Friday, June 13, 2008

OUI A UN PLAN DE SECURITE NATIONALE, NON A LA DEMAGOGIE...

OUI A UN PLAN DE SECURITE NATIONALE, NON A LA DEMAGOGIE... Joel Leon La raison fondamentale avancee par le president de la republique, Rene Preval, pour justifier la designation de Robert Manuel comme premier ministre est l'insecurite, qui se manifeste aujourd'hui a travers le kidnapping. Avant, c'etait le phenomene du « zenglendo », initie dans le pays par le regime militaire pour terroriser une population haitienne visceralement opposee a la dictature. A cette epoque, c'etait une arme politique pour contraindre les leaders des organisations populaires au silence. A cote de cela on enregistrait aussi des enlevements. Haiti faisait l'experience horrible des escadrons de la mort, tres actifs en Amerique latine et centrale. L'intelligence du peuple haitien l'avait precipite a opter pour le renversement du regime militaire, principale source de l'insecurite. Ce qui a eu lieu avec l'avenement de madame Erta Pascal Trouillot comme president provisoire, l'experience a donne naissance au regime populaire du 7 fevrier 1991. Malheureusement la reaction a repris le pouvoir, pour reinstaller le regime de terreur redoute par le peuple haitien. En 2008, nous faisons face a une autre facette de l'insecurite qu'est le kidnapping. Le kidnapping a ete huille et encourage par les secteurs victorieux du 29 fevrier 2004. Dans leur haine implacable a l'endroit du mouvement populaire, ils ont jette la responsabilite des actes de rapt sur le regime dechu. C'etait un moyen pour eux d'eliminer totalement de la scene politique ce mouvement « historique de peuple », pour parodier le professeur Marcel Gilbert. Cette approche purement emotionnelle, enrichie par le laboratoire anty national, a fait son chemin jusqu'a porter les dirigeants responsables de la securite publique a miser totalement sur une seule piste. Entretemps, des voyous exploitent la situation, s'organisent en institutions, se legitimisent politiquement(faussement) et se popularisent tout en tentant de se nationaliser. Le gouvernement de Latortue s'etait donne comme mission de trouver un dossier/preuve pour mettre en accusation l'ancien president Jean B. Aristide, comme instigateur des troubles que connait le pays. Jusqu'a son depart precipite vers la Floride, Bocaraton, Gerard Latortue n'a pas pu reunir ces preuves qui, d'apres leurs dires, etaient faciles a collecter. Il a fallu plus de 4 ans aux responsables de la securite publique nationale pour comprendre ou admettre finalement que le kidnapping n'est rien d'autre qu'une facette de l'insecurite qui prend la societe haitienne en otage. Robert Manuel, le nouvel homme fort, est presente a la population comme celui qui a la solution pouvant contrecarrer le kidnapping. D'ou vient cette idee ? Apres la tentative d'assassinat sur la soeur du president Preval, Bob Manuel avait pique d'une crise de colere, et s'etait indigne de ce que les assassins operaient sous les ordres de Tabarre. Il s'etait resolu d'aller arreter l'ancien President Aristide pour complicite de meurtres et le foutre en prison. Ceux qui etaient presents au moment de l'emportement avaient vite vide les lieux pour s'epargner de la transe satanique qui s'etait emparee de Bob Manuel. De la est ne le « mythe de Bob Manuel ». A l'epoque, lui seul pouvait prononcer des non sens de ce genre, d'ou son surnom de faucon. Aujourd'hui, c'est fort de ce label de faucon que le president s'est enhardi a presenter au grand public Manuel comme premier ministre designe. En fait, Bob Manuel n'est rien d'autre qu'une fraude, un agneau paradant sous le masque d'un « Ti Bobo ». Le president a encore peche une fois : la solution a l'insecurite ne tient pas entre les mains d'un homme. C'est un phenomene qui a grandi a partir de l'ignorance et de la haine des uns et des autres, et l'incompetence des dirigeants haitiens a concevoir une politique autonome axee sur un plan de securite nationale. L'insecurite qui s'est etendue sur le pays est nee a partir de 1986, sous les regimes militaires. Sa source etait en republique dominicaine, ou se refugiaient des centaines d'anciens macoutes. Les leaders militaires de l'epoque qui, apres avoir perpetre des actes de « zenglendo » eux-memes, ont ferme les yeux ou encourage le retour de ces bandits en Haiti pour se reorganiser a travers un groupe arme connu sous le nom d'attache. L'objectif etait de mater le mouvement populaire qui tendait a une radicalisation qui pourrait deboucher sur une direction revolutionnaire. Apres plus de vingt ans, la republique dominicaine n'est plus utilisee comme base arriere, l'insecurite est recuperee par des bandits de grands chemins qui l'utilisent a leurs profits exclusif d'enrichissement.Certes, les criminels n'operent selon aucun pre-etabli, il n'en reste pas moins qu'ils sont proteges par des mains invisibles dont l'objectif est la destabilisation de la nation haitienne. Tous les secteurs utilisent les services criminels, les gnbistes l'utilisent pour diaboliser lavalas, la MINUSTAH l'utilise pour justifier sa presence en Haiti, les organisations gouvernementales (alliees des partis politiques) l'utilisent a des fins de propagande pour justifier leurs demandes d'aide sur le plan international, le gouvernement l'utilise comme excuse pour cacher sa demission et pour propulser Bob Manuel comme premier ministre. Cela signifie qu'ils sont tous des hypocrites, ils ne veulent pas l'eradication de kidnapping. La securite constitue la base essentielle de la notion meme de l'etat, donc un etat qui fonctionne sans un plan de securite nationale, n'existe pas. Un plan de securite nationale depasse les limites de la defense nationale ou de la securite publique, pour s'immiscer dans l'economie, la politique, le social et le culturel afin de contrecarrer efficacement toutes sortes de menaces. Dire que Bob Manuel va pouvoir resoudre l'insecurite qui sevit en Haiti c'est faire preuve d'une extreme naivete. A dire vrai, le probleme de l'insecurite ne peut etre resolu sans le depart des forces d'occupation, car l'aspect sacre de la securite nationale est exactement ce sentiment nationaistel allergique a tout corps etranger a la nation. David Chandler a ecrit et je cite : « Les etats sans droit d'installer leurs propres gouvernements souffrent toujours du mal de legitimite », la legitimite etant l'element essentiel pouvant engendrer un plan de securite nationale. Pour que ce dernier soit effectif, il faut absolument la participation d'une categorie d'hommes qui ne negocient pas l'interet national et soient intransigeants face a l'abandon de nos droits d'existence. Ils doivent etre courageux, pour ne pas dire braves, ce sont eux qui doivent saisir le pouvoir. Ce sont ceux-la meme qui partagent ces mots d'Orwell, a savoir que « ce sont les chiens laches qui recoivent des coups de pied au cul ». Retablir la securite en Haiti doit etre vue sous un angle moderne et au-dela des frontieres. Prennons par exemple notre present voisin, Saint-domingue, « Haiti apporte annuellement un pactole de 8oo millions de dollars americains a l'economie diminicaine », 1 milliard de dollars est en investissement permanent dans ce pays. Pour que cet etat de choses soit acceptable, il faudrait que le republique dominicaine soit un allie, un pays ami sur lequel la republique d'haiti devrait pouvoir compter en temps de tumulte. Paradoxalement, ce pays pratique la traite negriere contre les ressortissants haitiens quotidiennement, fusille nos compatriotes, les brule vifs...Le comble c'est que la Dominicanie destabilise le pays periodiquement en abritant sur leur territoire des mercenaires de la trempe de Guy Philippe...Cette destabilisation fait partie d'un plan de securite nationale de la domicanie correspondant aux interets economiques de ce pays. Le seul moyen d'arreter sa course est de s'organiser de maniere responsable et militante, en commencant par afficher notre droit a la resistance, en n'excluant rien, car « la violence est la grande accoucheuse de l'histoire ». Dans le cadre d'une politique de securite nationale, la Dominicanie n'est pas qualifiee pour recevoir des investissemenst haitiens si importants. D'ou la necessite de l'elaboration d'un paln de securite nationale en lieu et place de la designation d'un « cowboy » a la primature. « Nihil novi sub sole », « Rien de nouveau sous le ciel bleu ». Un nouveau premier ministre va occuper la primature pour que tout reste pareil, le changement ne viendra pas des hommes politiques qui n'ont pas foi dans leur pays. C'est l'une des caracteristiques d'un leader, avoir une cause et croire en elle, ceux qui sont au pouvoir ne croient en rien et n'ont pas de cause. C'est la le dilemme de la transition ! Une fois de plus, les masses populaires ont rendez-vous avec la desillusion et le desenchantement. Mais le jour viendra, ou l'organisation du peuple prendra le pouvoir pour appliquer le programme du peuple haitien sans les services des traitres.Ils ont beau dit, mais ils n'ont rien fait.

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