Tuesday, January 30, 2007

QUI A NOMME MARIO ANDRESOL ET POURQUOI?

Qui a nommé Mario Andrésol et pourquoi? « Un militaire sans formation politique n'est qu'un criminel en puissance »Thomas Sankara On se souvient de la déclaration non-surprenante du Président élu, René Préval, au Venezuela concernant les forces armées d'Haïti. Il était contre le rétablissement de l'armée, et que « si cette institution existait au cours de mon premier mandat présidentiel, j'aurais pu être victime d'un coup d'état militaire ». Laquelle déclaration avait déferlé la passion en Haïti. Quelques semaines plus tard, le Président a procédé au choix d'un ancien militaire, M. Mario Andrésol, pour diriger la seule force armée du pays. A ce moment-là, comme bon observateur, je me suis dit : « De ki lakyel ». Un peu plus tard, cette fois-ci, en Europe, le Président a banalement déclaré que : « L'international me dit de travailler avec lui (Mario Andrésol)». Un langage diplomatique utilisé par le Chef de l'état pour éviter de cracher la vérité toute crue comme elle est : « Washington me l'a imposé ». Pourquoi ? Pourquoi l'International a imposé Mario Andrésol? Mario Andrésol, ancien membre des forces armées d'Haïti, est connu dans le milieu politique, affairiste et diplomatique comme un homme sans dossier accablant. Le peuple, quant à lui, observe en bon curieux les pas de celui-ci. Le directeur de la police nationale est le chouchou des media haïtiens et des viveurs de Port-au-prince. Avec un style de teen-ager mélangé avec de l'émotion, il a fait son chemin au sein de l'institution policière et de la société jusqu'à se faire des amis dans les hauts lieux de la politique haïtienne. M. Andrésol est extrêmement intelligent Si on veut être honnête, il faut admettre que M. Andrésol est extrêmement intelligent. Il s'est placé là qu'il faut, joue avec l'homme qu'il faut et, surtout parle le langage qu'il faut. Il a supplanté ainsi tous les concurrents au poste de directeur général, cela exige des qualités extraordinaires que les autres ne cultivent pas. Il a utilisé les services d'un M. Stanley Lucas, ce player de la politique haïtienne, a tiré toutes les ficelles de Washington pour le parachuter au poste sous le gouvernement de facto. Avec la montée d'un régime légitime et populaire, beaucoup s'attendaient à des changements institutionnels profonds, notamment au sein de la PNH. A la grande stupéfaction, le sieur Mario Andrésol a été reconduit par le Président et ratifié par le Sénat pour un mandat de trois ans. Le dernier vestige public et fort du 29 février 2004 Actuellement il représente le dernier vestige public et fort de la réalité politique née des événements du 29 février 2004. Le directeur de la PNH a une double mission : Tenir les masses à l'écart par la défiance et un souvenir fulgurant du caractère réactionnaire de l'appareil répressif. En un mot, le monopole de la violence est séquestré par le statu quo ante à la manière de l'armée d'occupation d'avant 1994. Ainsi les secteurs sociaux, politiques et économiques qui ont participé au financement, à l'entretien et à l'ambiance psychologique indispensable à la réussite du GNB, sont mis en confiance afin de perpétrer leurs sale guerres contre les pauvres des bidonvilles. La présence de Mario symbolise la continuité de la main mise du secteur international sur la force publique haïtienne. Pour se mettre confortable en cas d'escalade, le département d'état et les riches ont leur Augusto Pinochet en place en Haïti pour s'occuper du maintien d'ordre dans les quartiers du centre et de la périphérie par la répression sanglante illimitée. Que tente de faire René Préval ? L e Président compte à partir d'un élan patriotique établir l'équilibre politique indispensable pour la réussite de son quinquennat. Ainsi, il a séparé le gâteau du pouvoir non sur la base d'un programme commun mais sur la viabilité des personnalités politiques, sans tenir compte de leurs maigres scores aux dernières élections présidentielles. De l'autre côté, le Président s'adhère à la pilule Andrésol pour mettre en confiance ladite communauté internationale. Là, il y a danger. Pour l'histoire, en 1991, le camp populaire avait proposé mariage entre les masses et l'armée, 7 mois plus tard, les masses ont été sauvagement massacrées. En 2001, sous la bannière des négociations interminables, les masses sont une nouvelle fois victimes des mains de ce même clic qui a changé de noms et de sièges sociaux, mais conservant les mêmes pratiques. Les erreurs politiques sont éternelles, lorsqu'elles sont cicatrisées dans le sang et, entraînent des conséquences à long terme sur l'ensemble du mouvement populaire. En politique, l'échec du leader est l'échec de tous, de ce fait il est nécessaire de décider en citoyen collectif et non en fonction de la gloire personnelle. Sur ce fait, Honoré De Balzac a donné une mise en garde sévère lorsqu'il a écrit et je cite, « Ah, la gloire, quelle triste denrée, elle se paie chère et ne se garde pas ». Mario Andrésol a dupé la société A la recherche de la crédibilité, M. Andrésol a entrepris une campagne médiatique sans pareille de lutte contre la corruption au sein de la police. Sans disculper l'existence d'éléments mafieux au sein de l'institution, le directeur a procédé à une sorte d'épuration politique contre tout élément jugé obstacle à son ascension fulgurante et sans peine à la tête de la police. Purge qui continue jusqu'à maintenant et pourtant elle avait commencé depuis le 29 février 2004. Des révocations massives, des transferts ont été opérés sans documents justificatifs nécessaires. D'autres sont nommés à des affectations importantes sans trompettes, ni tambours, et loin des micros et caméras de la presse. Mario Andrésol a trahi son bienfaiteur Le dernier montage, est celui orchestré à la fin du mois de février dernier lors de l'affaire de la mise sous tutelle de la PNH. Dans cette affaire, le valet Gérard Latortue a été sacrifié comme seul responsable de l'initiative. Par contre, nous savons pertinemment que de hautes personnalités liées au pouvoir de facto ont été au courant. L'un d'entre eux fut, Mario Andrésol. Par un jeu d'intelligence macabre, il s'est retiré en dénonçant le plan à la presse par l'intermédiaire de son ami Sauveur Pierre-Etienne de Montréal étant. Dans l'objectif de se donner une image nationaliste, il a trahi son bienfaiteur. C'était un calcul duvaliérien pour effacer le visage de vassal collé à sa peau, « vye kay ka twonpe soley men li paka twonpe lapli ». Le piège dans lequel le Président tombera probablement Déjà, il a mis en branle son arsenal médiatique, accusant le président René Préval de connivence avec les bandits. Car il aurait pris trop de temps pour lancer une campagne répressive sanglante contre les soi-disant bandits qui habiteraient dans les quartiers populaires.Tout est prêt pour la répression sauvage, on attend seulement l'ordre qui doit nécessairement venir du Président de la République. Un piège dans lequel le Président tombera probablement, les pressions sont fortes et l'entourage est favorable. Je dois rappeler que successivement le directeur de la PNH a conduit à l'échec son institution bien-aimée. Des opérations aux qualificatifs ronflants tels que : Opération chacal 2, operasyon bat ba… Sans oublier les déclarations de M. Andrésol lors de sa prestation de serment le 22 juillet 2005, « L'heure n'est plus à la rhétorique ». Toutes ces palabres n'ont rien accouché, entre temps la situation sécuritaire se dégrade de plus en plus et tend à être générale. Normalement on devrait demander au directeur de la PNH de présenter un bilan sur sa gestion de l'insécurité dans le pays. Aucun journaliste n'a jugé bon de l'interroger à ce sujet. Mais tout le monde sait que son bilan est médiocre. Si Washington est avec moi qui sera contre moi Depuis l'occupation d'Haïti de 1915, le pays a connu une dérive d'hommes d'état. Ils sont lâches et manifestent une volonté effrayante pour les solutions faciles. De l'avis de nos futurs hommes état, rien n'est possible sans l'aval de Washington. Ainsi ils s'empressent à faire des offres sans aucune demande de la part de l'interlocuteur blanc. Si dans les autres pays, latino américains par exemple, les vendeurs de patrie ne sont pas si nombreux et arrogants, en Haïti, ils sont par centaines à offrir leurs services. A part quelques exceptions rares, tous ceux qui sont devenus des grands commis de l'état sont déjà programmés psychologiquement à liquider le patrimoine national, et ceci sans regret. M. Mario Andrésol, profite de sa préférence Washingtonienne pour effrayer l'ensemble de la nation, tout le monde a peur, il fait partie du cercle sacré haïtien des intouchables. La seule force armée existante contrôlée par des transfuges Thomas Sankara eut à dire un jour : « Un militaire sans formation politique n'est qu'un criminel en puissance ». Dans Haïti actuelle, la PNH, seule force armée existante est contrôlée par des transfuges. Cela met en péril tout le processus politique en dépit de la bonne volonté du Président de la République. De ce fait la fonction du directeur de la PNH est hautement politique et représente un élément clé et incontournable dans la réussite du régime en place. En d'autres termes, le chef de la police est un politicien donc il doit être issu d'un camp politique. Choisir un homme sans formation politique populaire, ayant jure allégeance à la communauté internationale et le placer dans cette fonction hautement stratégique doit être considéré comme un acte de démission absolue. Cette nomination n'est pas justifiable par aucune théorie politique, ni parodie idéologique. J'ai encore fraîchement en mémoire la situation qui prévalait pendant le coup d'état de 1991, d'un coté le Chef de l'état passait des ordres au commandant des forces armées qui restent sans effets, de l'autre côté, une main invisible passe des contre-ordres, cette fois-ci avec effets. Le résultat a été catastrophique pour le peuple haïtien, jusqu'à présent nous ne nous remettons pas encore. Eviter de faire revivre les effrayants cauchemars du passé Au cours de cette tragédie, j'ai perdu mon camarade Ely Larocque, porté disparu sans la moindre trace, ni lumière. Nous devons éviter de faire revivre les effrayants cauchemars du passé à notre peuple. C'est le devoir de l'élite progressiste. Le choix de l'extérieur est toujours en contradiction avec les méandres de l'intérieur. JOEL LEONjoelleons@yahoo.com journaliste

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