BILL CLINTON, LE NOUVEAU PRO-CONSUL D’HAITI
« Qui n’aime
pas sa patrie, n’aime rien et personne ne le doit aimer »
Louis Joseph Janvier
Aubelin Jolicoeur, ancien journaliste de
l’hebdomadaire « Petit samedi soir », s’était fait la réputation d’un
faiseur agressif de gouvernement en Haïti. Le cas le plus fulgurant fut celui
de Marc Bazin. Ce dernier n’était pas bien perçu dans certains cercles
militaires comme chef de gouvernement, précisément par le major putchiste et
criminel, Michel François, l’ancien homme fort du régime militaire. Il faudrait
l’intervention sine die d’Aubelin Jolicoeur pour porter les réfractaires à
accepter Marc Bazin comme premier ministre.
Si le coup d’état de 1991 a eu lieu sous
l’administration de George Bush père, mais la gestion du coup fut pourtant assuré
par l’administration de Bill Clinton, fraîchement établie à la maison blanche.
Tout au long de sa campagne présidentielle de 1992, l’ancien gouverneur
d’Arkansas avait clairement promis de retourner la démocratie en Haïti,
symbolisée par le président Jean B. Aristide. Ce qui fut fait le 15 octobre
1994. Mais avec plus de 20.000 troupes militaires pour un pays qui ne comptait
plus de 6000 soldats mal équipés et nourris. Depuis lors, le nom de Clinton ne
cesse de se répéter en tout ce qui concerne la république d’Haïti. D’après une
source digne de foi, l’ancien ambassadeur d’Haïti a Washington,
l’ultraconservateur Raymond Joseph, aurait confié a des amis, bien avant des
élections frauduleuses de novembre 2010 et 2011, que c’étaient les Clinton qui
allaient parachuter quelqu’un au pouvoir en Haïti. Lui, Ray Joseph, qui paradait à Washington
depuis plus de 25 ans, savait de quoi il parlait. Il s’était laissé aller pour déclarer
que sa candidature présidentielle dépendrait de l’appréciation du couple
Clinton qui, en passant ne lui a jamais été favorable.
A Washington, des qu’on parle d’Haïti on se
refere aux Clinton, particulièrement le mari. Le couple considère le cas haïtien
comme une affaire privée et est très émotionnel a ce sujet. Cette perception
est renforcée avec l’administration d’Obama qui a Hillary Clinton comme secrétaire
d’état. A l’époque où Bill Clinton visita Haïti pour la première fois en 1978,
il ne savait pas qu’il allait être propulsé au rôle de proconsul qu’il joue
aujourd’hui.
En juin 2009, le secrétaire général des nations unies, Mr Ban Ki-moon, nomma Bill Clinton comme son représentant spécial
en Haïti. Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre destructeur frappait le pays. Immédiatement après, le président
américain, Barak Obama, faisait appel aux deux anciens présidents Clinton et
Bush pour recueillir des fonds en faveur d’Haïti sous le nom de « Clinton
Bush Haïti fund ». Le même Ban Ki-moon, a encore fait appel au service de
Clinton pour mettre sur pied une organisation pour la reconstruction d’Haïti,
connue sur le nom de CICR. Cette commission a été créée au mois d’avril 2010
avec pour « mission la planification coordonnée, efficace et efficiente et
la mise en œuvre des priorités, plans et projets d’appui à la reconstruction d’Haïti
et le développement dans le sillage du 12 janvier 2010 tremblement de
terre ».
Lors de l’inauguration de Michel Martelly
comme président de la république d’Haïti, le président américain, Barak Obama,
a dépêché Bill Clinton pour le représenter au cours de la cérémonie
d’investiture. Quelque temps après, soit le 21 juillet dernier, Martelly décerna a Clinton la distinction de chevalier
de l’ordre national, honneur et mérite…la plus grande décoration du pays.
Revenons brièvement sur les élections
présidentielles haïtiennes du 30 novembre 2010 et du 20 mars 2011. Les résultats
définitifs du premier tour furent proclamés très tard, soit le 3 février 2010.
Rappelons que les premiers résultats donnèrent Mme Myrlande Manigat en première
position avec 31%, Jude Célestin en 2eme avec 22%, Martelly en 3eme avec 21%…L’international
cria aux fraudes massives. L’organisation des états américains, OEA, intervenait
pour examiner les résultats du CEP. Les
dits experts éliminèrent une bonne partie des bulletins de vote, ce qui modifia
les résultats et catapulta Martelly au second tour en face de Mme Manigat.
C’était une grande première dans l’histoire des élections en Haïti. Un grand
paradoxe allait avoir lieu, en effet Myrlande Manigat réalisait 336.878 voix au
premier tour contre 234.617 voix accordés a Martelly, deuxième au classement. Au
second tour on a vu une augmentation vertigineuse de voix en faveur de
Martelly, soit 716.986, contre la candidate du RDNP qui finissait très loin derrière
avec seulement un peu moins de voix qu’au premier tour, soit 336.747. Comme par
magie, Martelly avait vu ses voix augmenter de manière exponentielle au second
tour, pendant que celles de Manigat diminuaient légèrement. Ce qui est pratiquement impossible.
D’après des sources combinées, le même secteur
qui a modifie le résultats du 1er tour fut celui-la même qui est
intervenu pour porter Martelly au pouvoir haut la main, c'est-à-dire Bill
Clinton et sa femme secrétaire d’état, Hillary. Les penseurs avisés savaient
que Clinton n’allait pas arrêter en si bon chemin. Apres le rejet
successivement de 2 premiers ministres désignés, l’ancien président est encore
intervenu pour imposer Mr Gary Conille comme futur premier ministre. Qui est
Gary Conille ?
En filigrane, nous savons qu’il est le fils du duvaliériste convaincu,
Serge Conille ; celui-ci fut ministre sous la dynastie des Duvalier. Ce
qu’on a omis de mentionner, c’est que Gary Conille, étudiant à la faculté de médecine
de Port-au-Prince en 1987, fut le porte-parole du « groupe 66 ». Un
groupuscule d’étudiants, composé exclusivement de fils et filles de duvaliéristes
et militaires, qui faisait de la dissidence contre la FENEH, fédération
nationale des étudiants haïtiens, qui fut l’organe légitime des étudiants haïtiens.
Le « groupe 66 » supportait le doyen de la faculté de médecine, un
certain Gérard Charlier, pour qu’il reste en poste pendant que l’écrasante majorité
exigeait son départ. A cette époque, la FENEH était dirigée par un groupe
impressionnant de jeunes étudiants, tels que : Charles Emil Herard, Kenny
Bastien, Ti marcel, L Jean-Pierre. Rosanne Auguste, Michael de Landsheer…Le
paradoxe de cette affaire, c’est que, Charles Emil Herard, Charly, était l’un des personnages a avoir accompagné
Gary Conille au parlement pour déposer ses pièces comme premier ministre désigne.
Kenny Bastien, entre-temps sénateur de la république, s’est exposé comme un
inconditionnel partisan de Gary Conille, son adversaire d’antan de 1987.
Donc, l’homme de Clinton, Gary Conille, s’était toujours identifié comme
un élément anty populaire conformément à sa descendance idéologique duvaliériste.
S’il est vrai, comme l’a souligné le professeur Camille Charlmess sur
l’orientation néolibérale de l’économie haïtienne sous la férule de Mr Conille.
Il faut ajouter aussi, le passé anty populaire du protégé de Bill Clinton en
direction de la primature, et la menace qui pèse sur les masses populaires
vivant dans les bidonvilles du pays, en particulier ceux de Port-au-Prince.
Parce qu’il est universellement connu leur attachement a l’ancien président
Jean B. Aristide, que le président Martelly a juré de foutre en prison, même
pour 2 jours.
Bill Clinton se refait une vie politique en Haïti, après deux mandats
consécutifs dans son pays. Une fois terminé le coup de Martelly à la
présidence, maintenant il parachute Gary Conille à la primature, son ancien
chef de cabinet à la CICR. Ses actions le placent dans la peau d’un proconsul
Romain, aujourd’hui américain. Voila l’homme qui prétend aider Haïti. Sans
vergogne, il soustrait au peuple haïtien
son droit de choisir ses propres dirigeants. Tout ceci est la conseqence
directe de l’occupation du territoire national, dont Bill Clinton est un ardent
défenseur.
Dans « Les détracteurs de la race noire et de la république
d’Haïti », livre de Louis Joseph Janvier, V. Schoelcher a écrit, et je
cite : « Défendre son pays par la plume comme par l’épée est
toujours un devoir, en même temps un honneur ». Aujourd’hui, il est un
impératif pour tous de résister à l’occupation du pays par tous les moyens.
« Il n’y a pas d’occupation étrangère éclairée ». De février 2004 a
nos jours, on n’a récolté que l’humiliation, le cholera qui a déjà fait 5000
morts et des centaines milliers de victimes, des élections truquées ayant
conduit au pouvoir des haillons d’hommes pour perpétuer la misère et
l’exploitation du peuple. Sans fléchir, il faut faire échec au plan
antinational du proconsul Bill Clinton.
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