Saturday, August 30, 2014

Ukraine Claims ‘Thousands’ of Russian Troops Invaded, Offers No Evidence

Ukraine Claims ‘Thousands’ of Russian Troops Invaded, Offers No Evidence

Global Research, August 30, 2014
Ukrainian officials are now claiming a Russian invasion of four to five thousand ground troops backed by columns of tanks and other armored vehicles, a dramatic escalation fromyesterday’s claims of about 1,000 such troops.
As with yesterday’s allegations, Ukraine is offering no evidence to back up the claims, and the reports coming out of the region suggest such a massive invasion is not likely to be happening at all.
Ukraine’s government not offering backup for its allegations is nothing new, but is particularly conspicuous today, as media provides images of the few hundred rebel fighters’ advance in southeastern Ukraine, but offers nothing to support the claims that thousands of Russian troops and armor are traveling with them.
The US, which had been rubber stamping Ukrainian allegations for months, seems to be particularly hesitant this time, and is saying they can’t independently confirm any of the allegations being made this time. President Obama, who was eager to exploit the claims to push more sanctions, still did not lend any credence to the claims actually being true, and yesterday said nothing the US saw happening in the east was a “shift” in Russian policy.
Ukraine’s wild allegations have become so common and so often untrue that they have very little credibility left, and indeed this is the third separate invasion they’ve alleged to have taken place in the past week.
So far, the only “invasion” that had any truth to it at all was the one where Russian trucks delivered humanitarian aid to the city of Luhansk, and while Ukraine was eager to chalk it up to a military invasion, the trucks left the following day.
As with the phantom “column” on armored vehicles Ukraine claimed to have destroyed earlier this month, the lack of photographic evidence speaks volumes, and the allegations seem to be aimed primarily at getting increased “emergency aid” as opposed to informing people about the actual situation on the ground.

La stratégie de la guerre

La stratégie de la guerre

Nous croyons que nous sommes en paix car nos frontières ne sont pas menacées, en réalité la France est en guerre depuis de nombreuses années en accord avec ou en soutien de ses alliés, les pays membres de l’OTAN. Une guerre a un coût, c’est un investissement, et elle n’est donc pas fortuite. Or, les raisons de ces guerres sont généralement cachées, nous n’en connaissons que la propagande. De nos jours, la propagande de guerre est tellement absurde et controversée que nous avons des difficultés à comprendre les enjeux. Nous ne savons donc plus pourquoi nous faisons ou finançons des guerres. Nous allons chercher à comprendre les raisons et les idéologies sous-jacentes aux guerres.
Pourquoi faisons-nous des guerres ?
A l’époque de la République Romaine, qui comme nos démocraties actuelles étaient toujours en guerre, les Romains faisaient des guerres pour voler les ressources des pays qu’ils combattaient. En gagnant les guerres ils augmentaient leurs propres richesses. L’enjeu de ces guerres coloniales était donc principalement le vol.
Nous prendrons comme hypothèse que la seule raison de la guerre est aujourd’hui encore le vol. En effet, la guerre a un coût, c’est donc un investissement. D’un côté, nous devons chercher à réduire notre investissement qu’il s’agisse d’argent ou de vies humaines, d’un autre côté nous allons chercher à ce qu’il soit rentable.
De tout temps, la façon la plus de simple de réduire l’investissement a toujours été de faire faire la guerre par les autres, soit en générant des conflits, par exemple en finançant des révolutions ou en profitant des crises, soit en fournissant des armes aux belligérants.
C’est donc la question de la rentabilité de l’investissement qui est la plus intéressante. Tout d’abord le résultat d’une guerre n’est pas toujours assuré, nous pouvons donc perdre notre investissement, ce fut le cas de certaines guerres passées où les conflits pouvaient dégénérer et conduire à des pertes considérables. Comme nous faisons la guerre pour voler quelque chose, il faut comparer le coût de notre larcin à celui de l’investissement.
Pour comprendre une guerre, nous devons donc rechercher ce que nous voulons voler, il peut s’agir de territoires, comme par exemple un accès à la mer ou une bande de terre pour faire transiter des biens ou des ressources, des ressources, comme l’eau, le pétrole, le gaz, l’uranium... ou plus simplement les biens des populations.
La guerre a nécessairement un aspect idéologique
Les raisons des guerres peuvent donc paraître simples mais c’est parce que nous oublions un paramètre, c’est la façon dont nous allons organiser le vol. Or, l’organisation du vol s’appuie sur l’idéologie sous-jacente du pays qui provoque la guerre.
A l’époque des guerres coloniales, l’idéologie était principalement basée sur la croyance que les pays étaient sous-développés ou peuplés de barbares et qu’il était donc logique de les conquérir pour les aider à profiter de leurs ressources. C’était une idéologie, nous pouvions imaginer ce que nous voulions pour justifier que ces pays pouvaient trouver profit à se faire voler. Dans une colonie, l’organisation du vol était relativement simple, nous prenions possession du pays, nous organisions le transport des ressources, nous levions des impôts.
De nos jours, nous n’avons pas de souci à analyser ce qu’ont pu faire nos ancêtres, nous considérons que la base idéologique du colonialisme était mauvaise et donc nous pouvons ignorer nos fausses bonnes intentions et regarder les choses en face : l’objectif premier était bien de piller les ressources de ces pays. Nous devons par ailleurs comprendre que le colonialisme était alors considéré comme une bonne chose, c’est-à-dire que nous y adhérions. Donc si à l’époque nous avions cherché à comprendre les raisons de nos guerres, nous aurions eu du mal à les trouver car elles étaient ancrées dans nos mentalités.
Nous ne sommes plus dans une idéologie colonialiste. Comme notre objectif est toujours le vol, nous pourrions penser le contraire, mais c’est simplement parce notre façon d’organiser le vol est basée sur l’idéologie actuelle et que nous n’en avons pas conscience.
L’idéologie de nos sociétés [1]
Pour comprendre les croyances sur lesquelles reposent nos sociétés modernes, nous devons déjà comprendre ce qu’est une croyance.
L’une des rares croyances admises est celle en Dieu. Aujourd’hui, le débat sur l’existence de Dieu est abandonné même par le Vatican. Il n’y a pas de débat, c’est une croyance à laquelle chacun peut adhérer en fonction de ses intérêts. Ce ne fut pas toujours le cas et je ne peux m’empêcher de citer une partie de la démonstration de Saint Thomas d’Aquin (1224-1274) :
Nous voyons que des êtres privés de connaissance, comme les corps naturels, agissent en vue d’une fin, ce qui nous est manifesté par le fait que, toujours ou le plus souvent, ils agissent de la même manière, de façon à réaliser le meilleur ; il est donc clair que ce n’est pas par hasard, mais en vertu d’une intention qu’ils parviennent à leur fin. Or, ce qui est privé de connaissance ne peut tendre à une fin que dirigé par un être connaissant et intelligent, comme la flèche par l’archer. Il y a donc un être intelligent par lequel toutes choses naturelles sont ordonnées à leur fin, et cet être, c’est lui que nous appelons Dieu [2].
La démonstration ne semble pas ridicule si nous ne faisons pas l’effort de l’analyser. Pourtant, Saint Thomas d’Aquin démontre une chose indémontrable, l’existence de Dieu, par des affirmations qui sont elles-mêmes indémontrables. Aujourd’hui, nous sommes cernés de démonstrations tout aussi absurdes, comme par exemple :
La vraie démocratie, c’est le marché : le "peuple" ne peut vraiment décider que lorsque chacun des citoyens décide effectivement lui-même de tout ce dont il est humainement possible de décider directement. Par conséquent, tout progrès de l’étatisme usurpe le pouvoir des citoyens et détruit la démocratie : le socialisme est incompatible avec la démocratie réelle définie par le seul principe qui puisse la justifier : que chacun a le Droit de décider des affaires qui sont les siennes [3].
Nous pouvons avoir du mal à comprendre que le libéralisme, le néolibéralisme, les théories de l’économie... sont des croyances car ce sont nos idéologies, nous ne pouvons les remettre en cause sans changer nos habitudes de vie. Pourtant, ce sont des croyances car nous ne pouvons pas plus démontrer leur réalité que nous ne saurions démontrer que Dieu existe ou que le colonialisme était bon. Nous ne pouvons démontrer leur réalité qu’en nous appuyant sur des inepties comme celles que j’ai citées. Souvent, elles sont justifiées par des citations de prix Nobel, ce qui nous évite l’effort de chercher à comprendre, si c’est un prix Nobel qui l’a dit... A défaut de prix Nobel, elles peuvent être justifiées par la logique aristotélicienne, Aristote était un grand homme, tout le monde le sait.
Entendons-nous bien, je ne dis pas que les prix Nobel sont idiots, pas plus que Saint Thomas d’Aquin ou qu’Aristote, d’ailleurs, chacun à le droit de croire ce qu’il veut. Je ne dis pas non plus qu’ils n’ont pas mérité leur prix, mais ce n’est pas parce que nous obtenons un prix Nobel que nos travaux ont une réalité quelconque. Par exemple, nous décernons des prix Nobel en Mathématiques, cela ne veut pas dire que les Mathématiques ont une réalité concrète dans le monde qui nous entoure.
Quand nous parlons de croyances, comme par exemple la croyance en Dieu, il n’est pas possible de montrer qu’elles sont vraies ou fausses. Nous pouvons y adhérer ou ne pas y adhérer. Dans nos sociétés, nous adhérons par défaut à une forme de libéralisme.
A qui profite le crime
A l’époque du colonialisme nous pourrions croire que le crime profitait à tous, c’est-à-dire qu’il s’agissait d’une volonté des gouvernements d’accroître le bien-être d’une population en volant les biens d’une autre population. Le schéma est un peu simpliste, il sous-entend que l’investissement est réalisé directement par l’état et que le retour sur investissement est équitablement distribué. Cela n’a jamais été le cas.
A l’époque de la république Romaine, les patriciens finançaient la guerre avec pour objectif de gagner de l’argent, ceux qui participaient à la guerre gagnaient le droit de piller directement une petite partie du butin, les citoyens Romains profitaient d’une richesse accrue de la République, en l’occurrence d’esclaves plus nombreux et donc bon marché. Lorsque nous vivions dans un royaume, les nobles finançaient les guerres pour agrandir leurs territoires et donc profiter de l’augmentation des ressources disponibles. Pour comprendre les guerres de notre époque, il est donc important de comprendre comment fonctionne le vol dans nos sociétés libérales, aussi nous allons définir un modèle simpliste et le comparer au modèle économique de nos sociétés.
Pour produire, nous avons besoin de matières premières qui proviennent de la terre, c’est donc gratuit, la terre ne nous réclame rien. A partir de ces matières premières nous devons construire des moyens d’extraction, de transformation, de production et les utiliser pour produire des produits, c’est ce que nous faisons dans nos sociétés. Sur ce modèle, le travail est implicite puisqu’il faut produire, les populations doivent donc s’organiser pour le bien-être commun.
Le modèle économique dominant modélise une organisation particulière pour produire, une parmi toutes celles que nous pourrions imaginer, basée sur le travail salarié, les entreprises, le capital (les personnes qui possèdent du capital, donc de l’argent)... C’est la notion de capital permettant, d’après ce modèle, de financer la production qui autorise que certains puissent profiter du système. Par exemple, celui qui possède du capital ne participe aucunement à la production, il se contente de toucher des dividendes ou des intérêts. Nous voyons ainsi que le modèle économique induit une répartition des richesses très hétérogène entre ceux qui possèdent le capital et ceux qui doivent travailler.
Ainsi, nos sociétés comme les précédentes sont basées sur le vol d’une classe de la population au profit d’une autre. De nos jours, ce vol profite aux possesseurs du capital, les gens les plus riches. Notons que lorsque je parle des gens les plus riches, je parle des possesseurs du capital, souvent cachés derrière des personnes morales, à ne pas confondre avec les classes moyennes qui peuvent disposer de revenus (très) conséquents fruits d’un travail salarié ou non. Bien entendu, nous pouvons être à la fois être possesseurs d’un petit capital et faire partie de la classe moyenne, ce qui rend plus difficile l’identification des voleurs.
Ainsi, en identifiant les voleurs, nous pouvons comprendre d’une part que le vol s’organise autour des personnes physiques ou morales qui profitent du crime, c’est-à-dire les possesseurs du capital, les multinationales et les banques. La stratégie de nos guerres est donc de permettre à ces personnes de s’installer dans les pays conquis pour voler leurs ressources et pour s’ouvrir de nouveaux marchés, c’est-à-dire voler leur population.
La propagande de guerre
Nous sommes des êtres complexes, nous justifions nos actions par des croyances [1]. Pour caricaturer, à l’époque coloniale nous ne disions pas je vais conquérir tel pays pour voler sa population, mais je vais conquérir tel pays car ce sont des barbares.
Nous n’avons pas changé nos façons de penser, donc nous faisons pareil, nous ne disons toujours pas que nous faisons les guerres pour voler les populations. L’idéologie actuelle est le libéralisme, portée par ce que nous appelons des démocraties qui sont regroupées au sein de l’OTAN. Donc, pour justifier nos guerres, nous utilisons un dogme spécifique à nos démocraties, que nous appelons les droits de l’homme [4], porté par l’ONU. Pour cela, il n’est pas nécessaire que les pays signataires les respectent, ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas. Il faut que les droits de l’homme soient porteurs de l’idéologie libérale, ce qui est le cas.
C’est ainsi que l’objet principal de la propagande de guerre c’est le respect des droits de l’homme. Il suffit donc de diaboliser les pays que nous voulons piller, de préférence sur les aspects qui n’ont pas de rapport avec notre propre crime, le vol. Nous cherchons ainsi à transformer les belligérants en dictateurs sanguinaires, rarement en individus qui accaparent les biens d’autrui, puisque c’est ce que nous cherchons nous-mêmes à faire.
Je laisse le soin aux lecteurs, parmi les guerres récentes ou actuelles, à rechercher par eux-mêmes ce que nous cherchons à voler aux populations et la façon dont nous l’avons justifié.
Enfin, de nos jours, nous pouvons comprendre que ce n’est pas un pays qui fait la guerre, mais un groupe de pays. Ainsi, petit à petit nos guerres concourent à coloniser le monde et à uniformiser les croyances, c’est peut-être ce que certains appellent le nouvel ordre mondial.
Hervé BOURGOIS
[1] Ouvrage de l’auteur : « De quoi parlons-nous ? »
(http://www.amazon.fr/quoi-parlons-nous-Essai-Dieux-modernes/dp/1500305146)
[2] Les cinq preuves de l’existence de Dieu
(http://www.chretiensmagazine.fr/2011/01/les-cinq-preuves-de-lexistence-de-dieu.html)
[3] Le libéralisme économique
(http://fr.liberpedia.org/Lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique)
[4] Déclaration universelle des droits de l’homme
(http://www.un.org/fr/documents/udhr/)

Les « Etats faillis »

Les « Etats faillis »

Tandis que depuis la Libye en flammes des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, poussés par le désespoir, tentent chaque jour la traversée de la Méditerranée, et beaucoup y perdent la vie, le président Napolitano avertit « Attention aux foyers qui nous entourent », à commencer par « l’instabilité persistante et la fragilité de la situation en Libye ».
Il oublie, et avec lui la quasi totalité des gouvernants et politiques, que c’est justement l’Italie qui a joué un rôle déterminant pour allumer en 2011 le « foyer » de cette guerre dont l’hécatombe de migrants est une des conséquences. Sur la rive sud de la Méditerranée, face à l’Italie, se trouvait un Etat qui – d’après même la Banque mondiale en 2010 – avait « de hauts niveaux de croissance économique », avec une augmentation annuelle du pil de 7,5%, et enregistrait « des indicateurs de développement humain élevés » parmi lesquels l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et, pour 46%, à celle de niveau universitaire. Malgré les disparités, le niveau de vie de la population libyenne était notablement plus haut que celui des autres pays africains. En témoigne le fait qu’environ deux millions d’immigrés, en majorité africains, trouvaient du travail en Libye. Cet Etat, en plus de constituer un facteur de stabilité et de développement en Afrique du Nord, avait favorisé par ses investissements la naissance d’organismes qui auraient pu un jour rendre possible l’autonomie financière de l’Afrique : la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli ; la Banque centrale africaine, avec siège à Abuja (Nigeria) ; le Fond monétaire africain, avec siège à Yaoundé (Cameroun).
Après que des secteurs tribaux hostiles à Tripoli aient été financés et armés de telle sorte que le « printemps arabe » prit en Libye, dès le début, la forme d’une insurrection armée provoquant la riposte gouvernementale, l’Etat libyen fut démoli par la guerre en 2011 : en sept mois, l’aviation EU/Otan effectuait 10 000 missions d’attaque, avec plus de 40 000 bombes et missiles. A cette guerre participa l’Italie avec ses bases et forces militaires, déchirant le Traité d’amitié, partenariat et coopération entre les deux pays. « En souvenir des luttes de libération et du 25 avril –déclarait le président Napolitano le 26 avril 2011 – nous ne pouvions pas rester indifférents à la réaction sanguinaire du colonel Kadhafi en Libye : d’où l’adhésion de l’Italie au plan d’interventions de la coalition sous conduite Otan ».
Pendant la guerre furent infiltrées en Libye des forces spéciales, dont des milliers de commandos qataris, et simultanément furent financés et armés des groupes islamistes, qualifiés de terroristes quelques mois auparavant encore. Il est significatif que les milices islamistes de Misrata, qui lynchèrent Kadhafi, occupent maintenant l’aéroport de Tripoli. Dans ce cadre se sont formés les premiers noyaux de l’ISIS (Eiil) qui, passés après en Syrie, ont construit le gros de leur force en lançant ensuite l’offensive en Irak. En jouant un rôle de fait fonctionnel à la stratégie Usa/Otan de démolition des Etats à travers une guerre secrète. « Il est désormais évident – déclare le président Napolitano – que chaque Etat failli devient inévitablement un pôle d’accumulation et de diffusion mondiale de l’extrémisme et de l’illégalité ». Reste seulement à voir quels sont les « Etats faillis ». Ce ne sont pas les Etats nationaux comme la Libye, la Syrie et l’Irak qui, situés dans des aires riches en pétrole ou avec une position géostratégique importante, sont totalement ou en partie hors de contrôle de l’Occident, et sont ensuite démolis par la guerre.
Ce sont en réalité les plus grands Etats de l’Occident qui, en trahissant leurs Constitutions, ont failli comme démocraties, en revenant à l’impérialisme du 19ème siècle.
Edition de mardi 26 août 2014 de il manifesto
http://ilmanifesto.info/gli-stati-falliti/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Le 26 août 2014

Les alliés des États-Unis financent et soutiennent le groupe djihadiste de l’EIIL/ISIS !

Les alliés des États-Unis financent et soutiennent le groupe djihadiste de l’EIIL/ISIS !

Quand est évoquée la question du financement, des soutiens des djihadistes de l’EIIL/ISIS (État islamique d’Irak et du Levant), la réponse semble « complexe », « obscure », rétive aux explications « simples ». Or, même s’il subsiste des zones d’ombre, des noms reviennent systématiquement : ceux des alliés des USA à savoir Arabie Saoudite, Turquie, Koweït.
Cela fait des mois que l’ex-premier ministre irakien Nouri al-Maliki accuse directement l’Arabie Saoudite et le Qatar du financement des fondamentalistes islamistes de l’EIIL. Des dénonciations qui ont rencontré les démentis des autorités saoudiennes, le mépris des puissances occidentales.
Il faut pourtant prêter une oreille au « faucon » John McCain, en février 2014, à la Conférence de sécurité de Munich : « nous remercions Dieu pour les Saoudiens, le prince Bandar et nos amis qataris ».
En mai 2013, John McCain s’était rendu en Syrie pour rencontrer ces « combattants de la liberté », posant sur une photo où on retrouvait, outre le général Idris de l’Armée syrienne libre, des guerriers des factions islamistes d’ « Al Nosra » tandis que l’EIIL revendique depuis cette photo comme preuve de sa légitimité, plusieurs de ces combattants présents ayant depuis rejoint le groupe.

La politique états-unienne n’a pas été uniforme depuis le début de la guerre civile en Syrie, des dissensions se sont fait jour sur les modalités du soutien aux rebelles – direct ou indirect, tous azimuts ou ciblé, intervention armée ou coopération avec d’autres puissances dans la région (Iran).
Une chose est sûre, trois pays reviennent systématiquement quand on évoque le soutien aux islamistes d’Irak et de Syrie – l’Arabie saoudite, le Koweït et la Turquie – trois alliés incontournables des États-Unis dans la région.
L’Arabie Saoudite, l’épicentre du djihadisme
Le premier au banc des accusés est l’Arabie saoudite, pointé par les gouvernements irakien, iranien et syrien mais aussi par son « meilleur ami/ennemi », le Qatar.
Première question, celle du financement. Bien que les Saoudiens aient toujours dénié tout soutien financier aux guérillas islamistes, on sait désormais que les deux principaux bailleurs de fonds de la rébellion syrienne, en rivalité par ailleurs, sont le Qatar et l’Arabie saoudite.
On sait également que les dits « modérés » (mais qui est modéré dans ce conflit ?) ont depuis longtemps perdu le contrôle au profit des dits « extrémistes », les groupes liés à Al-Qaïda en tête.
Dans ce cadre, la rivalité entre Qataris et Saoudiens portaient sur l’identité des groupes islamistes à soutenir, le Qatar aurait favorisé plutôt le « Front al-Nosra » tandis que les Saoudiens privilégiaient l’ « EIIL » ou la nouvellement formée « Armée de l’Islam » (JAI).
Or, en février dernier, une rencontre à Washington entre les services de renseignement alliés des États-Unis – Jordanie, Turquie, Qatar, Arabie saoudite – débouchait sur une affirmation de la nécessité de cesser de financer, d’armer les groupes « extrémistes » plutôt que les « modérés ».
Le premier pays visé était l’Arabie Saoudite dont le chef des services de renseignement, le prince Bandar bin Sultan venait, peut-être sur sollicitation américaine, d’être congédié. Un aveu du bien-fondé des suspicions irako-irano-syriennes, inavouables publiquement bien sûr.
De quoi s’attarder sur la personnalité du prince Bandar bin Sultan, et son rôle dans la préparation militaire de la rébellion. Belliciste et influent, résolu mais aussi incontrôlable, le prince Bandar a fini par agacer les États-Unis qui ont demandé sa mise sur la touche.
Pourtant, jusque-là, la collaboration des services saoudiens avec la CIA avait fonctionné à plein, comme dans les camps d’entraînement des djihadistes en Jordanie.
Ou encore dans la « rat line », un approvisionnement d’armes libyennes jusqu’en Syrie via la frontière turque, avec des financements saoudiens, et l’action d’agents de la CIA américaine et du MI-6 britannique, une opération coordonnée par le directeur de la CIA, David Petraeus.
La « rat line » a été divulguée au moment de l’attentat contre le consulat américain à Benghazi, en septembre 2012. Elle était contenue dans une annexe classifiée secrète à un rapport du Département d’État sur l’événement.
Toutefois, les doubles objectifs de l’État saoudien, les plans secrets de soutien aux islamistes radicaux du prince Bandar ont refroidi les États-Unis.
L’influence de ce dernier auprès des cercles dirigeants néo-conservateurs et des groupes pétroliers est notable, profitant de sa charge d’ambassadeur aux États-Unis de 1983 à 2005 pour tisser son réseau, lui qui fut un ami personnel de Ronald Reagan, George Bush (père et fils) ou encore Dick Cheney. Il fut pendant longtemps la face publique du « lobby saoudien » à Washington.

Pourtant, le prince Bandar n’a jamais caché ses intentions. Ainsi, en juillet dernier, le prince Bandar a parlé franc jeu avec le président russe Poutine, après avoir menacé à demi-mot les JO de Sotchi d’attentats terroristes :

« Ces islamistes tchétchènes (...) sont comme ceux que nous contrôlons en territoire syrien, ils ne bougent pas sans que nous nous coordonnions. Nous les utilisons contre le régime syrien, mais ils n’auront pas d’influence dans l’avenir politique du pays ».
Sur le terrain, les forces militaires de l’EIIL sont composées de combattants de toute nationalité, mais avant tout saoudiens selon diverses estimations.

En 2007, les États-Unis avaient déjà estimé que 45 % des combattants étrangers en Irak étaient saoudiens. Selon un institut de recherche basé aux Émirats arabes unis, l’INEGMA, 4 000 combattants saoudiens et 1 500 des Émirats seraient présents dans les rangs de l’ISIS.
De quoi éveiller quelques doutes chez les responsables américains, en coulisse bien sûr. En 2009, Hillary Clinton avait signé un mémo secret – révélé par Wikileaks – spécifiant que « l’Arabie saoudite représente une base de soutien financier capitale pour Al-Qaïda, les Talibans (...) les donateurs d’Arabie Saoudite constituent la source la plus importante de financement des groupes terroristes sunnites dans le monde ».

Faut-il rappeler que 15 des 19 responsables directs des attentats du 11 septembre 2001 étaient Saoudiens, l’immense majorité des financements d’Al-Qaïda venait d’Arabie Saoudite, tout comme son idéologie « wahhabite » dont s’est inspiré Ousama Ben Laden.
Aucun « terroriste », pas un sou ne venaient alors d’Iran, de Syrie ou d’Irak.
Le Koweït, et les autres pays du Golfe : la plaque tournante du financement
Toutefois, pour ce qui concernerait le financement, il faudrait voir d’abord du côté des riches fortunes des pays du Golfe : Qatar, Émirats arabes unis et surtout Koweït.
Présenter ce financement comme « indirect » peut prêter à sourire quand on sait l’imbrication intégrale et même l’identité entre grandes fortunes et familles princières dans les Émirats.
Selon un rapport du think tank libéral Brookings Institution – financé partiellement par le Qatar – le Koweit est désormais devenu « une plaque tournante du financement de la myriade de groupes rebelles en Syrie », chiffrant le montant des aides à plusieurs centaines de millions de dollars.
Utilisant la législation extrêmement laxiste du Koweit, une dizaine d’hommes de l’affaire de l’émirat auraient fait transiter des millions de dollars via la Turquie ou la Jordanie pour financer la rébellion tandis que des membres de la minorité chiite au Koweit soutiendraient, eux, le régime d’Assad.
Le rapport de la Brookings Institution souligne que la collecte de fonds pour les rebelles syriens est devenue à partir de 2011 enjeu de rivalités entre tribus et clans, notables cléricaux ou politiques, poussés par les partisans du salafisme.
Des campagnes furent menées expliquant qu’on pouvait « avec 800 $ acheter une roquette », ou « équiper un soldat avec 2 500 $ », les noms de riches donateurs, parlementaires ou dignitaires religieux comme Jaman Herbach, Walid al-Tabtabai, Hadjaj al-Ajmi ou Abd al-Rahmane al-Anizi, représentent ces financements ouvertement proclamés pour les djihadistes syriens.
Les stratégies des donateurs koweitiens allaient du financement de la création de brigades salafistes regroupées dans « Jahbat al-Asala wa al-Tanmiya », du renforcement de groupes islamistes dont « Ahrar al-Sham » (soutenu par Shafi al-Ajmi) ou « Jabhat al-Nosra » (financé par Ghanem al-Mutairi).

Selon la Brookings Institution, tous les groupes financés par les Koweïtiens collaborent avec les mouvements d’Al Qaeda, d’abord le Front al-Nosra, ensuite l’EIIL.
Les États-Unis ont d’ailleurs ciblé et gelé les avoirs il y a une semaine de trois individus pour financement de l’EIIL – ainsi que d’al-Nosra – qui se révèlent être Mohammed al-Ajmi, Hadjadj al-Ajmi et Abd al-Rahmane al-Anizi, des noms déjà mentionnés et connus des observateurs.
Le Qatar – tout en finançant des analyses qui dédouanent l’émirat, accusant ses voisins saoudiens et koweïtiens – dénie toute implication dans le financement, bien que l’on sache qu’il ait été le premier bailleur de la rébellion islamiste syrienne, avec 3 milliards de $ dépensés de 2011 à 2013.
Cette somme aurait servi avant tout à financer les islamistes du « Front al-Nosra », tandis que le Qatar aurait alimenté un réseau de trafic d’armes permettant d’armer notamment les rebelles en missiles anti-aériens.
La Turquie, base logistique des rebelles islamistes
Et la Turquie dans tout cela ?
Que ce soit pour le transport d’armes, les voies d’acheminement des rebelles, ou le transfert de fonds, tous les acteurs évoquent une voie royale : la frontière longue de 800 km entre la Turquie et la Syrie, qu’un journaliste turc a qualifié « d’autoroute à deux sens pour les djihadistes ».
Un simple coup d’œil à une carte révèle que les « rebelles syriens » contrôlent – en dépit de leurs revers face aux troupes syriennes gouvernementales – toujours le nord de la Syrie, le long de la frontière turque, ce qui laisse l’hypothèse lourde d’une base arrière turque pour les rebelles.
Une institution confirmée par nombre d’observateurs qui soulignent que les djihadistes utilisent les camps de réfugiés comme camps d’entraînement, traversent la frontière pour se soigner, se reposer... ou simplement prendre un verre de thé et manger un kebab dans le sud de la Turquie.
C’est par exemple le témoignage d’un combattant d’ISIS interviewé par le journal turc « Yurt », évoquant « le soutien dont son organisation reçoit d’Ankara, sans lequel ils n’auraient pas autant de combattants, et ne contrôleraient pas tous ces territoires ».
Interviewé au cœur de l’Anatolie, il ajoute que lui et ses compagnons sont traités ici des blessures reçues en Turquie. Certains sont soignés dans des hôpitaux publics et privés à Ankara, Istanbul et Izmir. Selon les observateurs, 3 000 militants d’ISIS se trouveraient en Turquie à l’heure actuelle.
Le Washington Post insistait récemment sur la « répression tardive des combattants islamistes (12 août 2014), rappelant que « dans les étals poussiéreux du marché, parmi les boutiques de baklava et les kebab, les habitants mentionnent des combattants islamistes qui achetaient leurs uniformes et les derniers portables Samsung ».
« Tandis que les djihadistes blessés de l’EIIL et d’Al-Nosra étaient soignés dans les hôpitaux turcs (...) les riverains indiquent que Reyhanli et les autres villes turques frontalières étaient devenues des étapes pour les combattants et les armes destinées à alimenter les rebelles syriens. »
Ce secret de polichinelle ne pouvait plus être caché après que le 1er janvier 2014, un camion rempli d’armes et de munitions à destination de la Syrie était arrêté à Adana, près de la frontière. Les policiers qui ont divulgué des photos de la prise, le procureur public d’Hatay qui a tenté de mener l’enquête ont tous été démis de leurs fonctions, l’affaire a été classée sans suite.
Ce camion appartenait à l’IHH (la Fondation turque pour les droits de l’Homme et l’aide humanitaire), une organisation de charité islamique – à laquelle est lié le fils du Président Erdogan –, paravent pour le financement de groupes djihadistes comme en Syrie, avec des livraisons d’armes avérées au moins à partir de septembre 2012.
L’implication des services de renseignement turcs, le MIT, est directe selon le journaliste turc Cengiz Candar pour qui l’organisme est l’ « accoucheur » du groupe djihadiste.
Son rôle indirect semble indiscutable tant la porosité de la frontière turco-syrienne ne peut s’expliquer que par un laisser-faire (ou plutôt laissez-passer) coupable.

Certains combattants kurdes syriens dénoncent le fait que des officiers turcs aient participé à des interrogatoires de leurs militants capturés par ISIS.
Le journal turc Aydinlik a révélé, lui, que des anciens membres des Forces spéciales avaient été envoyés en Syrie pour épauler ISIS, avec une base logistique pour cette opération dans la ville de Konya, en Anatolie centrale.
Certains officiers des renseignements occidentaux – cités dans The Telegraph, le 14 avril 2014 – estiment que c’est le MIT turc qui serait à l’origine de l’attaque au gaz sarin du 21 août dernier, cherchant à provoquer l’entrée en guerre des États-Unis.
Selon les autorités turques, il y aurait plus de 1 000 combattants turcs dans les rangs d’ISIS, soit un dixième de leurs forces. Difficile de croire que les services de renseignement turcs auraient manifesté une telle incompétence face à ce flot de combattants ayant résidé sur leur sol, traversé leurs frontières, étant de leur nationalité.
Enfin, un dernier élément troublant, accablant, ce sont les autres sources de revenus d’ISIS : d’abord le trafic de pétrole revendu dans la région.
Là encore, ce n’est guère une surprise, ce pétrole est revendu essentiellement à la Turquie, qui pomperait 1 500 tonnes par jour, soit 4 % de sa consommation, à prix cassés. Selon le député turc d’opposition, Ali Ediboglu, les rebelles d’ISIS auraient vendu pour 800 millions de $ de pétrole au gouvernement turc.
Il peut subsister des zones d’ombre sur qui est derrière la subite émergence de l’EIIL. Elles ont trait au degré d’implication des pays occidentaux – et de leurs services secrets. Mais le rôle des plus proches alliés des États-Unis dans cette rébellion nous en apprend beaucoup sur son instrumentalisation au service des desseins impérialistes dans la région.
Solidarité internationale

Western Threats against Russia Increase Danger of Nuclear War

Western Threats against Russia Increase Danger of Nuclear War

Global Research, August 30, 2014
The imperialist powers are intensifying their confrontation with Russia in the run-up to today’s European Union (EU) meeting and next week’s NATO summit in Wales. The escalation, which is being driven by Washington and Berlin, is increasing the danger of a military conflict between NATO and Russia that could result in a nuclear war.
The 28 NATO ambassadors came together briefly on Friday for an emergency meeting in Brussels. “We condemn in the strongest terms the fact that Russia is continuing to ignore its international obligations,” said NATO Secretary General Anders Fogh Rasmussen. “We are pushing Russia to halt its illegal military action, end its support for armed separatists, and undertake immediate and verifiable steps to deescalate this serious crisis,” he declared.
In fact, the entire meeting confirmed that NATO’s policy is not “deescalation,” but escalation, and that in the Ukraine conflict, it is not Putin who is the aggressor, but the Western powers.
Rasmussen, along with the government heads of all of the NATO countries, conveniently overlooks the fact that Berlin and Washington triggered the crisis by organizing a coup in close collaboration with fascist forces against the pro-Russian Ukrainian government of Viktor Yanukovych. Now they are working closely with the puppet regime they installed, led by the billionaire oligarch Petro Poroshenko, to brutally crush a separatist insurgency in Russian-speaking parts of eastern Ukraine as the first step in militarily encircling Russia and reducing it to a neo-colonial status.
Ukraine’s NATO ambassador and chief of the NATO-Ukraine commission, Igor Dolgov, used Friday’s meeting to demand weapons to prosecute the war in eastern Ukraine. “What we need is more aid, including military,” he said.
Rasmussen went a step further, suggesting that Ukrainian membership in NATO was a possibility. “Allow me to recall the decision reached by NATO in 2008, according to which Ukraine will become a member,” he stated, and added cynically, “Every country has the right to make decisions independently and without external influence.”
Just prior to the meeting, Ukrainian Prime Minister Arseniy Yatsenyuk called for Ukraine to move toward NATO membership. At a cabinet meeting, he announced that his government planned to end the country’s non-aligned status and begin the process of applying for entry into NATO. He added that membership in the European Union was also a goal.
The moves toward Ukrainian membership in NATO underscore the fact that next week’s NATO summit is aimed at preparing for a possible war against Russia. Rasmussen told the German daily Süddeutsche Zeitung this week that the summit would strengthen NATO’s provisions for collective defense, authorize a further build-up of NATO troops in Eastern Europe, and mandate an increase in the minimum level of member states’ defense budgets.
“In the future, you will see a greater NATO presence in the east,” he said. “Every potential aggressor must know that if they even think of attacking a NATO member, they will have to contend with soldiers not only from the affected country, but with NATO troops.”
Ukrainian membership in NATO would put a direct conflict with Russia on the order of the day. According to Article Five of the NATO charter, collective defense is triggered when a member state is attacked by another country.
Rasmussen on Friday repeated the alliance’s claims that thousands of Russian soldiers had intervened in Ukraine. The previous day, Brigadier General Nico Tak, head of the crisis operation center in Mons, Belgium, had shown satellite photos allegedly proving that Russia was directly intervening militarily in Ukraine.
Russia once again rejected the allegations. “This is not the first time we have heard such speculations,” said Foreign Minister Sergey Lavrov. “But the US has never proven them with facts.”
The satellite pictures were not proof, but “only computer games,” he declared. He added that the Kiev government was nervous due to recent military successes by the separatists. “That’s why there are claims now about a Russian invasion.” He reiterated Moscow’s call for an immediate ceasefire in the east of Ukraine.
Russia is desperately seeking a deal with the West, but all signs point to an escalation by Berlin and Washington. On Thursday, it was apparent that US President Barack Obama and German Chancellor Angela Merkel had agreed in a telephone conversation on a harder line towards Russia. German government spokesman Stefan Seibert said after the discussion that the two had agreed Russia’s behavior could not continue without consequences.
On Friday, the German government spoke for the first time of a Russian intervention in Ukraine. Seibert claimed that considerable evidence had emerged of the presence of Russian soldiers and weapons.
This weekend’s EU emergency summit in Brussels is set to discuss further sanctions against Russia.
Germany is already leading the build-up of NATO forces in Eastern Europe. On Thursday, four German Euro Fighter jets were moved to the Ämeri airbase in Estonia. The same squadron had previously agreed to provide 100 soldiers for NATO missions.
As German soldiers were being moved into Eastern Europe, Russian President Vladimir Putin compared the actions of the Ukrainian army against cities in eastern Ukraine with the siege of Leningrad by the Nazi Wehrmacht. Putin told Interfax, “Their tactics remind me of the fascist German soldiers in the Soviet Union in the Second World War. Major cities were besieged and destroyed by deliberate fire, along with residents.”
The German media, which has been churning out anti-Russian war propaganda for months, sought to dismiss Putin’s statement as a “dubious historical comparison” ( Spiegel Online). But some of their own journalists on the spot in eastern Ukraine express horror over the crimes of the Ukrainian army.
Wolfgang Bauer, a reporter for Die Zeit, wrote in the newspaper’s latest edition of the siege of Donetsk, a city of over one million residents. Under the headline “In the midst of the battle,” he said: “The Ukrainian army has been firing heavy artillery into Donetsk for days. The morning after we arrived, two men died at a tram stop in the city center. A 14-year-old boy who wanted to visit his friends, and an older mine worker. Splinters of bone and blood covered the tarmac.
“People in Donetsk are dying when they cross the street to go shopping, when they sit on the park bench, or they die while having breakfast in the kitchen. The Ukrainian army is obviously trying to hit military targets with their heavy artillery, based on the grounds of the airport in the north of the city. But they are always missing them when they shoot with their thirty-year-old cannons.”
The imperialist powers are prepared not only to stoke up the devastating war in eastern Ukraine, they are utilizing the crisis which they themselves provoked to secure their geo-strategic and economic interests against nuclear-armed Russia. The enthusiastic pro-war commentary in the Western media makes clear how far they are prepared to go, and where it could lead.
The Austrian correspondent for the London-based business publications Financial Times and Economist, Eric Frey, wrote in an article in the Vienna-based Der Standard under the headline “The West must stop Putin:”
“Negotiations with Putin are currently pointless, because he lies in the face of every negotiating partner. He must somehow be made aware that he has miscalculated, that the West will not accept this aggression. Only then is there a possibility to talk. This will probably only take place with a further intensification of the sanctions, including the breaking off of all economic relations with Moscow, as well as direct military aid to Kiev. Weapons exports, the stationing of NATO troops in Ukraine, and even US air strikes against separatist positions and Russian supply lines: all of these options should be on the table at present.”
Frey knows that his “options,” which doubtless reflect plans that are being readied behind the scenes by NATO and the Western powers, could provoke a nuclear world war.
He wrote:
“It is highly risky, because Putin is not the type to back down easily. The growing war danger threatens the already weak economy in Europe, the bloodletting in eastern Ukraine will not come to an end, and the streams of refugees will grow. And at the end of this process of escalation, a confrontation between two nuclear powers threatens. Almost all major wars were the result of miscalculations, at least on one side. This could also be the outcome this time.”

Syria Refugee Total Nears Ten Million

Syria Refugee Total Nears Ten Million

Global Research, August 30, 2014
More than three million Syrians have fled the country and another 6.5 million are internally displaced, the top UN agency for refugees announced Friday. At nearly ten million, the total number forced from their homes amounts to nearly half the country’s total population.
A statement released by the Office of the UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) in Geneva declared, “Almost half of all Syrians have now been forced to abandon their homes and flee for their lives. One in every eight Syrians has fled across the border, fully a million more than a year ago. A further 6.5 million are displaced within Syria. Over half of those uprooted are children.”
The organization warned that its own resources are being exhausted by the unprecedented exodus from Syria, which is the largest UNHCR has ever confronted. It is surpassed in number only by the five million Palestinian refugees, who receive aid through a separate UN agency.
Those fleeing Syria are increasingly impoverished and desperate, UNHCR said, displaying signs of physical exhaustion and extreme fear. In many cases, families have been on the run within Syria for the past year before they reach the border crossings.
The vast majority of refugees from Syria have gone by land routes to the three countries that border on its north and south—Turkey, with 815,000 registered refugees, Lebanon, with 1.14 million, and Jordan, with 608,000. Few refugees have moved east into Iraq, which is ravaged by its own civil war and where the border is closed, and even fewer have the resources to leave by air or sea to countries beyond the Middle East.
The recent upsurge of fighting in Iraq and eastern Syria has not greatly increased the number of refugees, as figures nearly as high as these were tallied in a UN report on global refugee movement in late June (see: “Impact of war and persecution: More than 50 million displaced persons worldwide”).
It appears that many refugees are still trapped within Syria by the increased fighting, as well as tighter enforcement of border security measures by Jordan and Turkey. The figure of 6.5 million internally displaced is likely a gross underestimate. For example, in the city of Aleppo, one of the main battlefields, barely ten percent of the 2011 population of three million still remains in their homes.
The refugee exodus is a human catastrophe created by the imperialist intervention in Syria that began with the US-sponsored destabilization of the Assad regime in 2011. Since then, the United States, Britain and France, together with US allies like Saudi Arabia, Turkey and Qatar, have funneled arms and other supplies to Islamist forces seeking to mobilize the majority Sunni population in an increasingly sectarian struggle against the Assad regime, whose military dictatorship has been based on political support from the minority Alawites, a sect linked to Shi’ite Islam.
There is no doubt that stepped-up US military intervention, including the widely expected launching of air strikes and drone missile strikes against territory controlled by the Islamic State in Iraq and Syria (ISIS), will only exacerbate the humanitarian disaster in Syria.
Anecdotal accounts by refugees newly crossing the border suggest the hellish conditions facing the Syrian population. Bread costs ten times what it did a year ago, and the cost of gasoline and fuel has also skyrocketed. The economy has virtually collapsed, and along with it, the healthcare system, once among the most advanced in the region. Fifteen percent of those arriving in Jordan cited long-term medical conditions like diabetes, heart disease and cancer as the reason for moving, because they could no longer obtain medical treatment or prescription drugs.
Except for physical security, conditions are little better in the countries where they have taken refuge. Only 350,000 children are enrolled in school, although children comprise an estimated 1.5 million of the refugees. Only 400,000 people are in official shelters, with the rest either sleeping in the open, or crowded into the poorest urban areas of Beirut, Amman, Antakya and other cities.
António Guterres, the UN High Commissioner for Refugees, said the Syrian crisis “has become the biggest humanitarian emergency of our era, yet the world is failing to meet the needs of refugees and the countries hosting them.” The supply of aid is “far short of what’s needed,” he said.
Donor countries and organizations have provided $4.1 billion in aid since 2012, a sum that amounts to less than $700 per person per year based on the current refugee population. UN officials said that $2 billion in additional aid was required, including winter housing for 2.4 million people.

La stratégie USA/Otan de démolition des pays à travers une guerre secrète. Les « Etats faillis »

La stratégie USA/Otan de démolition des pays à travers une guerre secrète. Les « Etats faillis »

Global Research, août 26, 2014
Tandis que depuis la Libye en flammes des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, poussés par le désespoir, tentent chaque jour la traversée de la Méditerranée, et beaucoup y perdent la vie, le président Napolitano avertit «  Attention aux foyers qui nous entourent », à commencer par « l’instabilité persistante  et la fragilité de la situation en Libye ». Il oublie, et avec lui la quasi totalité des gouvernants et politiques, que c’est justement l’Italie qui a joué un rôle déterminant pour allumer en 2011 le « foyer » de cette guerre dont l’hécatombe de migrants est une des conséquences. Sur la rive sud de la Méditerranée, face à l’Italie, se trouvait un Etat qui -d’après même la Banque mondiale en 2010- avait « de hauts niveaux de croissance économique », avec une augmentation annuelle du pil de 7,5%, et enregistrait « des indicateurs de développement humain élevés » parmi lesquels l’accès universel à l’instruction primaire et secondaire et,  pour 46%, à celle de niveau universitaire. Malgré les disparités, le niveau de vie de la population libyenne était notablement plus haut que celui des autres pays africains. En témoigne le fait qu’environ deux millions d’immigrés, en majorité africains, trouvaient du travail en Libye. Cet Etat, en plus de constituer un facteur de stabilité et de développement en Afrique du Nord, avait favorisé par ses investissements la naissance d’organismes qui auraient pu un jour rendre possible l’autonomie financière de l’Afrique : la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli ; la Banque centrale africaine, avec siège à Abuja (Nigeria) ; le Fond monétaire africain, avec siège à Yaoundé (Cameroun).
Après que des secteurs tribaux hostiles à Tripoli aient été financés et armés de telle sorte que le « printemps arabe » prît en Libye, dès le début, la forme d’une insurrection armée provoquant la riposte gouvernementale, l’Etat libyen fut démoli par la guerre en 2011 : en sept mois, l’aviation Usa/Otan effectuait 10 000 missions d’attaque, avec plus de 40 000 bombes et missiles. A cette guerre participa l’Italie avec ses bases et forces militaires, déchirant le Traité d’amitié, partenariat et coopération entre les deux pays. «En souvenir des luttes de libération et du 25 avril -déclarait le président Napolitano le 26 avril 2011- nous ne pouvions pas rester indifférents à la réaction sanguinaire du colonel Kadhafi en Libye : d’où l’adhésion de l’Italie au plan d’interventions de la coalition sous conduite Otan ». Pendant la guerre furent infiltrées en Libye des forces spéciales, dont des milliers de commandos qataris, et simultanément furent financés et armés des groupes islamistes, qualifiés de terroristes quelques mois auparavant encore. Il est significatif que les milices islamistes de Misrata, qui lynchèrent Kadhafi, occupent maintenant l’aéroport de Tripoli. Dans ce cadre se sont formés les premiers noyaux de l’ISIS (Eiil) qui, passés après en Syrie, ont construit le gros de leur force en lançant ensuite l’offensive en Irak. En jouant un rôle de fait fonctionnel à la stratégie USA/Otan de démolition des Etats à travers une guerre secrète. « Il est désormais évident -déclare le président Napolitano- que chaque Etat failli devient inévitablement un pôle d’accumulation et de diffusion mondiale de l’extrémisme et de l’illégalité ». Reste seulement à voir quels sont les « Etats faillis ». Ce ne sont pas les Etats nationaux comme la Libye, la Syrie et l’Irak qui, situés dans des aires riches en pétrole ou avec une position géostratégique importante, sont totalement ou en partie hors de contrôle de l’Occident, et sont ensuite démolis par la guerre.
Ce sont en réalité les plus grands Etats de l’Occident qui, en trahissant leurs Constitutions, ont failli comme démocraties, en revenant à l’impérialisme du 19ème siècle.
Manlio Dinucci
Edition de mardi 26 août 2014 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

La résistance palestinienne… quel exemple !

La résistance palestinienne… quel exemple !

Global Research, août 30, 2014
Après s’être emparé de l’excuse du rapt et de l’assassinat de 3 jeunes colons pour intervenir de manière totalement abjecte et démesurée à Gaza en enfreignant à multiples reprises le Droit international, le gouvernement israélien en déconfiture suite à cette calamiteuse campagne militaire avait dû trouver une nouvelle justification pour tenter de relancer sa machine de guerre. En effet, lors de la trêve d’environ une semaine en plein massacres, aucun des objectifs visés par le 1er ministre Netanyahu n’avait été atteints : ni l’arrêt des roquettes sur Israël, ni le soulèvement de la population contre les dirigeants du Hamas, ni l’éradication de ce dernier, ni même la scission entre le Hamas et le Fatah nouvellement réunis dans la perspective d’un gouvernement d’unité nationale… Bravo l’artiste ! Et c’est un mensonge de plus sur la rupture de la trêve par le Hamas, puis très vite un bébé d’une colonie tué par les éclats d’une roquette qui ont servi d’alibi à la reprise de ces punitions collectives meurtrières et illégales… qui n’ont heureusement duré que quelques jours supplémentaires, avant de devoir reconnaître l’impasse dans laquelle l’entité sioniste s’était engagée.
Aux USA, après les campagnes désastreuses menées depuis des années au Moyen-Orient, le président Obama prix Nobel de la Paix, poussé par son aile droite et par le complexe militaro-industriel a dû trouver lui aussi une excuse pour relancer ses bombardements en Irak, estimant même au passage que cela ne suffira pas pour éradiquer l’EI (Etat islamique) et qu’il faudrait étendre ces frappes à la Syrie. L’Etat yankee n’a toujours pas digéré qu’il ait fallu s’incliner il y a quelques mois devant la diplomatie russe ayant écarté ce nouveau bain de sang annoncé. Et dans le cas présent, c’est la décapitation du soi-disant journaliste James Foley qui a fait l’affaire… soi-disant, parce que certains éléments attestent de sa présence en tant que soldat en Afghanistan, et qu’il serait peut-être bien un agent de la CIA… sans parler que sa mort pourrait remonter à plus d’un an, dans ces supercheries médiatiques auxquelles les gouvernements de nos « démocraties » nous ont habitués.
Entre ces deux Etats voyous – Etats-Unis & Israël – la synchronisation marche bien, et ils fonctionnent en stéréo parfaite. Leur veulerie est telle, que même le décès de victimes n’est pas respecté mais au contraire, sert d’alibi aux va-t’en guerre pour pousser toujours plus loin leurs politiques mortifères. La moindre anecdote, le détail le plus sordide est monté en épingle et travesti pour servir les plans les plus sinistres. Mais combien de temps encore fonctionnera cette répugnante synchronisation ?… D’autant après le nouveau fiasco de l’armée israélienne, pourtant bardée de technologie sophistiquée et inondée de dollars à la pelle ?…
Le Président Obama qui avait soulevé tant d’espoirs après les deux mandats désastreux de G.W.Bush et son clan de gangsters en cols blancs, ne convainc plus grand monde en-dehors de son entourage et des quelques eunuques européens prêt à vendre leur âme pour n’importe quel os à ronger… De son côté, le 1er ministre Netanyahu doit multiplier ses discours et déclarations en trompe-l’œil pour tenter de masquer l’échec patent de sa désastreuse stratégie… Et c’est le Hamas qui, à travers ses dirigeants déterminés, a annoncé aux Israéliens qu’ils pouvaient tranquillement regagner leurs kibboutz… Quelle leçon ! Et surtout, quelle gifle magistrale au gouvernement sioniste !
Je l’écrivais dans un papier récent : « Tôt ou tard, l’effondrement de l’Etat israélien », mais ignorais à ce moment-là, que les premiers indices seraient aussi clairs.
L’on peut désormais entrevoir le jour où l’on dira : « Gaza outragé, Gaza brisé, Gaza martyrisé, mais Gaza libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple ! »… avant d’en dire autant de toute la Palestine !

Daniel Vanhove 
28.08.14
Observateur civil
Auteur
« Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes » – 2005 – Ed. M. Pietteur
« La Démocratie Mensonge » – 2008 – Ed. M. Pietteur

Ce que la majorité des Africains ignorent de Mouammar Kadhafi.

Ce que la majorité des Africains ignorent de Mouammar Kadhafi.

Ce que la majorité des Africains ignorent de Mouammar Kadhafi.
Kadhafi
Mouammar El Kadhafi
Un jour, j’ai demandé à un compatriote ivoirien s’il savait pourquoi les Camerounais étaient autant mobilisés au sujet de la crise ivoirienne, que ne l’ont été les Ivoiriens eux-mêmes? Il m’a répondu qu’il n’en savait rien. Alors, je lui ai fait comprendre que leur réaction était, avant tout, très liée à leur passé, leur histoire, et la rancœur qu’ils entretiennent à l’égard de la France.
Le Cameroun est l’un des rares pays africains à avoir combattu durement les colons français. Des centaines de milliers de Camerounais ont péri pour défendre leur dignité. Cette histoire-là, souvent occultée dans les livres d’Histoire écrits par qui vous savez, est encore vive dans la conscience collective de la plupart des Camerounais. C’est pour cette raison qu’ils sont souvent enclins à réagir à chaque fois que les impérialistes s’investissent à déstabiliser un pays africain. Pis, c’est un peuple qui s’instruit beaucoup.
Je le dis souvent : nos actions dépendent de notre manière à lire l’Histoire. Si vous lisez l’histoire dans le sens de ceux qui prétendent être les « maîtres du monde », alors votre jugement sera orienté dans le sens de ce qu’ils vous racontent. Voilà pourquoi, par exemple, certains Africains, s’alimentant auprès de CNN, France 24 ou Radio-Canada, traitent encore aujourd’hui  Mouammar El Kadhafi, de « terroriste », de « fou », de « dictateur » et que sais-je encore. Peu d’Africains connaissent réellement l’Histoire de cet homme, l’un des plus grands, pour ne pas dire le plus grand leader politique, que le monde ait connu. Combien d’Africains savent, par exemple, que la Libye de Kadhafi a plus investi en Afrique que toutes les institutions financières occidentales (FMI, BM, Club de Paris, etc.) réunies? Combien de Congolais savent que l’une des raisons ayant mené au renvoi du jeune Kadhafi de l’École secondaire de Sebha (au Fezzan) est qu’il organisât une immense manifestation pour protester contre l’assassinat de Patrice Lumumba? Combien d’Africains savent, par exemple, que si les État africains ont résisté à l’entrée de l’Africom sur le continent, c’est parce qu’à chaque fois que les USA leur offraient des fortes sommes d’argent pour qu’ils acceptent l’Africom, Kadhafi offrait le double pour les en dissuader? Pourquoi Kadhafi était-il autant opposé à l’entrée d’Africom sur le continent? Comme on l’a relevé en ce qui concerne les Camerounais, ce comportement du Guide de la Jamahiriya arabe libyenne, était lié à l’histoire de son pays. Sous le roi Idriss, le pantin des Anglo-saxons, le royaume de Libye hébergeait plusieurs bases militaires américaines et britanniques, notamment  la base anglaise d’El Adem, près de Tobrouk, et la base de Wheelus Field près de Tripoli, où séjournaient quinze mille agents techniques, civils et militaires américains. Ces bases─ des états dans un état─ ont servi au ravitaillement des Israéliens, en armes, en munitions et en vivres durant la guerre de six jours─ c’est sans compter l’apport déterminant du pétrole libyen qui permit aux tanks de Moshé Dayan d’infliger une irrémédiable défaite aux États arabes. Nasser, « l’idole » de Kadhafi, a même voulu se suicider. Le jeune Mouammar gardera un mauvais souvenir de cet événement; et c’est pour cette raison qu’il fermera ces bases une fois au pouvoir.
L’autre grand mensonge inséré dans la tête des Africains ─ et du reste de la planète d’ailleurs─ sur Kadhafi, c’est celui du parrain du terrorisme international. On prétend encore aujourd’hui que Kadhafi est le responsable premier de l’attentat de Lockerbie; pourtant la justice écossaise a fini par statuer que ce n’était pas le cas, que des enquêteurs se sont livrés à des manipulations avec l’assistance de la CIA. Un des témoins clés dans l’affaire LOCKERBIE, l’ingénieur suisse Ulrich Lumpert a complément lavé la Libye de tout soupçon dans cette affaire. « Je pense qu’on a essayé de modifier la pièce à conviction intentionnellement. Je pensais que cette pièce devait servir à accuser la Libye, on voulait la rendre coupable pour des raisons politiques mais ce retardateur a été intentionnellement ajouté après coup aux pièces à convictions », a déclaré M. Edwin Bollier, le patron de Lumpert. Et il n’est pas le seul à penser ainsi. En 2005, selon un ancien haut responsable de la police écossaise, désirant rester anonyme et qui avait participé à l’enquête, la CIA avait « écrit le scénario » accusant la Libye. La pièce à conviction décisive, le fragment de détonateur qui a fait l’actualité à l’époque, aurait été monté de toute pièce par des agents de la CIA qui enquêtaient sur l’attentat. Pourtant pendant plus de 20 ans, ce pays a subi un embargo sans précédent des USA et de leurs alliés.
On prétend encore aujourd’hui que la Libye de Kadhafi est responsable de l’attentat contre le vol UTA 772 survenu au-dessus du désert du Ténéré alors qu’il est maintenant connu que cela n’est pas vrai non plus, que les auteurs étaient Iraniens et dans une moindre mesure Syriens, mais pour des raisons liées à la géopolitique de l’époque─ les USA voulaient envahir l’Irak et avaient besoin de l’appui irano-syrien─, on trouva un bouc émissaire commode : la Libye de Kadhafi. La FBI et la CIA manipulèrent l’enquête avec l’aide de quelques responsables du Congo-Brazza pour empêcher que la justice ne remonte aux principaux commanditaires. Les déclarations du journaliste d’investigation français Pierre Péan, qui a enquêté sur cette affaire pendant plusieurs années, en disent long : « Ce que j’ai trouvé est littéralement inouï. J’ai eu moi-même parfois du mal à croire à ce que je découvrais. » Une terrible histoire de manipulation à la sauce américaine, constituant une aubaine pour les dirigeants français empêtrés dans des transactions clandestines douteuses afin de faire libérer les otages français détenus au Liban contre promesses faites à l’Iran et au Hezbollah.
On nous a aussi dit que Kadhafi battait tous les records d’abus des droits humains, que sous son règne, les femmes n’avaient pas de droit─ c’est d’ailleurs ce que confirme Annick Cojean, journaliste au Monde dans un livre-torchon qui vient de paraître. Questions : sur quels éléments se basent les organisations qui prétendent que sous Kadhafi, les abus des droits humains étaient systématiques? Comment comprendre que le peuple libyen, soi-disant soumis à la terreur de son Guide, ait choisi de rester dans son pays, à la place de demander asile comme le font la plupart des Africains soumis aux diktats des régimes tyranniques, clients de l’Occident? Comment comprendre qu’au moment même où les terroristes de l’OTAN bombardaient la Libye, près de 90% de Libyens soutenaient leur Guide selon  un magazine maghrébin? Les Libyens sont-ils masochistes à ce point? Ou les « faiseurs d’opinions », au service des intérêts obscurs, ont voulu nous mener en bateau? Était-il dictateur selon les Occidentaux et leurs laquais africains ou selon le peuple libyen? S’il l’était réellement, était-ce aux Occidentaux de le faire partir ou cette tâche n’incombait-elle pas aux seules populations libyennes? Pourquoi les Libyens acceptent-ils de former un bouclier humain pour défendre leur leader si diable était-il? Hier, des bombardiers canadiens ont dû annuler une mission sur Tripoli car confrontés à une foule immense venue défendre son Guide. Les faits parlent d’eux-mêmes.
Quant aux droits des femmes, que disent donc les faits? Avant l’arrivée de Kadhafi au pouvoir, les femmes n’avaient pas vraiment de droit. À peine arrivé au pouvoir, le colonel Kadhafi remet en question les interprétations archaïques des oulémas concernant les femmes. « Farouchement progressiste, il est convaincu que l’émancipation de la société passe par elles » écrit Hélène Bravin, auteur d’un livre paru l’année dernière sur le Guide de la révolution libyenne. Pour lui, les femmes doivent travailler sans renier pour autant la tradition. Ses chevaux de bataille seront la polygamie, les conditions du divorce, le célibat dans le cas où les mères ne peuvent élever leurs enfants─ il donnera lui-même l’exemple en divorçant de sa première femme, Fatiha, la fille du chef de la police royale d’Idris 1er. Une pension alimentaire est imposée aux hommes divorcés. L’une des grandes réalisations sociales au cours de l’année 2010 a été l’exécution en octobre d’un programme de lutte contre les violences conjugales sous la supervision du service de protection de la famille et des femmes victimes de violence relevant de l’Association caritative libyenne Waatassimou. Après la mort de Kadhafi, les « grands démocrates » du Conseil national de transition (CNT), soutenus par leurs amis de l’OTAN, ont annoncé les couleurs de la nouvelle Libye : la législation du pays sera fondée sur la loi islamique, la charia. Fin du divorce et retour de la polygamie. Les femmes libyennes sont servies.
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Autres choses qu’on ne vous dit pas de la Libye sous Kadhafi : l’électricité et l’eau à usage domestique étaient gratuites, le coût de la vie en Libye était beaucoup moins élevé que dans plusieurs pays occidentaux, si pas tous; les banques libyennes accordaient des prêts sans intérêts; les citoyens n’avaient pas d’impôts à payer, et la TVA n’existait pas; l’État a investi beaucoup d’argent pour la création de divers emplois; le PIB/hab était de 13300$, 81è rang mondial, donc avant l’Argentine, l’Afrique du Sud et le Brésil. Le taux d’alphabétisation moyen était de 82.6 %, le principal atout du système éducatif libyen était d’être gratuit et de permettre aux meilleurs étudiants de poursuivre leurs études supérieures (doctorat voir master) à l’étranger en bénéficiant d’une bourse du gouvernement. Tout étudiant diplômé recevait le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi. Le pays a  instauré un programme de prestations sociales lancé en mars 2008 par  Mouammar Kadhafi. Sur le plan social, l’année 2010 a été couronnée de succès selon  le premier rapport sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). La Libye n’avait pas de dette contrairement à la France (233 milliards $), aux USA (16000 milliards$), au Canada  et à la Grande-Bretagne. Le prix pour l’achat d’une voiture était au prix d’usine; lorsqu’un couple se mariait, l’État payait le premier appartement ou maison (150 mètres carrés). Il existait des endroits nommés « Jamaiya », où on vend à moitié prix les produits d’alimentation pour toute famille nombreuse, sur présentation du livret de famille.
Pour un tyran dans un pays sous embargo pendant des années, c’est quand même étonnant comme politique sociale!
Beaucoup d’Africains ont souvent avancé que Kadhafi est un fauteur de trouble impliqué dans la déstabilisation de plusieurs pays du continent. Cette assertion en apparence exacte, souffre néanmoins d’une analyse objective élargie de la politique étrangère libyenne dans les années 70-80. Car l’intervention de la Libye dans plusieurs pays africains fut motivée par un facteur important que nombre d’observateurs n’ont presque jamais pris en compte : la lutte contre l’influence israélienne, puisque qu’au début des années 1970, plus de vingt États d’Afrique sub-saharienne sont liés par des accords de coopération avec Tel-Aviv qui, en outre, disposait sur place de quelques 2800 experts en tous genres, représentant 60% de l’effectif total des coopérants israéliens présents dans les pays en voie de développement. Comme l’écrivit le journal israélien Haaretz, le 8 décembre 1972, Tripoli a réussi non seulement à saper les relations d’Israël avec l’Afrique noire, mais également à démystifier la capacité de l’État hébreu à répondre efficacement aux pressions politiques provenant de ses adversaires arabes. » Le point culminant de cette offensive libyenne a été la rupture des relations entre Israël et nombre d’États africains à la mi-1970. Le Tchad sera également le lieu d’un affrontement larvé entre la Libye et les puissances occidentales en tête desquelles les États-Unis et la France.
Le 20 octobre 2011, Mouammar El Kadhafi, le guide de la révolution libyenne, est assassiné par des membres des forces spéciales occidentales et leurs alliés d’Al-Qaïda, dans la ville de Syrte. Mais avant de l’abattre comme un chien, sans égard pour le droit international, l’OTAN qui a piloté l’opération du début à la fin, a tenu à massacrer des dizaines de milliers de civils libyens; elle a réduit la Libye en cendre au nom de ses « nobles principes démocratiques ». Un an après le carnage, la Libye peine à se relever; des groupes armés pullulent comme des champignons, le nettoyage ethnique des noirs se poursuit à rythme effréné, le pays est bord de l’éclatement… Et pourtant, les « enseignements de la démocratie de marché» de la première agence terroriste de la planète (OTAN) nous avaient promis monts et merveilles, une Libye nouvelle et prospère.
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Un an après sa mort, Kadhafi est encore vu par certains Africains comme le « terroriste », le « maître déstabilisateur » de plusieurs pays africains, le « fou », le dirigeant fantasque qui vouait une haine démesurée envers l’Occident. Ces Africains reprennent à leur compte le discours des médias occidentaux, outils des mêmes impérialistes─ qu’ils critiquent à longueur de journées─ qui assujettissent le continent noir depuis maintenant deux siècles. À qui la faute ? À l’hégémonie culturelle occidentale dans laquelle baignent plusieurs d’entre nous et à notre propre paresse intellectuelle. Souvent, nous reconduisons le discours dominant et convenu des élites occidentales et de leurs machines à mensonges (médias, experts, et autres), sans un minimum d’esprit critique.
 Par PATRICK MBEKO