Wednesday, September 14, 2011

LE FUTUR DU CONTINENT AFRICAIN SE JOUE EN LIBYE


LE FUTUR DU CONTINENT AFRICAIN SE JOUE EN LIBYE
                                     
                                                               Par Joël Léon

Au moment où j’écris ce texte, le pays des 150 tribus vit une sombre période de son histoire, après six mois d’intenses bombardements de l’Organisation Traite Atlantique Nord, OTAN, et de combats, opposant les loyalistes du régime du colonel Muamar Kadhafi aux rebelles coalisés sous le nom de conseil national de transition. Le 21 Août dernier, ces derniers parvinrent à entrer Tripoli, la capitale du pays, le dernier rempart du régime vieux de 42 ans. Les informations pleuvaient. Les puissantes agences internationales et télévisions impériales, telles que : BBC, CNN, Reuters, AFP, RFI…bombardaient l’opinion publique mondiale d’informations que nul ne pouvait vérifier. C’est l’intoxication totale en lieu et place d’informations. Les journalistes qui ne pliaient pas sous le diktat de la désinformation sont indexés et traités en parents pauvres. Les cas des journalistes, spécialement de « Réseau Voltaire », Thierry Meyssan, Mahdi Darius Nazemroaya, Julien Tell et Mathieu Azanon, sont les 4 cas exemplaires de la péripétie du courant indépendant de la presse mondiale. Apres avoir été trahis par leurs propres collègues de la « grande presse », celle acquise à la cause de l’OTAN, et menacés par les « freedom fighters », ils ont ete heureusement libres de pouvoir gagner leurs foyers et familles. L’humanité vous sera reconnaissante ! Maintenant, jetons un regard critique sur l’invasion occidentale de la Libye dans un contexte historique et d’avenir.
            Mouammar Kadhafi représente le dernier d’une catégorie de leaders Africains des années 60 qui rejetèrent le néocolonialisme comme nouvelle doctrine politique, culturelle, sociale et économique. Ces héros africains, pour la plupart sorti des entrailles du colonialisme, refusèrent de rééditer le modèle néocolonial dans les anciennes colonies. Ils connurent, presque tous, une fin tragique. Patrice Lumumba, le congolais, lâchement exécuté un soir du 17 Janvier 1961, puis son corps dissous dans de l’acide sulfurique. Des agents qui travaillaient pour le compte du gouvernement Belge et de la CIA furent les principaux responsables de l’assassinat odieux du leader indépendantiste et panafricain. Kwameh Nkrumah, le premier président Ghanéen  fut expulsé du pouvoir, lors d’une visite en Chine pour ne plus revenir. Il est mort en exil. L’avion de Samora Machel, le Mozambicain, explosa en vol au retour d’un voyage le 19 octobre 1986. Robert Mugabe, le Zimbabwéen, résiste encore aux assauts des neocolons, sera t il la prochaine cible ?

           On a rapporté que Mouammar Kadhafi fut indisposé de chagrin et de tristesse en deux occasions lors des funérailles du leader Egyptien, Gamal Abdel Nasser. Cela reflète irréversiblement son allégeance émotionnelle à la cause anti-coloniale. Car Nasser représentait a l’époque le courant anty impérialiste qui battait son plein dans le monde Arabe et Africain. Arrive  au pouvoir a 27 ans d’age, en 1969, dans un contexte de bouleversement mondial et de remise en question de l’ordre impérial, Kadhafi allait propulser la Libye sur la carte géographique comme la terre de la souveraineté et du non-alignement aidant les autres peuples qui souffraient encore silencieusement dans la servitude des puissances occidentales. Cela rappelle étrangement le rôle de la république d’Haïti qui, par les armes, en 1804, après avoir arraché  son indépendance a la France du général Napoléon, supporta Simon Bolivar avec bateaux, militaires, armes et munitions, et beaucoup d’argent pour aller libérer les autres peuples qui croupissaient dans l’esclavage en Amérique du sud. A ce moment la, les autorités haïtiennes exigèrent de lui une seule condition, la libération de tous les esclaves. Ainsi furent libérés les peuples du Venezuela, la Bolivie, le Pérou et de l’Equateur.
              De 1969 a hier encore, Kadhafi ne s’était jamais absenté d’une quelconque lutte anti-coloniale des peuples, notamment Africaine et Arabe. On a détecté sa signature jusqu’en Amérique du sud dans la lutte de la guérilla des FARCS contre les régimes pro-imperialistes qui se succédèrent en Colombie. Kadhafi fut un révolutionnaire convaincu qui, malgré l’age avancé, n’avait jamais abandonné d’un pouce ses convictions idéologiques. Même après 42 ans de pouvoir. L’occident a toujours voulu sa peau, parce qu’il était gênant. Des états Africains sont orphelins d’un père généreux, l’Union Africaine est menacée dans son existence même, des organisations de la société civile seront aux abois avec la fin du kadhafisme. En un mot, les luttes souveraines des peuples souffriront beaucoup de l’absence de ce foyer rebelle au pouvoir. L’assistant ministre des affaires étrangères Kenyanes, Mr Richard Onyonka, a déclaré sur BBC, et je cite « Les Kenyans voyaient Kadhafi comme quelqu’un qui avait fait des choses positives, spécialement pour les mouvements de libération en Afrique. Il avait joué un grand rôle dans la lutte contre l’apartheid et le colonialisme »
          En 2009, après  avoir payé des millions de dollars aux familles des victimes de l’attentat de Lockerbie, il fut soudainement devenu fréquentable après des années d’isolement.  L’occident s’aligna pour recevoir des contrats juteux du gouvernement. À l’assemblée générale des Nations Unies de la même année, l’ONU, il avait qualifié le conseil de sécurité de « conseil de terreur ». Avec toutes ses guerres et sanctions économiques contre les états qui refusent de plier sous les injonctions impériales, le qualificatif était nécessaire. La réaction fut fulgurante, le guide n’eut rien perdu de son discours, de sa conviction, ni de son engagement anty impérial. Toutefois, Kadhafi n’était pas irréprochable.
             Au-delà de la diffusion massive d’informations et analyses orientées dans le sens des rebelles, il y a lieu  de présenter les faits autrement plus proches de la réalité. 
              Pour commencer, Kadhafi n’a jamais été le tyran auquel on l’avait toujours présenté dans la presse occidentale. Le plus grand reproche qu’on puisse adresser au guide libyen, c’est son obstination à s’accrocher au pouvoir. Je trouve ridicule de diriger un pays personnellement pendant 42 ans. Agir ainsi, c’est réduire la perception internationale du pays à l’état d’un individu, et cela crée beaucoup de frustrations. La domestication des institutions par l’introduction de ses fils, parents, amis et individus de sa tribu dans les postes importants, projette une lueur dynastique du régime. A part cela, les reproches adressés sont communs à tout régime politique. Apres cela, Kadhafi reste et demeure un grand indépendantiste Africain.
            A travers la Libye c’est le procès de tout l’occident qui se déroule sous nos yeux. C’est le capitalisme qui est contraint de marcher de bêtises en bêtises. Le mercantilisme qui a toujours marqué le système financier et économique mondial dans ses relations avec les états périphériques et même entre eux, s’affirme nu devant l’opinion publique mondial. Le christianisme, longtemps utilisé comme porte-à-faux, s’effrite même dans les bastions les plus religieux du monde occidental. Les fidèles chrétiens en ont marre des mensonges éhontés des prélats et des maîtres du monde. Les gens ne vont plus à l’église, parce que les 10 commandements de Moise ont été remplacés par les lois du marché.
 Nouriel Roubini, grand économiste capitaliste a déclaré dans « wall street journal» et je cite, « Nous pensions que les lois du marche étaient la solution. Elles ne le sont plus ». Donc,  le système qu’on impose aux économies des états affaiblis est un « mort-né », un comprimé périmé. Ceux qui pensèrent que les guerres pour les matières premières étaient terminées au profit des conquêtes de marché se trompent. Aujourd’hui encore, le pétrole est à la base des guerres d’usure d’Irak et de la Libye. Demain la guerre se fera pour l’eau et autres ressources indispensables à l’existence de l’homme. La marche vers la marchandisation totale se poursuit. Heureusement l’armée mondiale des citoyens prend la forme d’un torrent en furie auquel rien ne peut résister.
              Grâce à la presse alternative et indépendante, les mensonges de la « grande presse » ne sont plus impossibles a demasquer. De vrais journalistes essaient de contrebalancer le monopole mondial de l’information en offrant aux citoyens de tous les pays le choix entre le mensonge et la vérité. La guerre Libyenne a permis de mesurer le taux de scepticisme des citoyens par rapport aux informations truquées de CNN, FOX, RFI, BBC, RADIO CANADA, AFP, REUTERS…Ils optent pour l’alternative, l’Internet le procure. Pendant le conflit, Ils étaient des millions à se rendre sur le net pour s’informer. Malheureusement, les peuples du tiers-monde traînent encore loin derrière avant d’accéder à la technologie libératrice. L’arme du mensonge est affaiblie, c’est pourquoi on assistera à une menace grandissante d’invasions militaires et de coup d’état dans le monde, notamment en Afrique.  La base morale du capitalisme est pervertie, il ne reste que les armes de destruction massive. Donc, répression, persécution deviennent inévitables. Cela annonce la fin du système. L’humanité basculera dans la dure réalité du XVIIIe siècle d’avant la révolution de 1789, quand les rois eurent droit de vie et de mort sur leurs sujets. Mais l’autre monde dépourvu de maîtres et d’esclaves s’annonce.

               La Libye vient de faire les frais du mercantilisme payant de l’occident qui convoitait le pétrole de ce pays. L’un des objectifs de la guerre Libyenne est la poursuite du processus de «  désorganisation et réorganisation » en cours depuis l’année 1976. Donc, l’occident réorganise l’Afrique du nord sur mesure et, certainement a des fins mercantiles et stratégiques afin de s’assurer des richesses du vieux continent. L’enjeu fondamental, c’est que « les victoires militaires n’ont jamais suffi à assurer la pérennité des empires ». Au contraire, l’OTAN vient d’ouvrir un autre front dangereux pour d’autres conflits. La situation apparaît comme celle du début des années 60 où l’on agitait le spectre de la décolonisation. Les convulsions créées de toute pièce par l’occident suscitent de l’effroi qui accaparait les ancêtres de Kadhafi. Aujourd’hui, ils se demandent « que faire » contre la recolonisation du continent. Des intellectuels prédisent la remontée des mouvements Indigènes de libération nationale à coté des guerres civiles qui y font déjà rage. Ils pensent que les interventions manu militari des blancs peuvent unir les tribus contre les envahisseurs.  De la peut déclencher le second round de combat pour la libération politique, économique et militaire de l’Afrique. L’intégrisme islamiste que redoute tant l’occident, tout en l’utilisant pour détruire ses adversaires, s’imposera comme une vraie menace. C’est le temps des « brasiers ».
             Kadhafi, l’un des derniers lions du continent Africain, représentait un obstacle au plan impérialiste de reconquérir l’Afrique. Son élimination physique et psychologique est la seule solution. Au moment ou je termine le texte, le guide est en fuite mais tout en résistant. La paix n’est pas pour demain en Libye. L’histoire retiendra que Kadhafi avait résisté à la plus grande armée occidentale pendant plus de 6 mois et, il résiste encore. Quelque soit l’issue de Kadhafi, les progressistes du monde entier ont un autre exemple de bravoure comme référence dans la lutte anty impériale.
            Que vive le peuple Libyen !

Joël Léon







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