités illégales, notamment le trafic de drogues, qui demeure un facteur d'instabilité en Haïti ». Donc, persister dans une entreprise pareille relève de la bêtise pure, voir déverser plusieurs millions de dollars a sa réalisation, comme l’a déjà fait le gouvernement américain avec ces 5 millions de dollars. L’union Européenne s’apprête à suivre Washington dans une initiative exclusiviste, antipopulaire et contre la démocratie. Ces mêmes responsables qui s’obstinent à organiser ces élections dans des conditions désavouées seront celles qui rédigeront des rapports accablants deshumanisants à notre peuple aux organisations internationales et médiatiques. Comme quoi, nous vivons encore dans l’ère archaïque de la tribalité. La valse mort-née de René Préval René Préval est l’artisan étranger d’aujourd’hui, quel type de dialogue constructif peut-on avoir avec le bourreau du peuple haïtien. Soyons sérieux ! Myrlande Manigat a rencontré le président, accompagné de son épouse, l’intellectuel Lesly Manigat. Pourquoi faire. J’ai beaucoup de respects pour les femmes haïtiennes, nos héroïnes Marylise, et souhaite leurs participations actives dans la vie publique haïtienne. Mais le cas de madame Myrlande Manigat m’interpelle a apporter un petit éclaircissement. J’avais prévu sa participation dans la course électorale, En bonne louverturienne qu’elle est, parce que l’important pour ce monde « ce n’est pas comment que est obtenu le pouvoir, mais ce qu’on en a fait ». Les louverturiens, se qualifiant de pragmatiques historiquement logent toujours avec les perdants. La réunion entre elle et le président a été inopportune, je n’en vois aucun intérêt noble si ce n’est la réédition d’un autre 20 janvier 1988. Les réactions du couple après la réunion rappellent étrangement le comportement des initiés à la « cosa nostra » ou la loi du silence est de totale rigueur. En quelque sorte, les Manigat partagent avec le président un secret de franc-maçon. Voudrait-on dire ! Je me suis pose certaines questions après avoir écouté les réactions des candidats à la présidence a l’issue des rencontres avec le président, tous ayant décide de mettre leurs langues sous clef. J’imagine qu’ils ne pourront pas discuter des questions liées à la sécurité nationale, parce que les occupants la définissent et sont les seuls garants de son exécution. Que pouvaient ils discuter qui exigent un si grand secret, si ce n’est pas de la distribution des pots de vin a certains corrompus de la classe politique et des promesses de parachutage au pouvoir. Dans les deux cas, c’est immoral et contre l’intérêt national. La encore, les louverturiens vont perdre, vu que l’interlocuteur d’en face étant un hors-la-loi, un manipulateur excessif qui ne regarde jamais en arrière. Il est assoiffé de pouvoir total, il ne négocie pas, il dicte et il n’a pas de cœur. Le couple Manigat marche vers leur deuxième défaite politique, morale et personnelle. La machine broyeuse d’hommes de René Préval a la renommée d’être intraitable envers tous ceux qui osent poser des questions. Elle épargne seulement les puristes au sein de son parti INITE. Apres quoi, tous les autres sons des traitres à vilipender, les cas de Wyclef Jean et de Ray Joseph, deux fidèles du pouvoir, sont deux exemples convaincants du machiavélisme de l’équipe aux commandes. Nous constatons avec amertume ces derniers jours, la trahison des hommes politiques haïtiens a l’égard de la nation qui font fausse route vers les élections « pike kole » de René Préval. Ils répètent les mêmes erreurs du mouvement bourgeois « rache manyok nan eleklsyon » de l’été 1987 qui conduisit le peuple à l’abattoir du 29 novembre de la même année. Ils se laissent intimider par les offres de René Préval et les pressions des grandes capitales occidentales qui utilisent les mêmes avatars de jadis, c'est-à-dire le gèle de leurs visas de séjour et autres chantages, les acculant à tourner le dos au peuple. Youri Latortue et Himmler Rebu, deux fers de lance du mouvement anty-électoral, se rendent comme deux vulgaires soldats aux occupants. Comme je m’y attendais, ces deux anciens de l’armée ne font pas honneur a la rectitude militaire qu’ils devraient symboliser, cela nous donne une idée du fonctionnement de l’ancienne armée, comment elle était si obéissante aux ordres du département d’état. Définitivement, l’institution militaire était composée exclusivement de soumis et de lâches en uniformes. Rien n’est arrêté à propos de la date des élections, par contre il est clair que les noms des principaux gagnants sont déjà arrêtés. Les candidats lies à la mouvance présidentielle, INITE, remporteront tous les sièges législatifs à plus de 80%. Le président sera Jude Célestin, ce qui donnera lieu à une avalanche de protestations de la part des leaders politiques traditionnels et corrompus pressurant l’exécutif pour l’obtention de miettes. Dans la foulée, l’international prononcera le verdict final, à savoir que les élections ont été crédibles que les mauvais perdants n’ont qu’a se taire. Les plus vociférants seront cases pendant une période de temps bien déterminée a fin de calmer certains appétits politiques, puis renvoyés pour faire place aux purs, pires et durs de la tribu de l’INITE. Ainsi s’achèvera le mélodrame de René Préval ! JOEL LEON